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Les pistes à prioriser selon la Reine Máxima des Pays-Bas

La Reine Máxima des Pays-Bas et Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib, lors du point de presse. DR

Stimuler l’inclusion financière et promouvoir une économie numérique inclusive au Maroc

Services financiers  : Lors de sa visite au Maroc, la Reine Máxima des Pays-Bas a promu les progrès accomplis par le Maroc en matière d’inclusion financière et souligné les chantiers prioritaires pour réussir le pari de la finance verte et la digitalisation.

«L’heure étant au Maroc de créer un écosystème de paiement digital». Une recommandation faite par la Reine Máxima des Pays-Bas lors d’un point de presse tenu mercredi 22 mars à Rabat avec Abdellatif Jouahri, wali de Bank Al-Maghrib. Présente pour la première fois au Royaume en sa qualité de Mandataire spéciale du secrétaire général des Nations Unies pour la promotion de services financiers accessibles à tous qui favorisent le développement (UNSGSA), la Reine Màxima a été accueillie plus tôt dans la journée par SAR la Princesse Lalla Meryem et s’est entretenue depuis son arrivée lundi 20 mars avec plusieurs responsables du gouvernement à leur tête Aziz Akhannouch ainsi que des dirigeants clés du secteur privé et financier. Cette visite de trois jours a été une occasion pour la Mandataire spéciale de l’UNSGSA de promouvoir les progrès accomplis par le Maroc en matière d’inclusion financière ainsi que de souligner les chantiers prioritaires pour réussir le pari de la finance verte et la digitalisation. L’accent a été ainsi mis sur comment booster les paiements numériques et développer les fintechs ainsi que sur le rôle des services financiers dans le renforcement de la résilience et l’adaptation aux risques climatiques.

Les chantiers prônés par la Mandataire spéciale de l’UNSGSA

Lors de son point de presse avec le wali de Bank Al-Maghrib, la Reine Máxima des Pays-Bas a abordé plusieurs axes dont les éventuelles pistes permettant de stimuler l’inclusion financière et promouvoir une économie numérique au niveau national. La Mandataire spéciale de l’UNSGSA a ainsi énuméré trois éléments clés. Citons en premier la digitalisation de l’ensemble des paiements. Il s’agit ainsi de numériser les paiements d’État au particulier et vice- versa. Il est également question de digitaliser les paiements aux petites entreprises et aux commerçants. Ceci permettra de faciliter l’entrée dans le système financier formel et la possibilité de bénéficier d’une gamme plus large de services financiers particulièrement pour les femmes et les groupes à faibles revenus bénéficiant d’une protection sociale. A ce propos, la Reine Máxima des Pays-Bas a appelé à développer la culture numérique.

L’ambition étant d’atténuer les risques liés aux nouvelles technologies. La Mandataire spéciale de l’UNSGSA a par ailleurs estimé que le Maroc pourrait bénéficier de l’adaptation des politiques financières existantes en vue de soutenir la résilience des ménages et des petites entreprises aux chocs climatiques croissants renforçant ainsi le rôle de leader que joue le Royaume dans la finance verte inclusive. « En permettant aux secteurs public et privé d’élaborer les modèles économiques appropriés, on peut aider à concevoir et proposer des produits et services innovants de technologies financières dont les populations ont vraiment besoin », peut-on relever de la Reine Máxima des Pays-Bas tout en insistant sur la nécessité de réduire le gap entre les zones urbaines et rurales et l’écart entre les hommes et femmes en matière d’accès aux services financiers. En effet, l’écart entre les hommes et les femmes en matière d’inclusion financière est resté presque identique à son niveau de 2017. Il ressort à 23%, soit 56 % d’hommes vs 33 % de femmes possédant un compte bancaire au Maroc en 2021. Notons que malgré les avancées atteintes en termes d’inclusion financière, 15 millions d’adultes au Maroc ne sont toujours pas bancarisés à ce jour. Commentant ce chiffre, la Mandataire spéciale de l’UNSGSA indique que cela signifie qu’il n’existe toujours pas de moyens sûrs pour ces personnes d’épargner pour les frais de scolarité ou les urgences sanitaires ni de souscrire à une assurance pour se protéger contre les catastrophes naturelles, notamment pour les agriculteurs et les ménages à faible revenu.

Paiement mobile et fintechs au cœur du nouveau plan stratégique de BAM

Pour Abdellatif Jouahri, la visite de la Reine Maxima des Pays-Bas arrive à point nommé du fait que 2023 marque la fin de la mise en œuvre de l’actuel plan stratégique de la banque centrale dans lequel l’inclusion financière et le digital sont des chapitres essentiels. Bank Al-Maghrib se penche actuellement sur l’élaboration d’une nouvelle feuille de route qui prendra en compte tous les éléments permettant d’améliorer les objectifs de la Stratégie nationale d’inclusion financière (SNIF) ainsi que les outils et procédures pour réussir sa mise en œuvre. «Le bilan de l’implémentation de la stratégie nationale d’inclusion financière est relativement positif», fait savoir à ce propos M. Jouahri faisant savoir que des leviers restent à activer pour atteindre les objectifs escomptés dans les délais impartis. L’accent devrait ainsi être mis sur l’opérationnalisation du Mobile Banking. En dépit des 8 millions de M-wallet créés et des incitations mises en place, l’écosystème de proximité n’est toujours pas atteint dans sa plénitude, estime le wali de Bank Al-Maghrib. L’engagement étant de renforcer la confiance des commerçants en vue de jouer leur rôle dans cette sphère. Il est également recommandé de changer de culture en vue d’assurer un développement optimal de l’écosystème des fintechs et rattraper le retard observé à ce niveau.

Cet impératif sera également pris en compte dans le prochain plan stratégique de Bank Al-Maghrib. A cet égard, la banque centrale réitère sa disposition à collaborer avec les institutions pour promouvoir les start-up innovantes dans les secteurs financiers et bancaires. D’ailleurs des synergies sont créées entre Bank Al-Maghrib, la Caisse de dépôt et de garantie (CDG), le ministère chargé de la transition numérique et de la réforme administrative et l’Agence de développement digital (ADD). La finalité étant de faire converger les efforts des différentes parties prenantes ainsi que de réaliser des benchmarks afin de déterminer les incitations pour donner naissance à cet écosystème de fintechs, garantir sa réussite et contribuer par conséquent aux ambitions d’inclusion financière formulées par le Maroc dans le cadre de sa stratégie nationale. Rappelons qu’en 2021, 44 % d’adultes marocains ont accès aux services financiers formels via une banque classique ou un compte d’argent mobile (6 %) marquant ainsi une évolution positive comparé à 2017 où ce taux ne dépassait pas les 29 %. Une avancée qui reste, en grande partie, attribuée aux comptes classiques ouverts dans les institutions financières.

 

 

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