Une vingtaine de ministres des plus influents pays membres de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont convenu samedi dernier, en marge du Forum économique mondial tenu à Davos, d’un calendrier avec plusieurs étapes intermédiaires avant deux réunions clés en avril et juillet prochains.
"Nous entrons dans la dernière ligne droite, mais nous allons y arriver", a déclaré le ministre suisse de l’Economie, Joseph Deiss, qui présidait la réunion. Les négociations au cours des prochains mois devront favoriser des accords sur plusieurs sujets sensibles tels que l’ouverture des marchés aux produits agricoles, mais aussi les biens industriels et les services. Les ministres "ont constaté ensemble l’ampleur de ce qui restait à faire", a déclaré Pascal Lamy, directeur de l’OMC. Un peu plus d’un mois après la conférence ministérielle de Hong Kong, M. Lamy a estimé qu’il restait 40% du travail à réaliser avant de boucler le cycle de Doha à la fin de l’année. "Personne n’a remis en cause cette date limite, a-t-il ajouté, car ils savent tous qu’ils doivent faire des concessions".
Les détails des étapes intermédiaires n’étaient pas disponibles immédiatement, les 149 pays membres devant encore entériner le projet de calendrier.
Les négociations mettent aux prises les nations riches comme les Etats-Unis et l’Union européenne, et les pays pauvres réunis dans le G20 et emmenés par les puissances émergeantes, l’Inde et le Brésil. Ces quatre acteurs clés étaient représentés à Davos. Les premiers demandent que les pays pauvres ouvrent davantage leur marché intérieur, et ces derniers veulent que les pays riches réduisent leurs subventions agricoles, qui faussent les échanges.
Personne n’a abordé les questions de fond au sortir de cette réunion, et chacun campe sur ses positions depuis la fin de la conférence de Hong Kong qui a abouti à une promesse d’éliminer les subventions aux exportations agricoles au plus tard en 2013 mais n’a pas résolu la question des aides directes ni celle de la baisse des droits de douane.
"Les Etats-Unis et l’Union européenne doivent faire un geste", a déclaré le ministre indien du Commerce, Kamal Nath.
Difficile de s’attendre à régler sur un seul cycle de négociations la libéralisation agricole alors que 40 ans ont été nécessaires pour l’industrie.