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Les prix de la volaille flambent encore une fois : Les aviculteurs s’expliquent

© D.R

Les cours des marchés observent depuis la semaine dernière des hausses spectaculaires.  Le prix du poulet chair a atteint les 23 dirhams. Le poulet Beldi se vend, quant à lui, à 60 DH  le kilo.

Le poulet se fait trop cher ces derniers jours. Les cours des marchés observent depuis la semaine dernière des hausses spectaculaires. Et pourtant nous sommes loin d’être en période de pic de consommation provoquée principalement par l’avènement du mois de Ramadan, la célébration des fêtes de mariage ou encore le retour de pèlerinage. Un petit tour dans les différents points de vente de Casablanca était nécessaire pour évaluer de près la variation du prix de la volaille.

Au marché Ben Jdia, l’une des destinations phares des consommateurs casablancais, les prix ont été révisés à la hausse. A l’heure où nous mettions sous presse, le prix du poulet chair a atteint les 23 dirhams au moment où il se situait autour des 20 dirhams deux jours auparavant. Le prix des coquelets se fixe autour de 21 dirhams. Le poulet Beldi se vend, quant à lui, à 60 dirhams le kilo. «N’importe où vous allez, vous ne releverez pas un grand écart de prix», nous informe un vendeur de volaille. En effet, la situation reste presque identique au niveau de tous les marchés de la métropole.

Les autres villes ne sont pas en reste. Bien que les ventilations changent par région, la flambée se confirme au niveau national. Pour comprendre cette tendance, nous avons contacté la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc. Interrogé sur les causes de cette flambée, Chawki Jirari, directeur général de la FISA, nous éclaire. «S’il existe un marché transparent dans le monde c’est bien celui du secteur avicole. On ne peut pas intervenir sur la hausse ou la baisse des prix.

Ces variations dépendent principalement de l’offre et de la demande», souligne-t-il. Et de poursuivre : «La hausse des prix actuelle est une conséquence tout à fait normale après la crise sanitaire observée entre fin février et début mars. Il faut atteindre en moyenne 2 mois et demi pour que la production reprenne en bonne et due forme». En effet, cette période a connu la propagation au niveau mondial de la variante légère de la grippe aviaire « H9N2 ». Ce virus faiblement pathogène n’avait pas touché le Maroc et pourtant l’incidence était relativement conséquente, notamment pour les producteurs nationaux. «La propagande a eu un effet sur la psychologie des consommateurs. Bien qu’aucun cas viral n’ait été détecté au niveau national, les gens se sont éloignés de la consommation des volailles. Ceci a causé des pertes financières pour les éleveurs», relève M. Jirari. Le directeur général de la Fisa explique, à ce propos, que l’offre en cette période était abondante.

Ainsi, la baisse de consommation a fait que les éleveurs ont vendu à des prix moindres du coût de la production. Le mois de mars a connu, par ailleurs, une baisse de production de poussins. Leur période d’élevage varie entre 6 à 7 semaines, d’où la baisse de l’offre. Toutefois, la Fisa rassure. Les cours reviendront à la normale au plus tard fin mai. Aussi, la qualité de volaille est excellente. Le poids en vente oscille entre 2 et 3 kilos, ce qui confirme la bonne santé du chiptel. Un objectif atteint grâce aux mesures sanitaires engagées par le département ministériel de tutelle.

Oeufs-Consommation-Poulet-MarocPrix de l’œuf gros calibre : Une hausse de 54% relevée à fin février 

Les dernières statistiques établies par la FISA démontrent à fin février une hausse de 5% du cours moyen poulet chair dans la région de Casablanca. Le prix du poulet vif à la ferme a atteint les 12,24% contre 11,68% une année auparavant. Le cours moyen pondéré de la dinde a affiché un pic de 40% pour atteindre les 18,45 dirhams le kilo contre 13,20 dirhams le kilo fin février 2015. Le cours des œufs gros calibre a augmenté de 54% au titre du deuxième mois de l’année.

Il s’est situé autour de 1,06 dirham l’unité contre 0,69 dirham l’unité au même mois de l’année précédente. La production poussins d’un jour a baissé de 17% durant le même mois, soit 6.850.000 poussins produits par semaine au moment où la production hebdomadaire de février 2015 était de 8.250.000 poussins. La baisse a également concerné l’importation de poussins reproducteurs. Le repli a été de 51% passant de 345.000 femelles à 170.000 fin février. Toutefois, la production nationale des dindonneaux s’est renforcée de 31% atteignant 966.000 dindonneaux.

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Influenza aviaire H9N2 : Le Maroc sain et sauf
PouletLa filière avicole a pu surmonter la crise de l’influenza aviaire de type H9N2.
Des mesures sanitaires ont été prises dans ce sens pour prémunir le cheptel avicole national contre ce virus faiblement pathogène.L’impact de la grippe aviaire H9N2 a été cerné de façon «rapide et efficace» grâce à l’octroi d’autorisations d’importation de vaccins. En effet, la généralisation de la vaccination dans les élevages avicoles a permis de limiter rapidement l’impact du H9N2.Aussi, d’autres mesures ont été engagées, notamment celles relatives à la réorganisation des modalités de commercialisation des volailles vivantes ainsi qu’au renforcement de l’encadrement sanitaire des unités avicoles. Notons que le virus H9N2 s’attaque spécifiquement aux volailles.
Le virus agit de façon directe sur les pondeuses entraînant ainsi la chute de ponte pour une durée de 4 à 5 semaines. Cependant, il ne peut en aucun cas être transmissible à l’homme. Ainsi, la consommation des viandes de volailles et des œufs ne représentait strictement aucun danger pour le consommateur.
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