Le ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, a invité lundi l’Espagne à entrer dans une «synergie intelligente» avec le Maroc et à construire ensemble un «partenariat stratégique» bénéfique pour les deux pays. M. Mezouar, qui s’exprimait à Madrid devant une pléiade de décideurs politiques, d’hommes d’affaires et de journalistes espagnols et étrangers, a appelé les investisseurs espagnols à «accompagner l’extraordinaire dynamique» que vit le Maroc depuis quelques années. Le Maroc, a-t-il poursuivi, a adopté durant les dix dernières années une série de réformes structurelles à tous les niveaux, relevant que le Royaume «est entré dans une nouvelle étape de développement économique et humain». Concernant les références philosophiques du modèle de développement adopté par le Maroc, M. Mezouar a indiqué que le Royaume est «un pays arabe et musulman qui ne voit pas son futur en dehors de l’Union européenne, non seulement du point de vue économique mais aussi pour son modèle de société». Il a, à ce titre, relevé l’importance du débat en cours au sein de l’Union européenne concernant sa politique de voisinage avec les pays de la rive sud de la Méditerranée, soulignant la nécessité de parachever le processus euro-méditerranéen de Barcelone par la mise en place de l’Union pour la Méditerranée (UPM). «Le Maroc et l’Espagne sont en train de démontrer l’efficacité du processus de Barcelone, à travers des objectifs, des actes et des projets. Nous sommes en train de donner l’exemple au reste du monde», a dit le ministre de l’Economie et des Finances.
«La stabilité et la prospérité de la rive sud de la Méditerranée est d’une importance stratégique pour l’Union européenne», a insisté M. Mezouar qui a fait part de la volonté du Maroc de construire avec ses partenaires européens une «relation stratégique structurée vers le futur».
Le ministre de l’Economie et des Finances n’a pas manqué de souligner l’importance de l’intégration des pays du Maghreb dans un ensemble régional, mettant toutefois l’accent sur «la nécessité d’un leadership commun entre tous les pays de la région» et non pas un leadership du pays doté de plus de ressources. «Il faut dépasser les réflexions des années 50 et 60 et s’inspirer du pragmatisme des pays de l’Union européenne», a dit M. Mezouar qui a assuré que «ceux qui misent sur l’affaiblissement du Maroc sont en train de perdre leur temps». Chiffres à l’appui, M. Mezouar a expliqué que le dynamisme de l’économie marocaine est le fruit d’une politique volontariste basée sur la consolidation de la démocratie, l’ouverture, la libéralisation et le développement humain.