Les deux parties aspirent à renforcer le partenariat «win-win»
Projet : Le Maroc et l’UE renforcent leur coopération dans le domaine agricole. En effet, les deux parties ont signé un nouveau projet de collaboration sur l’adaptation de la formation et de la recherche agricole et forestière marocaine aux enjeux de la transition écologique lors du Salon international de l’agriculture au Maroc (SIAM) qui se tient à Meknès jusqu’au 28 avril 2024. Cette journée a également été l’occasion de célébrer l’ouverture au marché UE aux importations du miel marocain.
Un acte d’engagement pour un nouveau projet d’appui à l’adaptation de la formation et de la recherche agricole et forestière marocaine aux enjeux de la transition écologique a été signé le 23 avril 2024 entre l’UE et le Maroc. Cette initiative est nommée Ibtikar (innovation). Mohammed Sadiki, ministre de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural, et des eaux et forêts, a expliqué : «Ce partenariat vert Maroc-UE témoigne de notre engagement tous pour une agriculture durable et résiliente au changement climatique et pour lequel nous nous félicitons des actions concrètes déjà engagées et de celles inscrites dans la perspective et c’est justement dans ce cadre que s’inscrit la subvention au Système national de formation et de recherche agricole (SNFRA), qui vise à accompagner l’adaptation de la formation et de la recherche agricole et forestière marocaine aux enjeux de la transition ».
Pour Patricia Llombart Cussac, ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, «l’appui au Système de la formation et de la recherche, constitué de quatre établissements agricoles et forestiers marocains de renom, vise le renforcement de la préparation des nouvelles générations de femmes et d’hommes décideurs, ingénieurs, enseignants, techniciens, conseillers et chercheurs du monde de l’agriculture, de l’élevage et des forêts pour faire face de façon encore plus efficace aux défis conjoints des dérèglements climatiques, de la régénération des ressources et de la biodiversité ainsi que de l’entrepreneuriat vert». Dans le même sens, les deux parties se sont engagées à appuyer un nouveau projet de collaboration avec le consortium de formation et de recherche agricole et forestière, réunissant l’Institut agronomique et vétérinaire Hassan II (IAV), l’Institut national de la recherche agronomique (INRA), l’Ecole nationale d’agriculture de Meknès (ENAM) et l’École nationale forestière d’ingénieurs (ENFI).
Une initiative de 43 MDH financée par l’UE. Le projet Ibtikar est financé par l’UE. Il nécessite un montant de 43 millions de dirhams (4 millions d’euros) et s’étale sur une durée de 3 ans et demi.
Ce projet vise quatre objectifs principaux, à savoir l’adaptation des cursus aux défis de la transition écologique et la formation d’une nouvelle génération d’élèves, d’enseignant(e)s, agricoles et forestiers aux pratiques et systèmes de production durables et mieux préparés aux défis du climat, la consolidation d’un cadre de recherche collaborative, orientée vers les enjeux de la transition écologique et du changement climatique ainsi que la co-construction et la validation des résultats de la recherche en vue d’assurer la durabilité des systèmes alimentaires et forestiers, la diffusion des compétences et des savoirs pour et entre acteurs ainsi que la vulgarisation des itinéraires techniques adaptés à la transition écologique et la conception et mise en œuvre d’un dispositif d’incubation, en plus des modules de formations initiales et continues portant sur l’entrepreneuriat autour des filières de production/consommation durables. A noter que ce projet s’inscrit dans le cadre du Programme Al Ard Al Khadraa-Terre Verte, financé par l’UE, d’un montant total de 115 millions d’euros.
Le miel marocain débarque sur le marché européen
Ouverture Mohammed Sadiki et l’ambassadrice de l’Union européenne au Maroc, Patricia Llombart Cussac, ont célébré le 23 avril 2024 au SIAM l’ouverture du marché de l’Union européenne aux importations du miel marocain. En effet, le Maroc est depuis février 2024 sur la liste des pays depuis lesquels le miel peut être importé dans l’Union européenne. Ainsi, les producteurs du secteur apicole pourront accéder au plus important marché mondial du miel. Il faut dire que l’Union européenne, tout en étant un des plus gros producteurs mondiaux de miel, doit importer jusqu’à 40% de sa consommation, qui au total dépasse le milliard d’euros en valeur.
«Cette décision favorable qui s’inscrit dans les ambitions communes et engagements mutuels du partenariat UE-Maroc de prospérité partagée, représente une nouvelle opportunité économique importante qui s’ouvre pour le Maroc qui est doté d’un potentiel apicole riche et unique en raison de sa diversité floristique, faunistique et paysagère importante», indique Mohammed Sadiki. Quant à l’ambassadrice de l’UE au Maroc, elle souligne que «le partenariat entre l’Union européenne et le Maroc est un partenariat gagnant – gagnant et l’ouverture du marché du miel aux producteurs marocains le symbolise bien: les apiculteurs marocains vont pouvoir bénéficier d’opportunités économiques considérables et les consommateurs européens vont pouvoir découvrir des miels aux nouvelles saveurs grâce au savoir-faire et à la richesse naturelle du Maroc». A cette occasion, Patricia Llombart Cussac et Mohammed Sadiki ont pu rendre visite à plusieurs exposants et producteurs, partageant un moment convivial de découverte et de dégustation des différentes essences spécifiques au Maroc.
A noter que la filière apicole marocaine compte plus de 36.000 apiculteurs, répartis dans plusieurs localités du Maroc. A titre de rappel, l’Union européenne et le Maroc avaient acté en 2022 un Partenariat vert dont l’objectif serait de renforcer leur coopération autour de la transition énergétique et la décarbonation de l’économie marocaine, l’adaptation et la résilience au changement climatique, la protection de l’environnement, ainsi que l’économie verte et bleue.
