Faut-il réformer le voyage à l’export ? C’est la question que se posent la plupart des agences de voyages depuis quelques jours. Le cas de Leicester Tour a été un détonateur. Cette agence, admise à l’opération de la Omra s’est vue refuser le fameux label indispensable pour le Haj. D’où ce commentaire de la part du Directeur des Entreprises et Activités Touristiques au ministère du Tourisme : «La réforme de la Omra, indispensable, est souvent évoquée. Mais, il y a toujours eu des réticences chez les professionnels qui posent la question de principe, à savoir que, si l’on réglemente la Omra, on doit aussi réglementer tous les voyages à l’étranger». Actuellement, d’après le règlement, toute agence de voyages peut se lancer dans la Omra pourvu qu’elle soit solvable. En cas de non respect des engagements, l’agence encourt selon la gravité des faits, un avertissement, un retrait provisoire ou un retrait définitif de sa licence. Mais vu les continuels cas d’escroquerie qui émaillent le déroulement de cette opération, M. Mergaoui, pense que la législation doit évoluer. «L’encadrement du Haj est bénéfique. Il y a de moins en moins de plaintes. L’année dernière, nous avons été amenés à retirer cinq licences, ce qui a servi d’avertissement à tout le monde». En fait le vrai problème de la OMRA, d’après les agences, réside à un autre niveau. Tout d’abord la lenteur des procédures d’obtention de visas et les dispositions de la réglementation saoudienne qui changent presque tous les ans. «Dans le cadre de l’opération de la présente Omra, nous avons exactement 15 jours matériels pour présenter un dossier de visa et l’obtenir. Passé ce délai, il faut recommencer la procédure. C’est là que se trouve le hic», selon un opérateur casablancais. La lenteur du traitement des dossiers a toujours été le problème numéro un de la Omra. Pour accélérer les procédures, l’ambassade saoudienne qui fixe comme dead line le 28 chaabane, avait introduit la procédure électronique, une méthode dite à l’américaine qui s’est révélée en définitive coûteuse en temps. L’enregistrement des données d’un passeport et le scannage photographique prennent environ trente minutes. Sachant qu’il y a 33 000 dossiers cette année, il faudrait aux fonctionnaires de l’ambassade saoudienne, à la tâche jour et nuit, à peu près 300 jours. En clair, l’introduction de l’électronique dans le traitement des dossiers n’a pas résolu le problème. Loin de là. D’autant que les compagnies de transport aérien réclament d’abord le visa avant toute émission de billets. Autre problème, les conditions d’obtention des licences pour exercer le métier. Le ministère du Tourisme, organe qui délivre ce fameux sésame tient-il en compte l’avis des voyagistes ? Ne doit-on pas appuyer le Comité des agences de voyages et lui donner plus de prérogatives ? C’est ce que prévoit le dahir récent de 1997. Pour le moment les agences de voyages se préparent. Des suggestions seront sans doute adressées au ministère. La rencontre, le 2 novembre, entre le ministre du Tourisme et le président de la commission Haj des agences de voyages s’est plutôt bornée sur les modalités d’organisation de l’opération Haj.