Economie

Managem : Une mine d’informations

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Un nouveau chapitre, en matière de communication financière, est désormais amorcé par le premier holding du pays, ONA. Sa filiale minière, Managem, est à l’origine d’une action, bien louable, pour ne pas être accompagnée. Un avertissement sur résultats, à l’attention du marché boursier, a été adressé.
Le mardi 8 juin, un communiqué bien précis, du Conseil d’administration de Managem, sous la présidence d’Abdelaziz Abarro, faisait état de l’examen détaillé des engagements sur cours de matière premières contractées par Managem par le biais de divers instruments financiers et leurs impacts potentiels sur la situation financière de l’entreprise.
Au-delà du commentaire technique accompagnant cet avertissement, le marché boursier a immédiatement réagi à cette annonce. En fait, une nouvelle tendance est ainsi livrée. Le jour même, la valeur Managem a réservé à la baisse, en franchisant le seuil de –6%. Le second jour, encore une réservation à la baisse est relevée. Le marché reste vendeur sur la valeur à raison de 30.000 titres à la vente. Le cours théorique d’ouverture est passé de plus de 400 DH à 286 DH.
C’est dire que ce genre de message, consolidant l’engagement initial de toute valeur en bourse, de transparence donne de la profondeur au marché. Toutefois, les termes du communiqué gagent à être décryptés. Le retournement de la conjoncture mondiale en matière de mines est assurément derrière les performances « affaiblies » de Managem. Si cette situation a coûté sa place à Rachid Benyakhlef, le technicien zélé de l’ONA, elle a néanmoins mis à nu un sérieux débat qui ne pouvait plus être reporté. Les nouveaux instruments financiers, dédiés à la couverture contre différents risques, gagent à mieux être appréhendés.
Parmi les constats de l’avertissement Managem, le conseil a relevé que « les modalités de mise en oeuvre des instruments se sont écartées progressivement de leurs objectifs de couverture appropriés, au point de présenter des risques significatifs sur les résultats », précise le communiqué. Plus particulièrement pour l’or, le total des volumes engagés à la vente lors du lancement de l’exploitation de la mine de Akka en 1999, s’avère excessif sur la base des réserves estimées à cette époque et par rapport aux réserves réévaluées aujourd’hui (environ 230 % selon les estimations actuelles), est-il mentionné.
Aux dires des analystes financiers, ce regard sur la gestion de Rachid Benyakhlef est plutôt sévère : «sans les importantes provisions constituées qui d’ailleurs restent des actes de management purs, et en attendant le rétablissement des cours de l’or à des niveaux plus normaux, les bilans ne présentent qu’une faible différence», explique un analyste. Selon ce raisonnement, les six prochaines années, héritées et surtout couvertes par Benyakhlef, sont en phase avec les tendances du groupe.
Par contre, un autre aspect n’a pas manqué de heurter la sensibilité des analystes. Au sujet de la nouvelle charte de gestion de couverture des risques de cours de matières premières, il est question de « soumettre désormais à l’appréciation du Conseil d’administration des programmes détaillés de couverture associés au projet de développement et respect des normes de transparence et de reporting dans le déroulement desdits programmes ». Cette décision a été mal digérée par la place. « Quelle est l’utilité de préciser ce genre de décision sachant que l’ensemble des couvertures réalisées auparavant était soumis au même Conseil d’administration. Il y a là assurément une intention non déclinée », s’interroge un analyste fidèle à la valeur Managem depuis son introduction en Bourse.
Polémique à part, il est indéniable qu’une nouvelle ère est désormais amorcée par le management de l’ONA. Sa notoriété est une priorité. Expliquer sa stratégie, convaincre les investisseurs et informer ses actionnaires, fidéliser ses partenaires tout en attirant de nouveaux clients, sont les ingrédients d’une communication financière bien ciblée.
Les bienfaits de cette approche seront assurément visibles sur l’image et les bilans du holding. Toutefois, reste à espérer que cette logique soit poussée jusqu’au bout. Une communication régulière et pérenne est à mettre en chantier. De manière trimestrielle, surtout pour un domaine aussi volatile que la mine. Elle reste le meilleur gage contre les incidents de parcours.

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