Ce workshop virtuel s’inscrit dans le cadre de l’initiative «Back to Business», lancée par la BERD
Depuis le début de la crise sanitaire, la chaîne logistique nationale est mise à l’épreuve et s’est montrée à la hauteur de son rôle de secteur névralgique et transversal au service des acteurs des différentes activités sectorielles, dont les opérateurs économiques et les administrations. C’est du moins ce qui est ressorti d’un workshop virtuel organisé mercredi 30 septembre sous le thème «La logistique au Maroc : enjeux et opportunités post-Covid-19». Initié par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) en partenariat avec l’Union européenne et la CGEM, ce workshop – qui est le troisième événement inscrit dans le cadre de l’initiative «Back to Business» (lancée par la BERD) – vise à «apporter un éclairage sur les enjeux et opportunités de la logistique et échanger avec les entreprises afin de mieux appréhender comment l’organisation logistique peut influencer sur la compétitivité», a indiqué Marie-Alexandra Veilleux-Laborie, directrice du bureau de la BERD au Maroc.
Dix ans après le lancement de la stratégie nationale de compétitivité logistique, le Maroc a pu réaliser, a rappelé l’intervenante, de belles réussites, notamment à travers la création d’emplois ainsi que sa contribution au PIB, au développement des opérateurs nationaux ou l’installation d’opérateurs internationaux dans les plateformes stratégiques de Tanger et Casablanca. En dépit de ces avancées enregistrées ces dernières années, «le Maroc ne parvient pas à percer au classement mondial de la performance logistique. Les petites et moyennes entreprises du secteur souffrent de la concurrence déloyale de l’informel», a dit Mme Veilleux-Laborie, faisant remarquer que dans ce sens, «la modernisation de la chaîne logistique, l’accélération de mise à niveau et le renforcement des compétences nous paraissent déterminants pour l’amélioration de la compétitivité du secteur».
Les participants à ce workshop ont souligné l’importance du rôle joué par les opérateurs de la logistique et du transport pendant cette période exceptionnelle. «Cette crise sanitaire a montré à quel point nos sociétés dépendent du transport des marchandises et d’une organisation de l’approvisionnement en denrées alimentaires, en médicaments ou autres produits», a fait savoir Philip Mikos, ministre conseiller chef de la coopération de l’Union européenne au Maroc.
L’intervenant a précisé que conscient de l’importance de la chaîne logistique pour l’amélioration de la compétitivité nationale, le Royaume a procédé à l’installation de grandes plateformes pour l’amélioration de la performance de ce secteur, qui est au cœur de la mise en œuvre des différentes stratégies sectorielles, dont le plan d’accélération industrielle, le Plan Maroc Vert et le programme Halieutis. Il en résulte que «toutes ces stratégies sectorielles dépendent d’une chaîne logistique fonctionnelle rapide et efficace», a dit M. Mikos.
De son côté, Ahmed Jaïd, directeur des Douanes au port de Casablanca, a indiqué que pendant la crise sanitaire, la chaîne logistique nationale a fait preuve d’une agilité et d’une grande efficacité pour accompagner l’ensemble des secteurs clés de l’économie, les administrations,… L’intervenant a fait savoir que fortement corrélées à la situation des différentes activités économiques, plusieurs chaînes de production et de distribution internationales ont été impactées par cette crise sanitaire. «Cette baisse n’est pas généralisée, certaines des branches d’activité logistique ont vu leurs résultats s’améliorer et leurs chiffres se multiplier», a dit M. Jaïd.
Au niveau national, le trafic portuaire générateur d’activité logistique a crû, selon l’intervenant, de 6,3%. «Cette hausse s’explique par une hausse des importations de 8% et de celle des exportations de 4,7%», a-t-il souligné.
L évolution particulière de trafic a eu, a poursuivi M. Jaïd, des effets sur l’activité douanière. Pour mieux améliorer ses services et pouvoir maintenir le rythme de son activité en temps de crise, la douane a adopté, a-t-il poursuivi, plusieurs chantiers, dont le projet de Smart port (qui sera basé sur l’automatisation pratiquement de tous les points de contrôle, d’accès de circulation,…) et le plan stratégique 2021-2023 avec de grands projets de digitalisation de l’écosystème douanier. «Nous pouvons faire mieux en situation de crise et devons maintenir cet esprit de partenariat, de confiance mutuelle entre intervenants pour des réalisations à la hauteur de nos ambitions collectives», a souligné M. Jaïd.