Cette nouvelle baisse concerne le tout nouveau arrivant sur le marché national d’Internet, l’ADSL. Cette technologie, qui rentre dans la catégorie de ce qu’on appelle le haut débit, permet de se connecter sur Internet avec des capacités de trafics de données supérieures à celles qu’offre le mode classique, le bas débit. En gros, l’offre qui est en cours d’étude auprès de l’ANRT apporte deux nouveauté : la baisse du tarif de l’abonnement mensuel à la ADSL, qui sera ramené à 300DH par mois. Et la suppression du palier de téléchargement qui deviendra illimité, aussi bien le jour que le soir. Pour rappel, et depuis le lancement de l’ADSL, l’offre de MT a été révisée à plusieurs reprises : d’abord, une offre par paliers limités où la consommation supplémentaire était facturée.
Ensuite, la suppression du palier de téléchargement durant les soirées, week-ends et jours fériés. Enfin, la dernière offre, en cours d’étude, qui supprime carrément la limitation du téléchargement. Inutile de rappeler que ce dernier schéma constitue la règle dans les autres marchés où on commercialise l’ADSL. Sur un plan purement commercial, les fournisseurs de service Internet (FSI) auront avec cette nouvelle offre la possibilité de proposer à leurs clients un contrat et une facturation autonomes. Ces derniers ne seront plus obligés de passer par MT pour le modem et l’installation. Mais pour mieux comprendre la portée de cette nouvelle offre, il faudrait la situer à la fois vis-à-vis de sa cible potentielle mais aussi par rapport aux autres offres Internet déjà existantes. À qui s’adresse l’ADSL ? Traditionnellement, ce produit cible en priorité le marché résidentiel. C’est-à-dire, les foyers et les ménages. Mais, il n’est pas exclu que les entreprises, plus particulièrement les PME, fassent appel à ce nouveau produit bon marché, par souci d’économie. Les cyber-cafés et les petites structures figurent à la tête des clients potentiels de ce produit, et ce même en absence d’une offre ADSL orientée spécialement vers les entreprises. Pour ces dernières, il existe depuis longtemps une solution haut débit de type Liaison louée (LS), plus performante mais beaucoup plus chère. Une raison qui a toujours freiné son déploiement. Toujours par rapport au marché résidentiel, il est notoire que le coût élevé de la connexion classique a longtemps éloigné les foyers d’Internet. Même le système des forfaits qui inclut à la fois l’abonnement Internet et la communication téléphonique n’a pas changé cette donne. La baisse spectaculaire du tarif de l’ADSL pourrait-elle changer cette situation ?
L’avenir le dira. Ce qui est sûr, c’est que cette baisse des tarifs du haut débit comparée à ceux du faible débit engendre aujourd’hui une incohérence, dans la mesure où il existe sur le marché un service de qualité inégal pour un prix identique. S’achemine-t-on vers la fin de fait du système des forfaits ? Pas sûr, estime un Provider de la place. Par contre, ce qui serait judicieux de faire, c’est justement de transposer la dynamique de la baisse des tarifs pour les forfaits. Nombreux sont les professionnels qui estiment que les prix des forfaits restent encore relativement élevés. Si l’on retient l’objectif avoué qui anime la chute des prix d’Internet, c’est-à-dire démocratiser son accès, il n’est pas exclu que d’autres baisses de tarifs soient à prévoir sur les autres modules d’accès autres que l’ADSL. Espérons-le.