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Les géants américains lorgnent le marché Marocain

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«Il s’agit de rencontres destinées à faciliter l’échange des expériences et d’explorer les opportunités de collaboration dans les domaines de la transition numérique, de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle».

Les Etats-Unis veulent renforcer les échanges avec le Maroc dans le domaine du numérique. Pour ce faire, l’Agence américaine pour le commerce et le développement (USTDA) a accueilli une délégation de décideurs marocains ainsi que des représentants du secteur privé. Tous les acteurs conviés sont impliqués dans le développement des infrastructures numériques du pays, notamment les villes intelligentes, le renforcement de l’accès des zones rurales au service numérique ainsi que l’amélioration des prestations des services publics en plus de domaines plus pointus et sensibles comme la cybersécurité et l’intelligence artificielle (IA). Dans un contexte d’urbanisation croissante, le Maroc accroît son adoption des technologies numériques, le développement de villes intelligentes et les initiatives gouvernementales visant à promouvoir l’accès au numérique. Les entreprises américaines qui sont des leaders mondiaux dans le développement de solutions sécurisées et numérique lorgnent ainsi le marché marocain, d’où cette mission commerciale qui vise notamment à consolider le partenariat entre les deux pays. La délégation marocaine, qui visite Austin au Texas ainsi que la Silicon Valley en Californie, s’est rendue dans les sites des entreprises américaines proposant des solutions pour les services d’administration électronique, les centres de données, le cloud computing, l’intelligence artificielle et cybersécurité.

La délégation marocaine conduite par Sarah Amrani, secrétaire générale du ministère de la transition numérique et de la réforme de l’administration, est composée de représentants de l’Agence de développement du numérique (ADD), la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information, la Société marocaine des technoparcs (MITC). Le secteur privé n’est pas en reste puisque la délégation compte des représentants de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), la Fédération des technologies d’information, de télécommunication et de l’offshoring (APEBI) et l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc (AUSIM). Les responsables et décideurs marocains ont déjà rencontré les représentants de grands noms américains dans le domaine du numérique, notamment IBM ainsi que Capital Factory, une organisation spécialisée dans l’accompagnement des start-up, sans oublier Amazon web services. Pour les responsables marocains, il s’agit de rencontres «destinées à faciliter l’échange des expériences et d’explorer les opportunités de collaboration dans les domaines de la transition numérique, de la cybersécurité et de l’intelligence artificielle». D’autres visites et rencontres avec des géants américains sont au programme de cette visite qui se prolonge jusqu’au 21 février.

Stratégie numérique
Les échanges avec les acteurs mondiaux dans le domaine peuvent être bénéfiques pour le Royaume. Et pour cause. Le Maroc est actuellement en plein chantier de réforme de ses stratégies dans le domaine numérique et de la cybersécurité. Il y a quelques jours, la Commission nationale pour le développement numérique a tenu sa première réunion à Rabat sous la présidence du chef de gouvernement Aziz Akhannouch. Cette séance de travail a été une occasion pour présenter les orientations générales du développement numérique « Maroc digital 2030 », qui s’inscrivent en droite ligne de la Haute vision royale appelant à mettre à profit le développement numérique, notamment en encourageant les jeunes marocains à développer des solutions numériques marocaines répondant aux besoins et contribuant à la création d’opportunités d’emploi. Ghita Mezzour, ministre déléguée auprès du chef de gouvernement chargée de la transition numérique et de la réforme administrative, a présenté les grandes orientations du développement numérique – Maroc digital 2030. De même, le Royaume prépare une nouvelle version de sa stratégie alors que le cyberespace connaît l’émergence de nouvelles menaces. Il faut dire que le Maroc fait face à de sérieuses menaces sur le cyberespace depuis quelques années.

Les chiffres sont édifiants

Pas moins de 150 cyberattaques ont été traitées en 2023 tandis que 464 bulletins et notes ont été publiés, dont 133 bulletins à caractère critique. Face à cette situation, le ministre délégué chargé de l’Administration de la défense nationale, Abdellatif Loudiyi, avait annoncé récemment que la Direction générale de la sécurité des systèmes d’information (DGSSI), qui fait office d’autorité nationale en charge de la cybersécurité, prépare actuellement la nouvelle version de la stratégie nationale de cybersécurité, qui met l’accent sur le renforcement de la sécurité et l’amélioration de la résilience du cyberespace. A cet effet, «nous sommes appelés, acteurs gouvernementaux et experts, à passer au peigne fin l’impact de l’utilisation des services de l’informatique en cloud, qui est devenue incontournable, et les conséquences qui en découlent à propos de la protection des informations sensibles et de la souveraineté numérique au sens large», avait-il déclaré dans le cadre de son intervention à l’ouverture de la 5ème édition du séminaire «Cyber Security Conclave – Morocco».

Au cours du même événement, la ministre déléguée chargée de la transition numérique et de la réforme de l’administration avait souligné que le Maroc a adhéré pleinement au chantier de la numérisation au vu de son potentiel énorme en matière de création d’emplois et de modernisation des services. Mais pour bénéficier de la révolution numérique, il faut accorder toute l’attention à la sécurité des systèmes d’information, a-t-elle relevé, soulignant que «la cybersécurité revêt des dimensions économique, politique et de souveraineté». Elle a relevé l’importance de produire des solutions numériques locales à même d’assurer la souveraineté numérique nationale et renforcer la cybersécurité dans le Royaume, mettant en avant les progrès en matière de renforcement des compétences dans le domaine de la numérisation, de l’intelligence artificielle et de la cybersécurité.
La ministre avait, par ailleurs, appelé à intensifier la collaboration entre les différentes parties concernées pour réussir la transformation numérique et en faire un levier de développement socio-économique.

Digitalisation
Maroc digital 2030. La stratégie Maroc digital 2030 s’articule autour de deux piliers. Il s’agit de la digitalisation des services publics qui vise à accélérer la cadence de numérisation des services publics en veillant à leur qualité, à travers une méthodologie centrée autour de l’usager, qu’il soit citoyen ou entreprise. Le deuxième pilier porte sur l’injection d’une dynamique nouvelle dans l’économie numérique en vue de développer des solutions numériques marocaines et créer de la valeur et des emplois. Ce pilier s’articule autour de trois principaux axes qui sont : le développement du secteur de l’offshoring, l’édification d’un écosystème dédié aux entreprises en développement et l’accompagnement de la digitalisation des petites et moyennes entreprises. Il est à noter que trois fondements essentiels articulent ce pilier. Citons en premier les talents numériques à travers la formation d’un plus grand nombre de jeunes compétences dans les différents domaines de la digitalisation et des technologies de l’information au moyen de formations universitaires, professionnelles, au niveau d’écoles de programmation et à travers des programmes de requalification, en veillant à l’adéquation de ces formations avec les exigences du marché de l’emploi. Il est également question du « cloud computing », dont le développement des prestations demeure nécessaire pour le Maroc en vue de répondre aux attentes des secteurs public et privé. A cela s’ajoute également la couverture en réseaux de téléphonie et d’Internet, en mettant l’accent sur la couverture de l’ensemble des zones du monde rural en réseau Internet et réseau de téléphonie mobile, en veillant au renforcement de l’implantation des réseaux de fibres optiques et en adoptant la technologie 5G à moyen terme.

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