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Marché africain : Wafa Assurance vise à porter sa couverture à 70%

© D.R

Entretien avec Mohamed Ramsès Arroub, PDG de Wafa Assurance

Après Attijariwafa bank, Wafa Assurance s’implante à son tour sur le marché égyptien. La compagnie a décroché récemment l’agrément pour exercer sur ce territoire considéré comme étant 3ème économie du continent africain. L’opérateur se réjouit de la célérité de l’instruction de ce projet qui a été monté en un temps record. Les contraintes logistiques imposées par la crise sanitaire n’ont pas freiné l’élan de Wafa Assurance de donner naissance à «Wafa Life Insurance Egypt». Une filiale dont l’offre sera axée autour de 3 produits phares. Wafa Assurance promouvra en Egypte une offre de santé individuelle ou collective avec la composante internationale. Pour ce qui est de l’assurance vie, la compagnie portera son offre sur la protection de l’épargne avec des mécanismes de garantie de capital ou de taux à destination de la classe moyenne égyptienne. Capitalisant sur le succès rencontré à l’échelle nationale, Wafa Assurance adaptera son offre «Attaamin Iktissadi» à la réglementation égyptienne et à la demande de ce marché. Dans cet entretien, Mohamed Ramsès Arroub, PDG de la compagnie, nous parle de l’implantation en Egypte ainsi que des ambitions de Wafa Assurance en termes de développement sur le marché africain.

ALM : Wafa Assurance vient d’obtenir l’agrément de sa filiale égyptienne «Wafa Life Insurance Egypt». Jugez-vous ce timing de présence en Egypte opportun compte tenu de l’incertitude qui plane sur l’environnement international du fait de la conjoncture actuelle due à la crise sanitaire ?

Mohamed Ramsès Arroub : L’investissement dans une compagnie d’assurance est un investissement à très long terme. Nous sommes un opérateur industriel et nous cherchons à partager le savoir-faire que nous avons développé au Maroc qui se veut le deuxième marché d’assurance d’Afrique. Une vraie expertise a été développée au niveau national par des femmes et des hommes. Ce savoir-faire mérite d’être partagé avec un certain nombre d’économies. On est là aussi pour apprendre parce que le marché égyptien comporte aussi ses sophistications. C’est un marché financier assez sophistiqué avec une ouverture sur d’autres régions du monde, notamment le Moyen-Orient et le monde anglo-saxon. Et donc, ce développement régional fait partie d’une marche en avant inéluctable, et qui avancera plus vite ou moins vite en fonction de la conjoncture. Toutefois, elle n’est ni remise en cause ni questionnée par le ralentissement économique qu’on connaît. Evidemment la crise sanitaire le complique sur le plan logistique notamment (déplacements et voyages, etc). Mais ce n’est pas parce que c’est plus compliqué que nous n’allons pas le faire. Au contraire, l’exemple égyptien démontre qu’on a réussi. Très franchement, lorsque les autorités marocaines ont ordonné le confinement le 20 mars et on avait dit qu’on allait travailler sur le dossier égyptien, j’étais à des années-lumière de penser qu’on allait avoir l’agrément en sortant du confinement. Les contraintes logistiques ne nous ont pas empêchés ni de promouvoir le dossier ni de l’instruire et même de recruter.

C’est pour quand le démarrage effectif de la filiale égyptienne ?

Nous disposons aujourd’hui d’une partie des approbations du Management, en l’occurrence les fonctions clés. Il nous reste l’approbation du directeur général et je pense que d’ici la fin d’année, on pourra produire la police 001. On espère marquer un début d’activité à fin 2020 pour ensuite une montée en charge en 2021 et atteindre une certaine vitesse en 2022.

Après l’Egypte, quels sont les prochains marchés que vous ciblez au niveau régional ?

Le Groupe Al Mada a fait de l’Afrique un axe stratégique de développement. C’est le périmètre sur lequel il a demandé à ses filiales d’intervenir. Attijariwafa bank l’a fait dans un certain nombre de pays avec succès, Managem aussi. Wafa Assurance s’inscrit également dans cette dynamique. Evidemment, on ne s’intéresse pas toujours aux mêmes marchés que les autres filiales du Groupe Al Mada. Managem va plutôt regarder des pays miniers et nous des pays où l’assurance a atteint une certaine taille. Actuellement, nous sommes présents dans 6 pays, couvrant ainsi 37% du marché de l’assurance au niveau continental hors l’Afrique du Sud. Et si on souhaite un jour couvrir 60 ou 70% du marché dans un horizon raisonnable on dirait qu’on est à mi-chemin. Il reste à s’installer et à appréhender quelques pays pour monter le taux de couverture de Wafa Assurance à un taux raisonnable de 65 voire 70% des parts de marché d’assurance en Afrique. Je ne peux pas vous dire, en ce moment, quelle serait la prochaine destination. Nous ne savons pas encore quel projet aboutira en perspective. Mais la somme des futurs marchés à approcher, car ils sont nombreux, devrait porter sur 30 à 35% du marché continental.

Wafa Assurance lancera-t-elle de nouveaux produits sur le marché national pour répondre au besoin en assurance en cette période particulière ?

Nous sommes à l’écoute du marché et de notre réseau de distribution. Ce que je peux vous assurer c’est qu’il y a des choses en préparation aussi bien pour les particuliers au niveau de l’automobile que pour les professionnels et TPE. On ne manquera pas de les présenter le moment venu.

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Comptes semestriels : Wafa Assurance affiche sa résilience

Wafa Assurance a fait preuve d’une réelle capacité de résilience au premier semestre 2020. Au moment où le secteur pâtissait de l’impact de la crise sanitaire au titre des six premiers mois de l’année, la compagnie continuait de disposer de fondamentaux solides pour faire face à ses engagements et pour financer et soutenir son développement. A cet effet, Wafa Assurance annonce avoir réalisé un chiffre d’affaires global stable au premier semestre. Il s’est établi à 4,69 milliards de dirhams, en amélioration de 0,8%. Une performance tirée principalement par la percée des unités de comptes en épargne. Ainsi, le chiffre d’affaires «vie» a marqué une progression de 3,8% atteignant à fin juin un montant global de 2,35 milliards de dirhams. En revanche, le chiffre d’affaires de l’activité «non-vie» s’est rétracté de 2% revenant ainsi à 2,34 milliards de dirhams. Un repli qui intervient sous l’effet des impacts de la crise liée à la pandémie de Covid-19. Par ailleurs, le résultat net ressort déficitaire. Il s’établit à -191 millions de dirhams contre un bénéfice de 431 millions réalisé à la même période de l’année passée. Ce déficit tient compte des méthodes de provisionnement prudentes retenues par la compagnie, de la permanence des méthodes, de la montée des impayés, de la contreperformance des marchés financiers couplée à l’annulation, la suspension ou le report des versements de dividendes de certains émetteurs. De même, les fonds propres de la compagnie se sont élevés à 5,38 milliards de dirhams à fin juin 2020.

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