Selon le ministre espagnol de l’agriculture, le Maroc est l’un des pays les plus développés en Afrique et peut jouer un rôle central dans l’éradication des problèmes liés à la faim et à la sous-alimentation dans le continent .
Enjeux : Conscient de l’enjeu majeur que représente la sécurité alimentaire, le Maroc travaille activement pour renforcer la coopération dans le domaine de l’agriculture. Prenant part à la 43ème Conférence de la FAO dont les travaux ont démarré samedi à Rome, le Royaume a réitéré son engagement pour la sécurité alimentaire et sa volonté d’élargir sa coopération dans le secteur agricole avec plusieurs pays participants.
La sécurité alimentaire est actuellement l’un des enjeux mondiaux majeurs. Dans ce contexte, le Maroc entend remplir son rôle de pays agricole pour soutenir l’agriculture au niveau régional et juguler l’insécurité alimentaire, notamment en Afrique. En marge de la 43ème conférence biannuelle de la FAO qui s’est déroulée à Rome, Mohamed Sadiki s’est entretenu avec plusieurs responsables ministériels. Ainsi, le rôle du Maroc dans la sécurité alimentaire au niveau régional a été au centre d’entretiens, samedi à Rome, entre le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts et son homologue espagnol, Luis Planas.
Cette rencontre a été l’occasion d’examiner plusieurs questions d’intérêt commun, aux niveaux national et régional, notamment les chaînes de valeur, l’eau, l’irrigation et la santé animale et végétale. Pour le ministre espagnol dont le pays assure la présidence tournante de l’UE depuis samedi, le Maroc est l’un des pays les plus développés en Afrique et peut jouer un rôle central dans l’éradication des problèmes liés à la faim et à la sous-alimentation dans le continent. Saluant l’action du Maroc en la matière, le responsable a fait savoir que la souveraineté alimentaire est l’une des priorités de la présidence espagnole du Conseil de l’UE. Pour M. Sadiki, cette rencontre a été l’occasion de se pencher sur la coopération agricole technique et économique entre Rabat et Madrid.
Le ministre marocain a aussi souligné que ces entretiens ont également permis de mettre en avant l’importance de l’accord sanitaire maroco-espagnol qui garantit un flux et une dynamique rapide des échanges commerciaux dans le secteur entre les deux pays et naturellement entre l’Afrique et l’Europe, notant l’importance de la coopération triangulaire pour relever les défis auxquels fait face le bassin méditerranéen. Durant cette entrevue, qui s’est déroulée en présence du représentant permanent du Royaume auprès des organisations onusiennes à Rome, Youssef Balla, M Sadiki a réitéré au ministre espagnol l’engagement du Royaume dans les questions liées à la sécurité alimentaire aux niveaux national et régional, une question urgente à laquelle le Maroc accorde une importance primordiale.
Le Royaume dispose d’une expérience importante sur le plan agricole et souhaite la partager avec les pays amis, en particulier en Afrique. Le Ghana aspire à bénéficier de l’expérience pionnière du Royaume, qui a réalisé des avancées notables en matière d’agriculture et de gestion des ressources hydriques, a expliqué, samedi à Rome, Bryan Acheampong, ministre ghanéen de l’alimentation et de l’agriculture.
A l’issue d’entretiens avec le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, des eaux et forêts, M. Acheampong a relevé que « le Maroc, doté d’une grande expertise, a énormément à partager avec les pays du continent, notamment le Ghana», soulignant sa volonté de renforcer davantage la coopération entre Rabat et Accra dans le domaine agricole pour saisir mutuellement les opportunités dont regorgent les deux pays. A cette occasion, le ministre a salué l’engagement du Maroc en faveur de la sécurité alimentaire en Afrique, citant, à cet égard, le rôle stratégique d’OCP, premier exportateur mondial de phosphates. De son côté M. Sadiki a fait part de la disposition du ministère de l’agriculture à consolider davantage la coopération bilatérale maroco-ghanéenne dans le secteur agricole, à travers notamment l’échange de bonnes pratiques. Il a également indiqué que cette entrevue, tenue en présence de la représentante permanente adjointe du Royaume du Maroc auprès des Agences des Nations Unies à Rome, Houda Ayouch, a été l’occasion d’examiner les moyens de booster la mise en œuvre du mémorandum d’entente liant les deux pays, avant d’annoncer qu’un comité mixte sera mis en place pour accélérer son exécution.
En marge de cette 43ème Conférence de la FAO, Mohamed Sadiki s’est également entretenu avec son homologue australien Murray Watt, des moyens de renforcer la coopération agricole maroco-australienne par le biais notamment de la recherche scientifique et la formation sur les questions liées à la résilience de l’agriculture. «Nous visons l’accélération de notre collaboration à plusieurs niveaux, en l’occurrence l’adaptation à la sécheresse et la résilience agricole», a souligné le ministre marocain affirmant que l’Australie est confrontée à la sécheresse, un défi auquel fait face également le Maroc. Pour sa part le ministre australien a affirmé que les deux pays partagent, malgré la distance, des défis en commun, notamment la durabilité des systèmes agroalimentaires, notant sa ferme volonté d’approfondir la coopération bilatérale dans ce domaine au bénéfice des deux parties.
Des débats axés sur la gestion de l’eau
Défis
L’ouverture de la 43e session de la Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a été marquée par la traditionnelle conférence commémorative McDougall, prononcée cette année par Tharman Shanmugaratnam, ministre principal et ministre de coordination pour les politiques sociales de Singapour. « Relever les défis combinés de l’insécurité alimentaire, de la perte de biodiversité et des impacts du changement climatique peut être une source majeure de croissance économique nationale et mondiale », a expliqué M. Shanmugaratnam. Selon lui, « il est essentiel d’aborder l’alimentation non seulement en termes de faim ou d’Objectif de développement durable 2 (Pas de faim), mais aussi dans le cadre du défi plus large de l’insécurité écologique ». Et de poursuivre : «Il ne s’agit pas non plus d’un fardeau à partager pour le monde entier, mais d’une énorme opportunité de croissance à aborder avec optimisme et action». Coprésident de la Commission mondiale sur l’économie de l’eau soutenue par les Nations Unies, le ministre singapourien a également évoqué le sujet de la gestion de l’eau, thème principal de la Conférence de la FAO 2023. Il a mis l’accent sur le rôle central de l’amélioration de la gestion de l’eau dans la réalisation des objectifs mondiaux en matière de faim, de climat et d’environnement, notant l’importance de la coopération, de la collaboration et du multilatéralisme.














