Economie

Les hôteliers font le bilan

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Après Béni-Mellal, c’est à Errachidia, aux frontières du «Maroc Inutile» que la Fédération nationale de l’industrie hôtelière a tenu son Conseil d’administration le samedi 12 février 2005. Au delà des traditionnels thèmes débattus en pareilles circonstances, l’événement aura surtout été marqué par la signature d’une convention d’apprentissage entre Abderrahim Oumani, président de la FNIH et Larbi Bencheikh, directeur général de l’Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail.
L’événement s’est déroulé en présence du gouverneur de la province, Mohamed Daoudi, lequel a tenu personnellement à souhaiter la bienvenue aux hôteliers du Maroc. La signature de ce protocole, baptisée «Convention d’Errachidia» marque le coup d’envoi d’un programme de formation de 1300 jeunes pour un budget de 1 800 000 dirhams. Particularité de la démarche, pour une fois, ce sont les hôteliers qui fourniront 80% du financement, le reste étant assuré par les établissements de formation. Parmi les sujets à l’ordre du jour durant ce conseil, le bilan du secteur hôtelier durant la saison écoulée figurait en bonne place. Sur cette question, le sentiment général est à la modération. «Il y a eu des prémices de reprise, mais n’oublions pas que par rapport à l’année de référence 2000, la saison 2004 accuse un retard de 400 000 nuitées», rappellent les hôteliers.
Par ailleurs, si le Maroc a franchi la barre des 5 millions de touristes, la courbe des visiteurs étrangers ressemble encore à un encéphalogramme plat. Il y a quatre ans, 2.462.804 étrangers ont été enregistrés aux frontières marocaines. A la fin 2004, ce nombre a à peine bougé (2.747.347). Le mot d’ordre étant à l’optimisme, le retard est énorme par rapport au plan quinquennal adopté par le Parlement entre les deux dates et qui prévoyait 4 millions de touristes.
Seul motif de satisfaction, l’évolution du marché interne avec une quote-part passée de 16, 82 à 22% en l’espace de quatre ans. Le Kounouz Biladi (appelé à se régionaliser) est passé par là. Les hôteliers ont exprimé leurs préoccupations quant à la chute du taux d’occupation. Ni Agadir (où le taux d’occupation est passé de 61 à 50%), ni Marrakech, vitrine du contrat programme (de 64 à 58%), n’échappent à la tendance.
Hormis Tanger, dans toutes les villes, ce ratio a baissé. A l’échelle nationale, le T.O est passé de 51,6 à 43%. Une situation qui, de l’avis des hôteliers, traduit l’écart entre l’augmentation de la capacité en lits sur la période et les efforts de promotion et de commercialisation. Le budget de l’ONMT a certes augmenté, mais pas au même niveau que la capacité, accrue de 30% au moins. Le Maroc est passé de 95.000 lits en 2000 à 130.000 lits en 2004.
Sur certains thèmes, les avis étaient partagés. Des opérateurs ont jugé intéressant l’attitude des autorités, engagées dans la signature de contrats d’objectifs avec les TO étrangers. D’autres regrettent que l’action de ces TO (Maxi, Etapes Nouvelles entre autres), ne profitent qu’à leurs propres hôtels, en plein croissance.
De plus, renchérissent les tenants de ce raisonnement, la plupart des TO engagés sur des objectifs bradent la destination. Les recettes auraient diminué entre 1994 et 2004, selon des observations de la FNIH.
Confrontés pour la plupart à des problèmes de rénovation, les hôteliers ont fustigé le programme «Renovotel» jugé trop lourd pour être efficace. Un dossier engagé à Agadir doit passer d’abord par la l’agence bancaire (l’examen prend un mois), puis au siège central, à Dar Damane, au ministère du Tourisme et à la Caisse de garantie. Un parcours qui prend facilement une année.
Sur la réforme de la fiscalité locale, des progrès sont enregistrés avec le ministère de l’Intérieur.
«L’administration a engagé une nouvelle pédagogie, en nous proposant la réforme avant le stade du Conseil du gouvernement. C’est un bon point», rappelle le président de la FNIH.
Actualité oblige, l’Observatoire du tourisme, organe fraîchement constitué, a été rajouté au menu. Avis également partagé: «Le doute sur les statistiques ne sera pas levé puisque, rappelle un hôtelier, ceux-ci émaneront toujours du ministère du Tourisme». Le sentiment général penche sur le bénéfice du doute, à savoir donner à ce nouvel instrument du temps pour faire ses preuves. Après tout, tous les amendements introduits par les professionnels ont été acceptés sauf celui relatif à la vice-présidence, confiée à l’administration.
La FNIH qui attend les résultats de l’enquête nationale sur le positionnement du secteur hôtelier (la première phase est bouclée), a mis en place dix projets de normes, passage obligé vers la certification des services hôteliers. Egalement en chantier, la charte qualité et la conception d’un CD-ROM pour l’hôtellerie.
Autant de programmes qui seront bouclés avant le mandat du bureau actuel, lequel prend fin en juin prochain.

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