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Les salaires de 6.000 DH exonérés dans l’offshoring

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Une circulaire de Benkirane détaille les mesures incitatives de l’Etat en faveur du secteur

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Les salaires de 6.000 dirhams seront exonérés des cotisations de la couverture sociale supportées par l’Etat, l’impôt de la formation profes-sionnelle et l’impôt sur le revenu pendant 24 mois.
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C’est l’une des revendications phares des syndicats. L’exonération des salaires de 6.000 dirhams est rejetée par le gouvernement. Pourtant, le cabinet Benkiran sait faire des exceptions. Pour accompagner les mises en place des écosystèmes de l’offshoring, le chef de gouvernement a décrété l’exonération des salaires de 6.000 dirhams dans le secteur pour deux ans. C’est une mesure parmi tant d’autres contenues dans une circulaire de Benkiran envoyée notamment à l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétence (Anapec) et l’Agence marocaine de développement des investissement (AMDI) et dont ALM détient copie.

Il faut dire que la circulaire a de quoi faire jubiler les investisseurs dans le secteur tant les mesures incitatives sont considérables. Dans les détails, les salaires de 6.000 dirhams seront exonérés des cotisations de la couverture sociale supportées par l’Etat, l’impôt de la formation professionnelle et l’impôt sur le revenu pendant 24 mois. Ces mesures concernent les contrats dits d’intégration visant les diplômés universitaires à l’issue d’une période de stage. Ce n’est pas tout. l’Etat s’engage également à supporter pour une période de 12 mois les charges patronales lorsque les bénéficiaires des contrats d’intégration sont finalement embauchés avec un contrat professionnel. Autrement, le gouvernement mise beaucoup sur la promotion de l’emploi dans le secteur de l’offshoring en déployant toute une palette d’incitations proposée aux investisseurs qui veulent recruter.

Les 10.000 DH aussi

L’Etat met ainsi le paquet en octroyant une prime de 25.000 dirhams pour chaque diplômé universitaire embauché avec un CDI (contrat à durée indéterminée) à l’issue d’une période de stage allant de 6 à 9 mois dans le cadre du contrat d’intégration. Le package de l’Etat compte également le programme «Tahfiz». Concrètement, les entreprises nouvellement créées entre janvier 2015 et décembre 2019 se verront exonérées des cotisations sociales ainsi que de l’impôt sur le revenu et l’impôt de la formation professionnelle pour une période de deux ans pour tous les salariés avec une indemnité mensuelle brute de 10.000 dirhams.

Ce dispositif est, cependant, limité à un contingent de 5 recrues par entreprise. Par ailleurs, la circulaire du chef de l’Exécutif prévoit une exonération totale de l’IS (impôt sur les sociétés) durant une période maximum de cinq années consécutives. Au-delà, l’Etat va prolonger son coup de pouce autrement avec un taux d’IS de 17,5%. D’autres sociétés remplissant tous les critères prévus par le cahier des charges pourront bénéficier d’un IS de 8,75% jusqu’en 2020. Les mesures incitatives sous forme de facilités administratives seront également déployées à travers notamment la mise en place de guichets uniques.

Ces derniers sont considérés comme les seuls intermédiaires entre l’Etat et les investisseurs privés. Les guichets uniques seront organisés selon quatre grands pôles, à savoir le pôle création d’entreprise supervisé par un représentant du Centre régional d’investissement, le pôle promotion des compétences géré par l’Anapec, le pôle administratif placé sous la tutelle des communes concernées et enfin le pôle accompagnement dirigé par les délégations provinciales de l’industrie et du commerce.

Perspectives : Les objectifs

Casa-Nearshore-1Grâce aux écosystèmes, l’offshoring devrait générer d’ici 2020 près de 18 milliards de dirhams de chiffre d’affaires à l’export de services additionnels. Le secteur devrait drainer des investissements avoisinant le 1,5 milliard de dirhams. Ainsi, le Maroc améliorerait son positionnement à l’échelle internationale.

Les écosystèmes lui permettront ainsi de se positionner dans le tier 1 du groupe de compétition. De même, ils favoriseront un développement régional équilibré et équitable des investissements de l’État dans les plates-formes industrielles intégrées (P2I) dédiées au secteur de l’offshoring.

Le secteur renforcera également sa dimension sociale à travers l’employabilité des jeunes et la participation aux recrutements des personnes en situation de handicap. En termes d’embauche, les écosystèmes de l’offshoring permettront la création de 60.000 nouveaux emplois directs au niveau national.

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Offshoring : Les chiffres
Call-Center-PlateauElles sont 63.000 personnes à travailler dans l’offshoring au Maroc. Avec un chiffre d’affaires de près de 8 milliards de dirhams, le secteur contribue de façon notable dans la balance commerciale. Toutefois, le potentiel reste sous-exploité. Le secteur connaît actuellement un ralentissement expliqué par le durcissement du contexte international et l’intensification de la concurrence entre les pays. Selon les derniers chiffres révélés par l’Office des changes, le secteur a gagné sur la période 2013-2015 près de 261 millions de dirhams. Le secteur a, en revanche, marqué, en 2015, une croissance de 72 millions de dirhams contre un additionnel de 189 millions de dirhams enregistré entre 2013 et 2014. Les centres d’appels et BPO des outsourceurs portent une bonne partie de l’activité de l’offshoring. Ce segment a généré à fin 2015 près de 4,9 milliards de dirhams contre 4,27 milliards de dirhams en 2013. L’externalisation des métiers liés aux technologies de l’information a réalisé en 2015 un chiffre en retrait par rapport à celui observé en 2014. Ce pôle a perdu 19 millions de dirhams, passant ainsi de 1,97 milliard de dirhams en 2014 à 1,95 milliard de dirhams en 2015. Le repli a également touché les activités du BPO des actifs. La performance est passée de 1 milliard de dirhams en 2013 à 914 millions de dirhams en 2014 et 609 millions de dirhams en 2015.
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