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Les recommandations de Policy Center : Comment éviter des conséquences foudroyantes de la Covid-19 sur l’économie ?

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Les bouleversements engendrés par la Covid-19 à l’économie mondiale sont conséquents. Le Maroc à l’instar du reste du monde a subi ce choc et se prépare à la relance de ses activités économiques afin de sortir de cette crise inédite.

Dans son dernier «policy paper», Policy Center for the New South décrit les différents canaux de transmission du choc de la Covid-19 vers l’économie marocaine et évalue son impact sur la croissance économique, et les équilibres macroéconomiques et sociaux. Intitulé «Impacts de la Covid-19 sur l’économie marocaine : un premier bilan», ce document émet une série de recommandations en termes de politiques économiques afin d’enrichir la réflexion autour des différentes pistes de relance de l’économie marocaine et des facteurs nécessaires pour renforcer sa résilience.

Teneur de la crise

Pour les réalisateurs de cette analyse, «l’économie marocaine est dans la voie de connaître une récession probablement plus sévère que celle de 1995. Cette récession interpelle les décideurs économiques quant à leur capacité à juguler une crise de cette envergure et les marges de manœuvre dont ils disposent pour amortir les répercussions socio-économiques, dans un premier temps, avant de revigorer l’activité économique dans une seconde phase». Ils expliquent à cet égard que les leviers des autorités publiques s’articulent autour de 2 dimensions principales : macroéconomique, pour une meilleure gestion dans le cycle, et, structurelle, qui tient compte des implications éventuelles du choc sanitaire sur les nouvelles tendances fondamentales de l’économie nationale et mondiale.

Investissement public

Après avoir rappelé les démarches entreprises au niveau budgétaire, ce document convient du fait que «si l’investissement public peut s’avérer un choix de prédilection pour soutenir l’activité économique, il est primordial de privilégier les projets d’investissement à impact quasi immédiat sur l’activité économique et sociale» indiquant que les plans d’investissement «marshalliens» dans des projets d’envergure ne sont pas les mieux adaptés pour réanimer le tissu économique puisqu’ils risquent de marquer un délai assez conséquent avant de retentir sur l’activité et apporter une bouffée d’oxygène à l’économie. «Le facteur «impact-instantané» est l’élément critique dans ce contexte et toute décision d’investissement ou de mesure de relance gagnerait à être gouvernée par ce principe», relèvent les experts du Policy Center.

Renforcer les partenariats du voisinage du Maroc

Les perturbations qui ont marqué les chaînes de valeur mondiales ainsi que le commerce international devraient amener les grandes puissances économiques, en particulier l’Europe, à redéfinir certains schémas de production et de commercialisation. Selon cette analyse, les experts soulignent que «de par sa géographie très favorable, le Maroc serait en meilleure position pour tirer profit d’une éventuelle reconfiguration. Il est pertinent, également, que le Maroc fasse de ses partenaires de voisinage un choix de premier ordre. Le Maghreb, une des régions les moins intégrées dans le monde et qui regorge de potentialités, devrait être érigé en priorité stratégique pour tous les pays de la région» ajoutant que dans l’espoir d’un Maghreb plus intégré, le Maroc devrait renforcer son ancrage africain et faire de l’Afrique francophone un axe de redéploiement sur tout le continent. Dans le même sens, l’entrée en vigueur début 2021 de la zone de libre-échange continentale (ZLECAF) serait le vecteur essentiel d’une densification des relations commerciales avec le continent et intégration plus approfondie du tissu productif national avec son homologue africain. «Les changements qui pointent à l’horizon pourraient installer de nouveaux paradigmes économiques, et le libre-échange céderait la place à une ouverture plus réfléchie et axée sur la proximité», précise la même source.

Une politique sociale plus efficace

La crise de Covid-19 a montré la nécessité de renforcer les politiques sociales. «Le recours, pour la première fois dans l’histoire du pays, à un système de transfert direct au profit des ménages vulnérables du secteur informel de cette envergure est un défi qui a été relevé par les autorités dans des délais serrés.
Le système n’est pas bien évidemment exempt de tout reproche ou amélioration, mais il peut constituer une première base solide pour la mise en place d’un programme de transfert permanent et conditionnel pour cette classe sociale capable de lui garantir un revenu minimum», relèvent les auteurs de ce document ajoutant que l’instauration de ces filets sociaux devrait s’inscrire dans une politique sociale exhaustive qui viendrait suspendre les différents programmes sociaux sectoriels ou de niche active. «Le poste budgétaire de cette rubrique ne devrait pas alourdir les finances publiques, mais plutôt être alimenté sur la base des programmes déjà existants», explique-t-on.

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Diagnostic

Les réalisateurs de cette analyse font état d’une contraction sévère de l’activité économique de près de 7%, sous l’effet principalement des mesures de confinement et la baisse de la demande étrangère. «La distribution régionale du choc n’est pas uniforme et indique une plus forte exposition des régions où le secteur informel est important, le taux du secteur public est faible et où les activités touristiques et manufacturières sont prépondérantes», selon Policy Center for the New South.

Il en ressort que les régions de Casablanca-Settat, Tanger-Tétouan-Al-Hoceima et Marrakech-Safi devraient connaître les plus grandes pertes économiques alors que les régions les moins touchées sont celles de Dakhla-Oued Eddahab, Guelmim-Oued Noun et Laâyoune-Sakia El-Hamra.

Dans le même sens, des simulations ont été effectuées pour soumettre les équilibres sociaux et macroéconomiques domestiques à ce scénario de crise économique. «A l’échelle sociale, la récession profonde agirait davantage sur les classes sociales les plus précaires, puisqu’elle ferait basculer environ 1 million de personnes vers la pauvreté et, à peu près 900 mille autres sous la ligne de la vulnérabilité», précise la même source.

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