Economie

Les réserves de Driss Benhima

Le débat sur les centres régionaux d’investissements bat son plein. Les intervenants du 28 janvier à l’ISCAE, MM. André Azoulay, Driss Benhima et Hassan Chami, ont participé à la table ronde sous le thème «la gestion déconcentrée de l’investissement».
L’engouement est général, mais les positions restent nuancées. «Le risque réside dans une interprétation à minima par les administrations. On a l’impression qu’elles interprètent au rabais», précise le président du patronat marocain, Hassan Chami. Il continue sur sa lancée et donne l’exemple des amendements en discussion actuellement, sur la loi 17/95 sur la société anonyme. «Elles ne concernent que l’acte de constitution et ne portent pas sur la gestion de la société anonyme». Aussi, il réclame d’avoir un droit de regard sur les textes avant leur présentation. Pour sa part, Driss Benhima met l’accent sur le volet opérationnel.
«C’est la troisième tentative, les autres essais se sont soldés par une démarche de contournement», précise M. Driss Benhima, Wali du Grand Casablanca.
Il illustre par l’exemple du transport. Le ministère de tutelle contourne son rôle et le focalise sur la signature des autorisations. Aussi, il insiste sur l’insuffisance du premier jet, réintère l’importance de la délégation des pouvoirs et de la déconcentration. Par déconcentration, il entend l’attribution aux administrations de leurs vraies missions, avec la disparition de certaines autorisations.
« Il faut beaucoup de vigilance quant à la concrétisation des objectifs de la lettre royale », ne manque-t-il pas de souligner. Et il rappelle également que cette initiative n’est pas une première du genre. En effet, une lettre de 1994 avait permis la constitution d’une commission de banquiers. Cette dernière a eu des prérogatives élaborées sans toucher à celles des ministères.
Par ailleurs, « la mise en place des structures locales de soutien à l’investissement ne doit pas reposer sur les mêmes cellules dans toutes les régions, sous simple motif d’harmonisation », explique-t-il. Sa conception reste tributaire de la flexibilité des institutions régionales de l’investissement. Autre constat d’importance. «Avec M. Driss Jettou, nous avons une idée précise de ce que doivent être les centres régionaux d’investissements.
Les investisseurs ne doivent les considérer comme un système de dérogations », souligne le Wali de Casablanca. Ainsi, les limites se clarifient. Concernant la mission assignée par son mandat, Driss Benhima explique que : « pour Casablanca, il faut construire une stratégie de promotion, qui réside dans le développement économique et social de Casablanca ». Et pour cause. Le pôle d’industrie traditionnelle a longtemps bénéficié d’un système de protection sous forme de complaisance étatique. De même, la reconstruction en matière de construction automobile, notamment pour la Somaca, s’impose. La méthode adoptée, selon le Wali, ne devrait pas reposer sur « une perfusion étatique », comme ce fut le cas dernièrement pour la Comanav.

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