Les Palais des congrès sont des structures lourdes, équivalentes en utilité aux aéroports car il est évident que s’il n’y a pas de terrains d’atterrissage et de structures d’accueil, il n’y a pas de tourisme moderne. De même une ville qui cherche à attirer une clientèle d’affaires a besoin d’espace de congrès et d’environnement propices au développement du tourisme de congrès, de conventions et d’incentives.
En deuxième lieu, il faut savoir que ce genre de projet a un coût considérable et que pour réaliser une vingtaine de salles totalisant quelque 5000 sièges et un hôtel intégré, de 500 chambres, sur un terrain d’une dizaine d’hectares, il faut compter sur un budget de l’ordre de 1.5 milliard de dirhams (150 mille dirhams par unité de siège; 1.2 million de dirhams par unité de chambres et 100 millions de dirhams pour le foncier et les frais de lancement). Sachant que si la partie hôtel peut, en quelques années, couvrir les charges d’exploitation, tel n’est pas le cas des structures du palais des congrès, qui lui, nécessite des délais beaucoup plus longs. C’est pour cela qu’il n’y a, nulle part au monde, de palais de congrès financé par du capital privé. C’est toujours l’œuvre des Etats ou des municipalités.
La mise en orbitre d’un palais des congrès nécessite plusieurs années durant lesquelles les salaires absorbent l’essentiel des ressources. Le cas du Complexe du Palais des congrès de Marrakech est significatif à ce titre. En 15 ans, les charges salariales ont été de l’ordre de 45 milliards de centimes.
Il faut préciser en troisième lieu que la gestion des espaces de congrès est très spécialisée et que toute improvisation peut mettre en danger l’ensemble du projet et des programmes de développement qui lui sont liés.
Il ne faut pas omettre en quatrième lieu que toute ville qui nourrit des ambitions dans ce domaine doit posséder un minimum de 10.000 lits lui permettant de mettre à la disposition des l’espace congrès de 2 à 3.000 lits en permanence.
En cinquième lieu, si la ville de Fès veut du tourisme d’affaires il faut qu’elle adapte son organisation générale: signalisation, commerce avec labels de qualité, réduction significative de la densité de la médina, sensibilisation et encadrement des populations. Le tout pour obtenir le maximum de disponibilité à l’accueil vis-à-vis d’une clientèle internationale de plus en plus exigeante.
Fès a le droit de souhaiter avoir un palais des congrès, il reste que les pouvoirs publics se doivent de mettre en place un PDR intégré et bien réfléchi de façon à pouvoir le réaliser d’abord, en suite en protéger les investissements publics et privés qui en découleront.