Traditionnellement tournés vers le BTP, les Marocains résidant à l’étranger se tournent de plus en plus vers les nouvelles formes d’investissements. L’introduction récente de Maroc Telecom à la Bourse de Casablanca a accéléré cette tendance. L’opérateur historique, dont la capitalisation boursière s’élève à 76,2 milliards de dirhams, est détenu à hauteur de 41,8% par des étrangers ou des MRE.
Plus d’un MRE sur cinq détenant des actions cotées conservées (en tout 327) au Maroc ont dans leur portefeuille des actions Maroc-Telecom.
D’après le CDVM, la part détenue par les étrangers et les MRE dans la capitalisation boursière est passée de 24,9 milliards de dirhams en 2003 à 61,4 milliards en 2004, soit une augmentation de 146%. Cette augmentation s’explique principalement d’après le Conseil déontologie des valeurs mobilières, par l’introduction de Maroc Telecom à la Bourse de Casablanca.
L’analyse de la structure de l’investissement selon la nationalité de l’investisseur révèle la prépondérance des investisseurs français. L’Hexagone représente 75,4% des investissements des personnes morales non résidantes avec 42 investisseurs, lesquels détiennent 42,16 milliards de dirhams, soit plus de 20% de la capitalisation boursière. La part du lion revient à Vivendi International, avec plus de 61% de l’investissement des personnes morales françaises non résidantes. Concernant les personnes physiques étrangères, 24 investisseurs saoudiens détiennent à eux seuls 59% de l’ensemble des titres détenus par les personnes physiques étrangères, soit 193 millions de dirhams ; notons une faible évolution du montant de l’investissement des non-résidents en titres d’OPCVM. Le montant détenu par les étrangers et les Marocains résidant à l’étranger dans l’actif net des OPCVM est passé de 524,6 millions de dirhams en 2003 à 540,7 millions en 2004, soit une évolution de 3%.
Dans la même période, l’actif net des OPCVM est passé de 67,7 milliards de dirhams en 2003 à 81 milliards en 2004, soit une évolution de 19,6%. L’investissement des personnes physiques reste prépondérant dans l’investissement étranger en titres d’OPCVM. En effet, note l’étude, la part relative de l’investissement des personnes physiques représentait 86% de l’investissement étranger en actions et parts d’OPCVM en 2004 contre 90% en 2003. En termes de montants, les investissements réalisés par les personnes physiques étaient de 465,9 millions de dirhams en 2004 contre 474,9 millions en 2003. Dans le cadre de ces investissements, ceux réalisés par les MRE restent prépondérants dans la mesure où ils sont passés de 249 millions de dirhams en 2003 à 349 millions en 2004, soit une évolution de 40%.
Rappelons qu’au 31 décembre 2002, les MRE détenaient 24% de la capitalisation boursière soit l’équivalent de 20,9 milliards DH. L’importance de la part détenue par les étrangers et les MRE s’explique, selon la même source, par les "participations stratégiques" de groupes étrangers dans plusieurs grosses capitalisations de la Bourse de Casablanca. La même source souligne également que le nombre des étrangers et des MRE détenant des actions cotées à la Bourse de Casablanca n’excède par 1200 personnes. Bien que représentant la majorité avec près des deux tiers de ce total, le nombre des MRE est dérisoire (739 personnes). De même que la part qu’ils détiennent est insignifiante puisqu’elle n’excède pas 0,08% de la capitalisation boursière.
Le retard des investissements en actions cotées des MRE s’explique par le fait que les teneurs de comptes doivent recenser uniquement les opérations financées par apport de devises, par débit d’un compte étranger en dirham convertible, d’un compte en devises ou par tout autre mode de financement assimilé à l’apport de devises. D’après les données du CDVM, la majorité des MRE financent l’acquisition des actions en dirhams.
Notons que conformément aux engagements pris par le Maroc pour l’adhésion aux normes spéciales de diffusion de données telles qu’établies par le Fonds monétaire international, le CDVM et l’Office des Changes tiennent une base de données des titres détenues par les étrangers et les MRE.