Lors de la 7ème édition de ses Assises : L’Ausim plaide pour un numérique au service de la prospérité durable

Le secteur numérique doit se réinventer, car le progrès technologique ne peut se faire au détriment de la planète.

Résilience : C’est parti pour la 7ème édition des Assises de l’Ausim. Cet évènement qui se tient du 23 au 25 octobre réunit les acteurs du numérique. Cette rencontre porte la thématique «The Power of Digital : Together Towards a Sustainable and Resilient World» (Le pouvoir du digital : Ensemble vers un monde durable et résilient). Durant les trois jours de cet évènement, les participants échangeront autour des dernières tendances technologiques et leur impact sur le monde actuel au cœur duquel la durabilité est un élément vital.

Aujourd’hui, le digital est un «game changer» et une composante centrale pour la réussite de toute entreprise. Il s’étend à tous les secteurs d’activité et avance à un rythme le moins qu’on puisse dire fulgurant. Un peu partout dans le monde, les entreprises rivalisent pour s’aligner sur les dernières tendances du numérique et rester par conséquent compétitives. Toutefois, le monde de demain ne pourra se construire qu’avec le développement durable et qu’en plaçant l’humain au centre de ses priorités. Dans ce schéma, le numérique devra jouer un rôle prépondérant pour assurer un développement durable et résilient. Innover sans compromettre l’environnement est un des grands défis à relever. C’est dans cet esprit que se tient du 23 au 25 octobre à Marrakech la 7ème édition des Assises de l’Association des utilisateurs des systèmes d’information (Ausim) sous le thème «The Power of Digital : Together Towards a Sustainable and Resilient World.
A ce propos, le président de l’Association, Hicham Chiguer, affirme : «Les dirigeants, la communauté de l’Ausim et tout l’écosystème digital ont un rôle central à jouer. En adoptant une consommation numérique responsable, en soutenant des projets innovants et durables et en favorisant l’inclusion, nous pouvons faire du Maroc un hub et un leader du numérique en Afrique».

Le digital, un allié ou source d’une nouvelle vulnérabilité ?

S’exprimant lors de l’ouverture de cette 7ème édition qui s’est tenue le 24 octobre, le président de l’Ausim indique :  «Le thème de cette édition, résonne particulièrement dans le contexte actuel. Alors que nous sommes témoins de crises globales environnementales, économiques et sociétales, le numérique s’impose comme un levier essentiel de transformation. Mais ce pouvoir est double : il peut soit renforcer nos fragilités, soit devenir un catalyseur de solutions durables». Si le numérique est un allié du progrès, il peut toutefois se transformer en une source de vulnérabilité. «En 2021, les émissions mondiales de CO2 ont atteint 36 milliards de tonnes et le réchauffement climatique continue de faire monter le niveau des mers de 3,7 mm chaque année. En parallèle, le secteur numérique, bien qu’il soit porteur d’innovations et d’espoir, représente jusqu’à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, une empreinte comparable à celle du secteur de l’aviation. La fabrication des équipements électroniques, à elle seule, pèse pour 78% de l’impact environnemental du secteur, avec des ressources précieuses souvent extraites de manière non durable.

Ces chiffres sont un signal d’alarme. Nous devons les regarder en face, car le digital peut devenir un allié essentiel ou une source de nouvelles vulnérabilités», souligne M. Chiguer. Il se réfère dans ce sens au dernier livre de Bill Gates sur le climat où il explique qu’il ne suffit plus de réduire les émissions mais plutôt atteindre zéro émission nette. «Il nous rappelle que chaque secteur doit réinventer ses méthodes, qu’il s’agisse de l’énergie, de la fabrication ou des transports. De la même manière, le secteur numérique doit se réinventer, car le progrès technologique ne peut se faire au détriment de la planète. Il est de notre responsabilité collective d’innover sans compromettre l’environnement, en intégrant la durabilité au cœur de toutes nos décisions. Ce que Gates appelle des «breakthroughs», des percées technologiques, c’est exactement ce que nous devons rechercher ensemble : des solutions concrètes et disruptives qui feront du digital un allié de la transition écologique», argumente-t-il. Le président de l’Ausim évoque aussi la nécessité de revoir les modèles de croissance citant, à ce propos, la vision de Kate Raworth sur le développement durable (Doughnut Economics). «Nous devons repenser nos modèles de croissance en intégrant à la fois les limites planétaires et les fondements sociaux» , indique-t-il. Pour le président de l’Ausim, le numérique doit être un outil au service d’une prospérité durable. «À l’Ausim, nous partageons cette vision d’impact : le digital ne peut être un simple levier économique, il doit aussi renforcer la cohésion sociale et préserver l’environnement. L’objectif est clair : réinventer nos modèles en gardant l’humain et la planète au cœur de nos actions».

Plus de 3 décennies d’existence

Au menu de cette édition, plusieurs thématiques seront abordées dans le cadre du programme scientifique comme «Le pouvoir du digital : ensemble vers un monde durable et résilient», «Maroc 2030- tracer la voie vers un avenir numérique» , «Villes intelligentes : innovations et défis pour les villes de demain», «Cybersécurité : convergence & résilience», «IA Générative» ou encore «Nouvelles compétences IT et Digitales : Préparer la nation et les entreprises du Futur». Plusieurs masterclass sont également dans le programme afin d’échanger sur les défis et les dernières tendances du digital. Créée en 1993, l’Association des utilisateurs des systèmes d’information au Maroc œuvre pour le développement et la vulgarisation de l’usage des technologies de l’information et du digital au Maroc. L’Ausim accompagne ses organisations adhérentes dans leurs projets de transformation digitale et apporte à sa communauté des réflexions et des conseils à forte valeur ajoutée. L’association se fixe également pour objectif de sensibiliser aux enjeux du développement durable et de promouvoir les technologies de l’information comme vecteurs de progrès social, économique et environnemental. Comptant plus de 118 adhérents, elle pèse 20% du PIB (chiffre d’affaires cumulé des organisations membres) et inclut trois secteurs (primaire, secondaire et tertiaire).