La nouvelle feuille de route repose sur une analyse complète des données du marché du travail et des éléments qui y sont directement liés, y compris les mécanismes de l’offre et de la demande, la médiation en matière d’emploi ainsi que les législations et procédures relatives audit marché.
Renforcer la dynamique d’investissement et de la création d’emplois est l’une des orientations phares du projet de loi de finances 2025. Elle s’érige en effet comme deuxième priorité définie par l’exécutif pour l’élaboration du nouveau cadre budgétaire. Le gouvernement s’emploie, en effet, à mettre en œuvre une feuille de route claire qui place l’emploi au premier rang de ses priorités. Cette feuille de route repose sur une analyse complète des données du marché du travail et des éléments qui y sont directement liés, y compris les mécanismes de l’offre et de la demande, la médiation en matière d’emploi, ainsi que les législations et procédures relatives audit marché. «Le souci du gouvernement d’établir les fondements de l’État social est associé à sa pleine conscience que cet effort important, avec les ressources financières, humaines, logistiques et organisationnelles qu’il requiert, ne peut atteindre les objectifs fixés sans la création d’un environnement d’investissement garantissant une croissance économique durable, permettant ainsi de réaliser un équilibre stratégique entre les dimensions sociale et économique, conformément à la voie de développement tracée par Sa Majesté le Roi, que Dieu le glorifie», peut-on lire de la note d’orientation adressée par le chef de gouvernement aux différents départements ministériels.
Des plans d’action prévus pour les 10 prochaines années
La nouvelle feuille de route portera sur des plans d’action à mettre en œuvre sur les cinq à dix prochaines années. Elle devrait ainsi inclure des mesures concrètes qui seront mises en œuvre dans le cadre du projet de loi de finances pour l’année 2025. La finalité étant de soutenir l’emploi en milieu rural, de restructurer les programmes actifs pour l’emploi et d’accompagner les très petites, petites et moyennes entreprises. L’accent sera ainsi mis sur le soutien à l’activité économique des femmes, et ce en garantissant leur accès au marché du travail, notamment par la mise en place de mesures pratiques concernant la fourniture de crèches et le renforcement des moyens de transport public en partenariat avec les collectivités territoriales. De même, le gouvernement poursuivra son soutien à l’investissement public et privé, conformément aux orientations royales visant à augmenter la part de l’investissement privé, passant d’un tiers actuellement à deux tiers de l’investissement total d’ici à 2035. « Le gouvernement s’est engagé à mettre en œuvre les orientations royales visant à doter le pays d’une nouvelle charte compétitive de l’investissement, capable de créer des emplois, de générer une valeur ajoutée élevée et de réduire les disparités régionales», peut-on relever de la note d’orientation relative au projet de loi de finances 2025. Et de préciser que : «cela se fera par la mise en place de textes réglementaires encadrant les opérations d’investissement, un travail que le gouvernement complétera en activant des mécanismes de gouvernance pour suivre le système d’investissement». On cite dans ce sens la création de l’Observatoire national de l’investissement ainsi que la poursuite de la réforme des centres régionaux d’investissement pour améliorer leur efficacité et leur permettre de superviser l’ensemble du processus d’investissement en devenant l’interlocuteur principal des investisseurs au niveau régional.
Des investissements structurants dans le pipe
La dynamique de croissance de l’économie nationale dans les années à venir sera renforcée par l’exécution de projets structurants qui à termes généreront davantage d’emplois. Plusieurs secteurs connaissent aujourd’hui une effervescence notamment dans le cadre des préparatifs à l’organisation de la Coupe du Monde 2030. Citons dans ce sens le ferroviaire, l’aviation, l’énergie, l’eau, le tourisme, l’agriculture et le transport urbains où d’importants chantiers sont ouverts. Cette dynamique vient s’ajouter au rythme accéléré des projets d’investissement approuvés par la commission nationale des investissements dont 90 projets sont en cours de construction et d’aménagement. A cela s’ajoute également le flux sans précédent d’investissements directs étrangers dans le Royaume qui sans conteste contribuera à la création d’une valeur ajoutée élevée et d’emplois stables et décents. Dans cette perspective, le Gouvernement poursuivra la mise en œuvre des mesures fixées dans le cadre de la feuille de route stratégique (2023-2026) visant à améliorer le climat des affaires, et ce en plus des réalisations dans le domaine de l’amélioration de l’environnement des affaires nationales tels que l’amélioration du système des marchés publics, le financement participatif, la réduction des délais de paiement, la création électronique d’entreprises, la simplification et la numérisation de plus de 50 % des procédures administratives liées à l’investissement ainsi que la mise en œuvre de la réforme fiscale qui assure un système fiscal stable et transparent, offrant une visibilité claire aux investisseurs et à tous les acteurs.
De nouveaux secteurs énergétiques bientôt lancés
Le projet de loi de finances pour l’année 2025 constitue une étape cruciale pour accélérer la mise en œuvre des projets visant à atteindre la transition énergétique, et ce conformément aux directives royales visant l’augmentation de la part des énergies renouvelables à plus de 52 % de la capacité électrique installée d’ici 2030. A cet égard, le gouvernement œuvrera au lancement de nouveaux secteurs énergétiques, en particulier dans le développement de l’hydrogène vert. Les efforts seront également renforcés pour accroître l’utilisation du gaz naturel dans la production d’énergie et convertir les centrales qui utilisent actuellement le fioul et le charbon en centrales alimentées principalement par du gaz naturel. L’ambition étant de réduire la dépendance aux produits pétroliers et aux combustibles solides. Il sera également procédé à la poursuite des études détaillées sur la réalisation du projet de gazoduc Nigeria-Maroc en vue d’électrifier les pays traversés par ce projet, de renforcer le développement de la région de l’Atlantique et d’offrir des capacités énergétiques compétitives à ces pays. Notons qu’à fin 2023, la capacité totale installée en énergies renouvelables a dépassé 45 % du mix énergétique électrique. 2024 se veut pour sa part l’année du démarrage de l’exploitation officielle de plusieurs stations éoliennes ainsi que du lancement de nombreux projets d’énergie solaire notamment ceux liés à la station «Noor Midelt 6» d’une capacité de production de 800 mégawatts et «Noor Atlas» d’une capacité de production de 300 mégawatts, et ce en plus d’autres projets éoliens qui seront réalisés par le secteur privé.
Vers un accompagnement renforcé des professionnels du secteur touristique
L’exercice budgétaire 2025 sera par ailleurs marqué par la poursuite de la mise en œuvre de la feuille de route touristique (2023-2026) visant l’arrivée de 17,5 millions de touristes à la Destination Maroc ainsi la réalisation de 120 milliards de dirhams de revenus en devises et la création de 200.000 nouveaux emplois directs et indirects. Le gouvernement veillera, à cet effet, à accompagner les professionnels du secteur, notamment les petites et moyennes entreprises, en plus d’assurer la promotion des destinations touristiques marocaines à travers des campagnes promotionnelles nationales et internationales et d’attirer davantage d’investissements dans ce secteur dynamique. Notons que 6 milliards de dirhams sont mobilisés pour améliorer l’attractivité des destinations touristiques, diversifier les produits touristiques et améliorer les infrastructures touristiques, en coordination avec les collectivités territoriales.
Sécurité hydrique : Le chantier s’accélère
Eau Orientation stratégique de ce cap, la sécurité hydrique arrive au cœur des priorités. A cet égard, le gouvernement s’engage à augmenter le rythme de mise en œuvre du programme national d’approvisionnement en eau potable et d’irrigation 2020-2027, en poursuivant le programme de construction de barrages, en donnant la priorité aux projets de barrages programmés dans les zones à fortes précipitations et en accélérant la réalisation des grands projets de transfert d’eau entre les bassins versants, du bassin de Oued Laou et Loukkos vers le bassin d’Oum Er-Rbia, en passant par les bassins de Sebou et Bouregreg, permettant ainsi de bénéficier d’un milliard de mètres cubes d’eau. Il est également question d’accélérer la réalisation des stations de dessalement de l’eau de mer, selon le programme prévu, visant à mobiliser plus de 1,7 milliard de mètres cubes d’eau par an. Dans le même sillage, il sera procédé à la poursuite de la mise en œuvre de la stratégie « Génération Verte », en encourageant l’irrigation complémentaire pour améliorer la productivité agricole et renforcer la production céréalière, ainsi qu’en lançant des projets d’agriculture solidaire de nouvelle génération, en particulier dans les zones montagneuses et les oasis.