Maroc-Japon : Un partenariat de longue date, selon Policy Center

Financements, technologies, agriculture, pêche maritime …

Depuis plusieurs années, le Maroc et le Japon entretiennent d’excellentes relations économiques. En témoignent le nombre croissant d’entreprises japonaises présentes au Maroc et les projets communs entre les deux pays.
«Le Maroc et le Japon se rapprochent davantage dans leur coopération, laquelle a été renforcée par la tenue de la 5ème session de la commission mixte Maroc-Japon à Rabat en 2020, qui a été ponctuée par la signature de deux accords de coopération entrés en vigueur en 2022», rappelle une récente analyse publiée par Policy Center For The New South. Ces partenariats concernent pour une part l’accord pour la promotion des investissements et, d’autre part, la convention fiscale de non double imposition entre les deux pays.
«Dans une note de l’ambassade du Japon à Rabat, on peut lire que l’entrée en vigueur de ces deux accords aspire à porter les échanges entre les deux pays à un niveau supérieur.
La note indique également que le Maroc est l’un des premiers pays africains avec lesquels de tels traités ont été conclus, et qu’il se classe troisième en Afrique par rapport à la convention et le cinquième par rapport à l’accord», relève la même source. Ainsi, la mise en place d’un cadre juridique à travers ces deux accords conduira aussi à la croissance du nombre d’entreprises japonaises au Maroc. En effet, le premier incite les entreprises à accroître leurs investissements au Maroc et le second encourage l’implantation d’entreprises dans les deux pays en éliminant la double imposition, précise ladite analyse.

Coopération dans des secteurs stratégiques

Les entreprises nippones implantées au Maroc travaillent sur des secteurs stratégiques comme l’industrie automobile et les énergies renouvelables.
Ainsi, l’Agence marocaine de l’énergie durable (Masen) et Sumitomo ont signé un partenariat en 2016 pour construire et exploiter un démonstrateur basé sur la technologie modules photovoltaïques à concentration (CPV) d’une capacité de 1MW à Ouarzazate. Pour ce qui est du secteur bancaire, Attijariwafa bank avait signé un mémorandum d’entente avec la banque japonaise Mizuho Bank. De même, le Groupe Banque centrale populaire (BCP) et le Groupe Sumitomo Mitsui Banking Corporation (SMBC) avaient conclu un partenariat pour développer des opportunités d’affaires sur le continent africain.
Et ce n’est pas tout. La coopération entre les deux pays se matérialise également dans le domaine agricole, en particulier pour les programmes et projets de développement (conseil et formation agricoles) ainsi que dans les projets d’hydro-agriculture.
Pendant sa visite au Maroc en juin 2022, le vice-ministre japonais de l’agriculture, Takebe Arata, a encouragé l’approvisionnement stable en engrais et en phosphate marocains, rappelle l’analyse de Policy Center For The New South indiquant que le Japon en importe déjà environ 20 % de sa demande intérieure du Maroc.
Dans le domaine de la pêche maritime, la coopération entre les deux pays date d’il y a plus de quatre décennies notamment avec l’accord de pêche établi en 1985. «En 2021, le Japon a lancé un navire de recherche océanographique et halieutique à la pointe de la technologie pour soutenir l’industrie halieutique africaine, dans le cadre du développement de la coopération tripartie entre le Japon, le Maroc et l’Afrique en tant que continent dans les secteurs agricole, de la pêche et de l’agro-industrie», souligne la même source.

Financement de projets

En 2022, la JICA et le gouvernement marocain ont conclu un accord de prêt de l’aide publique au développement (APD) atteignant 22 milliards de yens japonais (environ 1,6 milliard de dirhams) pour l’amélioration de l’environnement des apprentissages dans le secteur de l’éducation de base. Plus encore, un autre accord de prêt d’une valeur de 200 millions de dollars a été signé en 2020 dans le cadre du programme de soutien à la lutte contre la Covid-19, explique l’analyse dévoilée par Policy Center For The New South précisant que le premier prêt d’aide publique au développement du Japon (en Yens) au Maroc date de 1976.
Depuis cette date, on compte plus de 37 projets de prêts réalisés au Maroc dans différents domaines. Citant les données de l’OCDE, la même source précise qu’entre 2019 et 2020, l’aide bilatérale du Japon au Royaume a presque doublé, passant de 34 millions de dollars à 61 millions de dollars.