Economie

Les taux d’intérêt doivent baisser

Au Maroc, les règles de conduite de la politique monétaire s’inscrivent dans la même approche de régulation monétaire et d’orientation de l’offre de crédit que dans les pays industrialisés, en se basant essentiellement sur l’instrument des taux d’intérêt. «Le processus de détente des taux d’intérêt au Maroc s’est traduit par la contraction de la marge d’intermédiation des banques et l’amélioration des conditions de financement des entreprises. Il n’en demeure pas moins que les impacts macroéconomiques de la baisse des taux restent difficiles à évaluer avec précision sur le plan empirique », estiment les analystes de la Direction de la politique économique générale (DEPG). Les résultats produits sur l’économie par la baisse des taux à court terme, permettent d’avancer qu’une baisse de ces derniers de 1 point soutiendrait la croissance économique nationale de 0,2 point la première et la deuxième année et 0,1 point la troisième année. Le taux de chômage baisserait de 0,1 point au bout d’un an et de 0,2 point au bout de 2 ans. Par ailleurs, l’effet sur le niveau des prix serait nul et le rythme de progression de ces derniers à partir de la deuxième année serait très faible (0,1% en moyenne par an), dû principalement au fait que le rythme d’accroissement de la demande intérieure serait insuffisant pour engendrer des tensions sur le système productif. L’examen des tendances des composantes de la demande intérieure après le choc sur les taux d’intérêt fait ressortir l’importance des effets de substitution dans le comportement des ménages et des entreprises. Ainsi, concernant les ménages, la baisse des taux d’intérêt réduirait leur épargne à court terme. De ce fait, la consommation augmenterait en volume de 0,4% au bout d’un an, 0,3% de 2 ans et 0,2% de 3 ans. Elle serait soutenue par un accroissement du revenu disponible des ménages de 0,1% la première année et 0,2% la deuxième année, ainsi que par la réduction de l’effort de l’épargne de 0,1% et 0,2% respectivement. Toutefois, le rythme de progression de la consommation des ménages serait de 3 à 4 fois supérieur au taux de ralentissement de la progression de l’épargne et de 2 à 3 fois supérieur au rythme de progression du revenu disponible. Ceci laisse penser que le supplément de la consommation serait financé par crédit bancaire dans un contexte financier marqué par le relâchement de la contrainte de liquidité des ménages. Pour ce qui est de l’investissement, il connaîtrait une hausse de 0,2% en terme réel au bout d’un an, de 0,3% au terme de la deuxième et troisième année. Toutefois, au niveau des différentes composantes de l’investissement privé, la progression la plus importante proviendrait, à court terme, de l’investissement privé en matériel et outillage qui connaîtrait une hausse de 0,4% au terme de la première année et 0,5% au bout de 2 ans, contre 0,2% et 0,3% pour l’investissement en bâtiment respectivement pour les mêmes années. L’amélioration de l’investissement privé s’accompagnerait d’une hausse des crédits à l’économie de 0,2% au bout d’un an et de 0,8% au bout de 2 ans, et d’un accroissement de l’emploi respectivement de 0,1% et de 0,2%. Le rythme de progression de l’emploi serait 4 fois inférieur à celui des crédits à l’économie. Les résultats obtenus laissent croire que les effets de substitution du capital au travail influent sur le comportement de l’investissement au Maroc. Au total, l’analyse des résultats du choc permet d’avancer que l’impact d’une baisse des taux d’intérêt est modeste face à des attentes très importantes en matière de réduction du chômage au Maroc et aux impératifs d’une démographie qui met chaque année plus de 263000 demandeurs d’emploi sur le marché du travail. « Cela ne remet pas en cause toutefois la nécessité de poursuivre la politique de détente des taux d’intérêt » concluent les analystes de la DEPG.

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