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M. Sadiki met en exergue l’urgence de mobiliser des financements pour l’Afrique

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Une déclaration commune adoptée à l’issue de la 4ème Conférence ministérielle de l’initiative AAA

Stratégies : La 4ème Conférence ministérielle annuelle de l’initiative «AAA» (Adaptation de l’Agriculture Africaine), a été clôturée le 22 avril 2024 à Meknès, par l’adoption de la déclaration des ministres de l’agriculture et des représentants des organisations et institutions de financement internationales et régionales. Cette conférence a été l’occasion de mettre l’accent sur le besoin urgent pour l’Afrique de mettre des stratégies robustes d’adaptation en Afrique. Les détails.

Le ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts, Mohammed Sadiki, a mis l’accent, lundi à Meknès, sur le besoin urgent de mettre en œuvre des stratégies solides d’adaptation en Afrique, notamment dans le secteur agricole. Lors de la 4ème Conférence ministérielle annuelle de l’Initiative pour l’adaptation de l’agriculture africaine (AAA) au changement climatique, organisée sous le thème « Financements innovants pour accélérer l’adaptation de l’agriculture africaine au climat», en marge du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM), le ministre a souligné l’urgence d’agir face à la crise climatique qui menace la survie du secteur agricole.

Il a expliqué que l’agriculture est la colonne vertébrale du développement de l’Afrique et relevé le besoin pressant de stratégies d’adaptation robustes et le besoin impératif de mobiliser des ressources financières de sources diverses (publiques, privées, nationales et internationales) et de développer des instruments, des mécanismes et des approches financières innovants pour canaliser efficacement les fonds vers les agriculteurs et les communautés les plus vulnérables. « Le besoin pressant de stratégies d’adaptation robustes n’a jamais été aussi criant, au moment où le financement pour soutenir ces efforts reste insuffisant», estime M. Sadiki. Pour le ministre, l’Afrique a besoin d’environ 580 milliards de dollars pour des mesures d’adaptation entre 2020 et 2030, avec un accent particulier sur l’agriculture, notant que le financement réel de l’adaptation reçu par le continent n’était que de 11,4 milliards de dollars par an en 2019 et 2020, bien en deçà des 52,7 milliards de dollars annuels projetés nécessaires pour 2030.

Il a aussi expliqué que l’agriculture nourrit les économies africaines et soutient plus de la moitié de la population du continent, mais elle est confrontée à une menace existentielle, avec des sécheresses, des inondations et des conditions météorologiques imprévisibles qui mettent en péril sa pérennité, notant l’urgence d’agir face à la crise climatique qui menace la survie même de notre secteur agricole. Selon M. Sadiki, «il est de notre responsabilité de nous assurer que nos agriculteurs disposent des ressources nécessaires pour prospérer dans un environnement en mutation. Cela implique des investissements judicieux, des politiques visionnaires et une coordination efficace entre tous les acteurs impliqués ». Il relève dans ce sens que cette conférence a pour objectif de traduire ces priorités en actes, appelant ainsi à l’action et l’engagement collectifs afin de forger un nouveau pacte pour l’action climatique, ancré dans la solidarité, l’innovation et l’ambition, en capitalisant notamment sur les dynamiques de Nairobi, de la COP28 et de cette conférence dans la perspective de bâtir les coalitions et les partenariats nécessaires pour faire de l’adaptation agricole une priorité politique et financière de premier plan. Pour sa part Josefa Sacko, commissaire à l’agriculture, au développement rural, à l’économie bleue et à l’environnement durable de la Commission de l’Union africaine (UA), a fait savoir qu’il est essentiel de mettre en place des solutions innovantes, telles que l’initiative AAA, pour renforcer l’action climatique en Afrique, identifier les défis spécifiques et favoriser un développement durable.

Pour Mme Sacko, cette initiative vise aussi à rendre justice aux pays qui n’ont pas accès aux financements nécessaires, ce qui représente l’un de ses objectifs principaux. Elle explique qu’en accompagnant ces pays, l’initiative AAA contribue à établir une roadmap pour la transformation de l’agriculture, en tirant des leçons des politiques agricoles précédentes. Pour la responsable, l’Afrique dispose désormais d’une roadmap et de politiques continentales adaptées pour répondre aux défis climatiques. Elle estime que l’adaptation des agendas africains en matière de climat et l’investissement dans le système agricole sont des composantes essentielles du développement du continent. Selon elle, ce processus d’adaptation est crucial pour parvenir à une transformation significative dans les dix prochaines années, d’autant plus que l’initiative AAA s’engage à soutenir ce progrès à travers un plan d’action de 10 ans, promettant notamment des avancées significatives en matière de sécurité alimentaire.

Engagements

La 4ème Conférence ministérielle annuelle de l’initiative «AAA» (Adaptation de l’Agriculture Africaine) s’est soldée par l’adoption de la déclaration des ministres de l’agriculture et des représentants des organisations et institutions de financement internationales et régionales. Cette déclaration indique que l’Afrique, bien que n’étant pas historiquement responsable du réchauffement climatique, en subit les pires effets, impactant les vies, les moyens de subsistance et les économies et que le continent possède néanmoins le potentiel et l’ambition d’être un élément essentiel de la solution mondiale au changement climatique. Elle braque les projecteurs sur l’importance du rôle crucial que doivent jouer les femmes, les jeunes et les communautés locales dans l’adaptation de l’agriculture africaine.

Dans cette déclaration, les responsables présents se sont engagés à les impliquer et les soutenir activement dans ce processus, notamment à travers des mécanismes de financement inclusifs et équitables. « Nous veillerons à ce que ces groupes soient représentés dans les instances de décision et bénéficient d’un accès prioritaire aux financements et aux programmes de renforcement des capacités », relève la même source. Les responsables ont, dans ce sens, salué l’accord historique sur l’opérationnalisation du fonds des pertes et préjudices et sur les modalités de financement lors de la COP28, soulignant que cette plateforme catalysera l’assistance technique aux pays en développement qui sont particulièrement vulnérables face aux effets néfastes des changements climatiques. En même temps, ces responsables, qui ont reconnu et apprécié le leadership du Maroc dans la promotion de la coopération Sud-Sud en Afrique, ont appelé à intensifier les échanges et la coopération entre pays africains pour concevoir et mettre en œuvre des solutions de financement innovantes et durables pour l’adaptation de l’agriculture africaine.

«Nous encourageons le partage d’expériences réussies, le transfert de technologies et le renforcement mutuel des capacités entre nos pays. À cet effet, nous réaffirmons le rôle central de l’initiative AAA comme plateforme de coopération Sud-Sud pour l’adaptation de l’agriculture africaine et nous engageons à renforcer son action, notamment à travers l’organisation de rencontres régulières entre experts et décideurs et la mise en place de programmes d’échanges pour les agriculteurs et les organisations de producteurs », ont-ils fait savoir. Cette déclaration met en avant l’ambition commune et la vision partagée pour l’avenir de l’agriculture africaine face au défi climatique. L’objectif étant d’avoir une agriculture moderne, durable et performante qui nourrit les populations, crée des emplois, préserve les ressources naturelles et contribue à la prospérité du continent. «Nous nous engageons à mobiliser toute notre volonté politique et nos moyens pour concrétiser cette vision, en partenariat avec l’ensemble des acteurs concernés et avec le soutien de la communauté internationale. Ensemble, construisons une agriculture africaine résiliente et porteuse d’espoir pour les générations actuelles et futures», souligne la même source.

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