Economie

Lettre du tourisme : Le Palais des Congrès de Marrakech a 15 ans

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Il s’agissait bel et bien d’une vision volontariste d’envergure faite d’engagement réel sur le terrain et il n’est pas inutile, à ce propos, de rappeler aujourd’hui, alors que le Complexe du Palais des Congrès fête son 15ème anniversaire, ce que cette réalisation a coûté et coûte encore.
Erigé sur plus de six hectares dont cinq et demi payés au Domaine et à la municipalité de Marrakech au prix du jour et un demi-hectare offert par l’Etat au dirham symbolique, cet espace magnifique de cinq mille sièges et d’un hôtel 5 étoiles, pouvant recevoir jusqu’à mille personnes, couvre près de 100 mille mètres carrés.
Il a coûté 732 millions de dirhams et occasionné plus de 300 millions de déficit, entièrement assumé par le promoteur. Les salaires servis au personnel en 15 ans sont de l’ordre de 450 millions de dirhams et les impôts payés à l’Etat ont dépassé les 180 millions de dirhams.
Depuis les années 70, le Royaume rêvait d’une telle réalisation et l’idée de confier sa concrétisation à la CDG, du temps de M’fadel Lahlou, a été effectivement posée, sans succès ; les premières études ayant vite montré le caractère fortement aléatoire d’un tel investissement : on évoquait l’impossibilité pour des privés et des établissements publics, à caractère commercial et industriel de rentabiliser de tels projets et disait-on autant confier la construction des aéroports et des autoroutes à des sociétés privées intervenant à travers des financements propres conséquents et des emprunts à plus de 13% d’intérêt tout en les soumettant à une fiscalité directe lourde et pénalisante, totalement indifférente aux résultats positifs ou négatifs de l’entreprise.
Pourtant, Dounia Hotels s’était laissé subjuguer par le rôle qu’il pouvait jouer, en tant que leader du tourisme national, dans l’ouverture du Royaume au tourisme d’affaires, au point qu’aucun obstacle financier,organisationnel ou humain ne pouvait l’arrêter.
En fêtant ses quinze ans, le Complexe de Marrakech met en évidence deux réalités : l’attachement des Marocains à la Monarchie peut induire des actions considérables et le secteur privé national est capable de créer des instruments structurants peu ou pas du tout rentables, de nature à provoquer, en profondeur, les ruptures et les changements salutaires.
A cette occasion, j’ai pour le défunt Souverain une pensée émue chargée de respect et d’affection et suis persuadé qu’Il avait vu juste, car le Maroc a besoin, quels que soient les schémas et les politiques des décideurs, de telles visions et d’entreprises citoyennes formées sur le terrain.

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