L’Union européenne réagit enfin. En effet, la première réaction face à l’indignation du Maroc quant à la modification du régime des prix d’entrée des fruits et légumes marocains au marché européen est tombée. Et c’est Roger Waite, porte-parole du commissaire européen en charge de l’agriculture et du développement durable, qui s’est prononcé. «La Commission européenne veille à ce que les préoccupations justifiées du Maroc relatives à la modification du régime des prix d’entrée des fruits et légumes marocains au marché européen soient pleinement prises en compte», a-t-il souligné.
Selon lui, la Commission européenne, qui «tient fortement» aux relations commerciales avec le Maroc, a pris note avec grande attention des préoccupations exprimées par les autorités marocaines concernant l’impact négatif qu’aura cette modification sur leurs exportations des fruits et légumes, a souligné le porte-parole dans une déclaration à la presse.
Aussi, M. Waite a rappelé que les préoccupations du Maroc avaient fait l’objet de discussions en février dernier, au sein du sous-comité de l’agriculture mis en place dans le cadre de l’accord d’association Maroc-UE et que la Commission services avait proposé de poursuivre ces discussions afin de mieux comprendre sur quelle «base quantitative» les autorités marocaines se sont-elles appuyées pour conclure que la modification du prix d’entrée aurait un impact négatif. Par ailleurs, le porte-parole a souligné que le directeur général de la direction agriculture de la Commission européenne, Jerzy Plewa, qui se rendra le 23 avril au Maroc, a exprimé aussi sa disposition à poursuivre ces discussions d’ordre technique avec les partenaires marocains. Aussi, saisissant l’occasion, M. Waite a précisé, à ce propos, que le nouveau régime de tarification s’applique uniformément à tous les fruits et légumes provenant d’un pays tiers et ne concerne donc pas seulement les tomates marocaines. Dans ce sens, l’objectif de cette modification des prix d’entrée n’est nullement d’entraver les exportations vers l’UE, mais de «clarifier» un régime qui a fait l’objet depuis longtemps de plusieurs critiques et qui ont fait craindre qu’il n’est pas correctement appliqué, a-t-il poursuivi. Il a rappelé, à cet égard, que le Parlement européen et le Conseil n’avaient décidé l’an dernier de modifier l’organisation commune du marché qu’après les nombreuses préoccupations soulevées par bon nombre d’intervenants tout au long de l’année passée.