Malgré les affres du mauvais temps : L’agriculture marocaine toujours résiliente

Les bonnes conditions climatiques du mois de mars auront des effets positifs sur les assolements du printemps. Ceci permettra d’assurer un approvisionnement normal et régulier du marché pour les mois prochains.

Le secteur de l’élevage maintient son équilibre. C’est ce qu’assure le département de l’agriculture dans son bilan de la campagne agricole 2023-2024. En effet, les mesures prises par le gouvernement ains que le programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique mis en place conformément aux orientations royales ont permis au secteur de gagner en résilience. «Ce programme porte sur la distribution de l’orge subventionnée et de l’aliment composé subventionné au profit des éleveurs, ainsi que l’aménagement et l’équipement de points d’eau pour l’abreuvement du cheptel», rappelle le département de Mohammed Sadiki dans un récent communiqué. Et d’assurer que «la suspension des droits de douane et de la TVA, en plus de la subvention de l’importation des ovins, ont permis un approvisionnement régulier du marché national en produits animaux». Quant aux préparatifs de l’Aïd Al Adha, le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts indique que les mesures prises en perspective de cette célébration religieuse, notamment la subvention aux importations des ovins, permettront de contribuer à assurer l’offre pour l’approvisionnement continu du marché. «Le programme de préparation de l’Aïd Al Adha est décliné sur l’ensemble du territoire national», rappelle la tutelle à cet effet. Dans l’ensemble, le département de l’agriculture assure que le secteur agricole continue d’assurer un approvisionnement régulier du marché national et ce en dépit des conditions climatiques difficiles et du stress hydrique généralisé. Une dynamique maintenue grâce à la forte mobilisation des services du ministère et des professionnels du secteur. « En parallèle à la poursuite des efforts de développement du secteur agricole dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green, le ministère a pris une série de mesures et dispositions pour assurer le bon déroulement de la campagne agricole 2023-24 et renforcer le soutien du développement des filières agricoles dans les conditions climatiques très contraignantes et difficiles», explique la tutelle. Et d’énumérer : «Ces mesures portent notamment sur l’approvisionnement des facteurs de production (semences et engrais), le développement des filières agricoles, la gestion de l’eau d’irrigation, l’assurance agricole, le financement et l’accompagnement des agriculteurs».

Les principales mesures prises au titre de la campagne 2023-2024

Dans les détails, près de 1,1 million de quintaux de semences céréalières certifiées ont été mises sur le marché à des prix subventionnés à hauteur de 210 DH/quintal pour le blé tendre et l’orge et 290 DH/quintal pour le blé dur. De même, le ministère a mis en œuvre un programme de réduction de l’impact du déficit pluviométrique, visant la sauvegarde du capital végétal et animal. « A ce titre, une subvention financière a été mobilisée au profit des agriculteurs pour l’acquisition des engrais azotés, des semences et plants de tomate ronde, d’oignon et de pomme de terre, afin d’assurer l’approvisionnement normal et régulier des marchés en produits agricoles », apprend-on à cet effet. Et de préciser que « le département a poursuivi l’encouragement de l’investissement dans le secteur agricole à travers l’octroi des incitations dans le cadre du Fonds de développement agricole (FDA) et le lancement de nouvelles incitations dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie Génération Green ». Pour ce qui est de l’assurance agricole, le programme a permis d’atteindre 1 million d’hectares de superficies couvertes de céréales, légumineuses et oléagineuses.

Culture céréalière : Une production prévisionnelle de 31,2 millions de quintaux

S’agissant de la culture céréalière, la superficie semée en céréales principales au titre de cette campagne s’est retractée de 33 % comparé à la campagne précédente. Elle ressort à 2,47 millions d’hectares contre 3,67 millions d’hectares en 2022-2023. Par ailleurs, la superficie récoltable est estimée à 1,85 million d’hectares, soit près de 75 % de la superficie semée. «Avec un rendement moyen prévisionnel au niveau national de 16,9 quintaux par hectare, la production prévisionnelle des trois céréales principales au titre de la campagne est estimée à 31,2 millions de quintaux contre 55,1 millions de quintaux en 2022-2023, en baisse de 43% par rapport à la campagne précédente», relève-t-on du département de l’agriculture. Par espèce, la production prévisionnelle est de 17,5 millions de quintaux pour le blé tendre, de 7,1 millions de quintaux pour le blé dur et de 6,6 millions de quintaux pour l’orge. Il est à souligner que trois régions participent à hauteur de 84 % à la production nationale. La région de Fès-Meknès y contribue à hauteur de 37,1 %, contre 28,9 % pour Rabat-Salé-Kénitra et 18,2 % à Tanger-Tétouan-Al Hoceima.

Une bonne production des filières arboricoles et maraîchères

Se référant à la tutelle, les bonnes conditions climatiques du mois de mars auront des effets positifs sur les assolements du printemps. Ceci permettra d’assurer un approvisionnement normal et régulier du marché pour les mois prochains. Au titre de ladite campagne, les filières arboricoles et maraîchères affichent un bon rendement. Cette performance est portée par l’amélioration des conditions climatiques à partir du mois de février. Elle a, en effet, coïncidé avec le stade de nouaison et de floraison, ce qui a permis de favoriser le développement des cultures arboricoles. «S’agissant des cultures maraîchères, le maintien du programme d’assolement à des niveaux satisfaisants malgré les conditions climatiques difficiles et les restrictions à l’irrigation dans certains périmètres d’irrigation ont permis de maintenir l’offre à des niveaux satisfaisants», souligne le département de l’agriculture. La tutelle indique, par ailleurs, que la production maraîchère au cours des saisons d’été, d’automne et d’hiver a permis de couvrir les besoins du marché national en légumes, notamment la tomate, l’oignon et la pomme de terre, avec une production de l’ordre de 5,6 millions de tonnes.