Economie

Lettre du tourisme : 2005 peut-elle rattraper tous les retards ?

Les Assises du tourisme dédiées au monde extérieur ont eu lieu à Ouarzazate du 13 au 15 janvier 2005. Elle n’ont pas convaincu tout le monde mais elles ont eu l’avantage de plaider pour le produit touristique marocain devant un parterre d’opérateurs étrangers et de montrer combien les autorités politiques et les responsables de la Fédération nationale du tourisme sont enthousiastes pour faire du développement, tous azimuts, leur cheval de bataille.
Ouarzazate, la ville sereine et peu bavarde comme son nom berbère l’indique, retiendra, pour un moment, l’écho des discours et des déclarations d’intention. La vision 2010 est en marche, rien ne peut l’arrêter. Les difficultés sont seulement conjoncturelles. Le Maroc recevra 10 millions de touristes en 2010 et peut-être plus, même si 6 millions parmi eux seront des RME, des croisiéristes ou des transits.
Quelle importance ? il aura créé 1,2 million d’emplois, stoppé l’exode rural et l’émigration, comblé la fracture sociale, offrant ainsi un facteur motivant à nos enfants. Il aura investi 100 milliards de dirhams dans le secteur et construit 80 000 chambres et le tout grâce à un taux de croissance annuel moyen de 8,5%, contribuant ainsi pour 20% au PIB national en fin de parcours, ce qui entraînera une amélioration considérable du niveau de vie des Marocains.
Quelle réelle importance si peu ou prou de ces projets seront réalisés dans les délais ? Sommes-nous dépendants du temps ? Non, c’est lui qui dépend de nous : 2010 deviendra 2015 ou même 2020. De toute façon, nous aurons fait quelque chose. Nous aurons enrichi, entre autres, les bureaux d’études et augmenté le volume des archives des ministres du Tourisme et du Transport. A propos, combien d’opérateurs sont au fait du contenu des études passées ou même actuelles ?
Nous aurons rêvé d’une vie meilleure et de lendemains qui chantent. Mais alors il va falloir, si les discours doivent continuer à se substituer partiellement ou totalement aux faits, trouver le moyen de transformer le rêve en rations alimentaires. Et l’année 2005, elle, sera une année cruciale où nous serons à même de créer des richesses réelles ou nous nous enfoncerons davantage dans le virtuel .
L’art de la communication ne pourra alors nous être d’aucun secours car nous devrons disposer, sur le terrain, d’une capacité de 138 000 lits et générer 23 millions de nuitées hôtelières rentables avec des touristes étrangers effectifs, dont le nombre attendu ne devra pas être inférieur à 3,5 millions. Nos agences de voyages devront être considérées comme des exportateurs et notre transport aérien, ferroviaire, maritime et terrestre mis à niveau pour l’essentiel.
Les Marocains peuvent-ils oublier l’amateurisme avec lequel nous avons tenté d’arracher l’organisation de la Coupe du monde, et ne seront- ils pas durablement affectés par l’échec , même partiel, de notre politique touristique car jamais nous n’aurions eu un si bon diagnostic, un consensus aussi général et une couverture politique aussi exceptionnelle ? Les cinq années qui nous séparent de l’échéance 2010 vont bien finir par nous le dire !

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