Les programmes mis en place dans le monde pour faire face à la crise financière et économique comprennent tous des volets infrastructures ou développement durable, financés par l’investissement public. Or, les sociétés françaises «sont bien positionnées» au niveau mondial dans les secteurs du transport, de l’énergie via le nucléaire, ou des services, a expliqué la secrétaire d’Etat à Reuters lors d’un entretien à Bercy. Les plans de relance vont ouvrir de nouveaux marchés pour les exportateurs historiques et même pour de nouveaux acteurs, a-t-elle estimé. Les sénateurs américains ayant atténué la disposition «Buy American» incluse dans le plan de relance, Anne-Marie Idrac évoque des «opportunités historiques» pour les entreprises françaises aux Etats-Unis et dans le reste du monde. Adopté la semaine dernière par le Congrès américain, le «stimulus package» de 787 milliards de dollars doit être promulgué mardi par le président Barack Obama. «Le ministère des Finances français a calculé qu’un point de croissance supplémentaire aux Etats-Unis générait 0,3% de croissance en France. Pour la Chine, un point de croissance de plus, c’est 0,05% de croissance française en plus», a précisé Anne-Marie Idrac. Selon plusieurs organes de presse, les autorités chinoises, qui ont mis sur pied un plan de relance de 450 milliards d’euros, étudient actuellement l’idée d’envoyer des «missions d’acquisition» en Europe pour acheter des produits et de la technologie européenne. La secrétaire d’Etat au Commerce extérieur espère qu’ils passeront par la France. «S’ils viennent, ils seront comme toujours les bienvenus», a-t-elle commenté. Les relations entre Paris et Pékin se sont graduellement refroidies en 2008, depuis le passage mouvementé de la flamme olympique dans la capitale française, sur fond de manifestations pro-tibétaines, jusqu’à la rencontre entre Nicolas Sarkozy et le dalaï-lama, en décembre en Pologne. La France pourrait-elle également souffrir de représailles commerciales en 2009, certains l’accusant de protectionnisme depuis la présentation de son plan de soutien à la filière automobile? «Non, parce que ce que nous voyons en France n’est pas du protectionnisme (…) Avons-nous annoncé que nous fermions nos frontières? Que nous augmentions les droits de douane? Pas du tout!», a répondu Anne-Marie Idrac. Parler de protectionnisme, «c’est hors sujet». A ses yeux, «c’est évident» que la France sortira blanchie de l’examen auquel procède actuellement la Commission européenne sur son plan automobile. Personne, ni la France ni les pays européens dans lesquels sont implantés les constructeurs français, n’a intérêt à ce que l’industrie automobile «se casse la figure». «Ce ne serait pas mieux pour l’emploi chez eux que pour l’emploi chez nous» où la hausse du chômage s’est poursuivie pour le huitième mois consécutif en décembre, a-t-elle estimé. Grevé par la facture énergétique, le déficit commercial de la France a atteint en 2008 le chiffre record de 55,7 milliards d’euros. En 2009, décrue des prix du pétrole oblige, le déficit sera «mécaniquement» moindre, a assuré la secrétaire d’Etat.














