L’Union européenne et le Maroc concluent un partenariat vert

Le Royaume premier pays à y adhérer

Le 18 octobre 2022 marque un tournant dans l’histoire du partenariat Maroc- Union européenne. Les deux parties ont scellé en cette date le partenariat vert. De par ce rapprochement, le Royaume devient le premier pays à établir ce partenariat avec Bruxelles. A cet égard, le Maroc et l’Union européenne s’engagent à renforcer leur coopération énergétique et lutter contre le réchauffement climatique. «Ce premier partenariat vert entre l’UE et le Maroc est le coup d’envoi d’un développement, qui veut que le destin de l’Afrique et le destin de l’Europe qui sont intimement liés, soit un destin de croissance soutenable qui reflète les enjeux d’aujourd’hui», a souligné Frans Timmermans, vice-président de la Commission européenne à l’issue de la cérémonie de signature. Et de préciser que «l’avenir de l’humanité se jouera autour du bassin méditerranéen».

Pour sa part, Nasser Bourita, ministre des affaires étrangères, a souligné que «le lancement du partenariat vert Maroc-UE signifie que Rabat et Bruxelles sont engagées dans un partenariat de conviction, un partenariat de raison et un partenariat qui sert les intérêts des deux parties». Et de confirmer que «le partenariat entre le Maroc et l’UE avance dans le bon sens, comme en témoigne la visite au Royaume de six membres du Collège des commissaires de l’Union européenne et le fait que le Maroc soit devenu le premier pays à conclure un partenariat vert avec Bruxelles». Pour Nasser Bourita , ce partenariat est unique dans le voisinage de l’Union européenne. «Un partenariat de référence sur beaucoup de domaines», a-t-il assuré. Dans les détails, le mémorandum signé entre Rabat et Bruxelles a pour objectif d’établir un partenariat vert entre les partenaires dans les domaines de la lutte contre les changements climatiques, de la transition énergétique, de la protection de l’environnement et de la promotion de l’économie verte et bleue.

Ce rapprochement est en effet porteur de réelles opportunités de coopération politique, économique, technique et technologique. Il devra, entre autres, placer la lutte contre les changements climatiques, la promotion et l’avancement de la transition énergétique, la protection de l’environnement et la transition vers l’économie verte parmi les priorités des relations entre le Maroc et l’Union européenne. L’engagement étant de permettre aux partenaires de progresser vers leurs objectifs communs, notamment de devenir des économies sobres en carbone, tout en assurant la sécurité de leurs approvisionnements énergétiques et de ne laisser personne de côté. Il s’agit aussi de favoriser la transition vers une industrie décarbonée par l’investissement en technologie verte, la production d’énergies renouvelables, la mobilité durable et la production propre dans l’industrie.

Parmi les points clés de ce mémorandum on cite le renforcement de la coopération entre partenaires et d’en faire un levier pour un développement durable mutuellement bénéfique qui favorise l’émergence d’opportunités économiques et sociales. L’ambition étant également de développer la coopération triangulaire et Sud-Sud en matière de changements climatiques, d’énergies vertes, d’économie bleue et d’environnement.

Cet accord vise également la concertation et les échanges précoces des politiques, la prise en compte des intérêts, priorités et préoccupations de chacun des partenaires lors de l’élaboration des politiques en matière de changements climatiques, de transition énergétique, de protection de l’environnement et d’économie verte et bleue aux niveaux bilatéral, régional et multilatéral.

«Trade and Competitiveness Programme»

Un dispositif européen en faveur de la compétitivité verte des PME marocaines

Renforcer l’implication du secteur privé dans les domaines verts figure parmi les objectifs du partenariat vert scellé entre le Maroc et l’Union européenne. Ceci passe par la mobilisation des investissements pour la transition verte de l’économie marocaine et une collaboration plus étroite avec les organismes financiers et les institutions européennes de coopération. La concrétisation de cet objectif n’a pas tardé à se faire puisqu’au lendemain de la signature du partenariat vert, la BEI a lancé au Maroc le «Trade and Competitiveness Programme». Ce dispositif cofinancé par l’Union européenne vise à la compétitivité et l’accès au financement des petites et moyennes entreprises (PME) et ce dans une optique de développement de l’export à travers la décarbonation et le renforcement des chaînes de valeur avec l’Union européenne.

Il s’inscrit dans la continuité du partenariat Maroc-UE sous ses différentes facettes, notamment l’appui au développement durable, à la compétitivité et à la transition verte des PME. Pour marquer le lancement du «Trade and Competitiveness Programme», qui sera par ailleurs déployé en Tunisie, Egypte et Jordanie, la BEI a signé le premier accord de garantie avec la Banque Centrale Populaire (BCP). Le Groupe est ainsi le premier acteur du secteur bancaire marocain à souscrire au programme. En s’appuyant sur ce programme, la BCP proposera une offre globale intégrée à destination du marché de la PME, spécialement à destination des filières exportatrices afin de les accompagner à court, moyen et long termes avec des solutions sur mesure et à des conditions avantageuses.

Se référant à la BEI, ledit accord facilitera, via la BCP, l’accès des PME à des financements durables pour améliorer leur compétitivité à l’export, à travers des investissements de modernisation et de décarbonation des financements d’extension de capacité ou des besoins en fonds de roulement. Les entreprises sélectionnées bénéficieront, ainsi, d’expertises techniques gratuites afin de renforcer leurs capacités et accompagner leur montée en compétences sur des enjeux liés à l’export. Ce programme permettra également d’apporter l’expertise nécessaire en matière de décarbonation, de productivité et de numérisation, tout en assurant l’inclusion des femmes et des jeunes, de manière à soutenir les chaînes de valeur entre le Maroc et l’UE.