Economie

L’OCDE prône la discipline budgétaire après la crise

L’OCDE apporte un satisfecit au plan de relance français mais prône le retour à une stricte discipline budgétaire après la crise pour assurer un retour rapide des finances publiques vers un sentier plus soutenable. Dans une étude sur la France parue mardi, l’Organisation de coopération et de développement économiques maintient sa prévision d’une récession de 3,3% cette année, suivie d’une stabilisation du Produit intérieur brut (-0,1%) en 2010.
Le déficit public déraperait à 6,7% du PIB cette année puis à 8,3% en 2010, bien au-delà de l’objectif théorique de 3% énoncé par le Traité de Maastricht. Le gouvernement a pour sa part des objectifs de déficit de 5,6% en 2009 puis de 5,2% en 2010 mais qui reposent sur des hypothèses de croissance devenues obsolètes. L’objectif officiel de -1,5% sera en effet revu après la publication des chiffres du PIB du premier trimestre, le 15 mai, et le Premier ministre François Fillon a évoqué un chiffre de -2,5%, correspondant au consensus des économistes.
«L’économie française est confrontée à une profonde récession en 2009, même si elle est moins sévère qu’ailleurs», constate l’OCDE dans son rapport approuvé le 3 avril. L’organisation qui conseille 30 gouvernements avait revu toutes ses prévisions en forte baisse le 31 mars, tablant pour l’ensemble de la zone euro sur une contraction de 4,1% du PIB. «Des incertitudes demeurent quant au moment et à la vigueur de la reprise, notamment en raison des risques qui pèsent sur le bilan des institutions financières», ajoute-t-elle.
L’étude note cependant que les banques françaises ne sont pas en aussi mauvaise posture que celles d’autres pays et ajoute que le risque est moindre en France de voir la correction du marché immobilier accentuer le déclin de l’activité économique, en raison du faible taux d’endettement des ménages et de la faiblesse des effets de richesse sur la consommation. La France est en outre moins touchée par la récession grâce à ses stabilisateurs automatiques, en premier lieu l’importance de ses transferts sociaux qui limitent les répercussions de la crise sur le revenu des ménages.
À ces bons points, l’OCDE ajoute le plan de relance de 26 milliards d’euros représentant 1,3% du PIB – dont 0,8% d’impact sur les finances publiques en 2009 – car largement centré sur l’investissement et la trésorerie des entreprises. «Le principal défi à court terme consiste à sortir l’économie de la récession en évitant le plus possible d’avoir recours à des économies budgétaires difficiles à neutraliser par la suite», explique l’organisation basée à Paris.

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