Economie

Maroc-USA : Des échanges dynamiques

© D.R

ALM : Dans quelles conditions a été conçu et préparé ce Forum?
Michael Kirtley :  C’est en ma qualité de président de «La Caravane de l’Amitié» que j’ai pris l’initiative de cette rencontre. Mais je voudrais dire tout de suite que c’est aussi parce que je suis un ami du Maroc depuis très longtemps. J’y était venu pour la première fois en 1970, à l’âge de dix-neuf ans. J’ai eu le coup de foudre et j’y suis resté durant trois ans exerçant la profesion d’ enseignant. Pourquoi j’aime le Maroc ? Parce que j’y trouve une profondeur de culture et une qualité d’accueil qu’on ne trouve, je crois, nulle part ailleurs.
D’un autre côté, durant ces dernières années, j’ai été encore davantage sensibilisé par deux faits. Le premier, c’est l’effervescence de la société depuis l’intronisation de S.M Mohammed VI. Je ne puis qu’apprécier les mutations en cours, les chantiers des réformes engagés, les nouveaux droits de la femme, les acquis et les avancées de l’Etat de droit et des libertés. Je sais qu’il y a encore énormément de progrès à faire ; mais je pense en même temps qu’il existe une ferme volonté de chercher les solutions appropriées.

Et l’autre fait qui vous a poussé dans cette voie ?
Le second fait qui m’a marqué, c’est le 11 septembre. J’ai pris fortement conscience, alors qu’aux Etats-Unis s’était développé – par suite des circonstances tragiques de ce jour-là – un sentiment de peur à l’égard du monde arabe et musulman. Je me suis demandé, avec d’autres personnes, comment réagir et mieux faire connaître les aspects positifs des sociétés arabo-musulmanes. D’où la création de «La Caravane de l’Amitié» pour tenter de modifier les perceptions réciproques et les attitudes d’incompréhension qui y étaient liées.
Comme j’ai une longue pratique journalistique, on s’est dit : «Pour positiver, il faut créer des évènements de nature à intéresser les médias». Des évènements sortant du cadre conventionnel et pouvant toucher des personnes qui n’avaient jamais été jusqu’alors sensibilisées par les aspects culturels des relations entre les Etats-Unis et le Maroc en particulier. L’ambassadeur Aziz Mékouar a soutenu activement cette initiative et il a eu cette formule tout à fait juste : «Le grand problème entre nos deux cultures, c’est l’ignorance…». D’où notre souci d’œuvrer au rapprochement et à une meilleure compréhension entre nous. D’où aussi notre volonté d’aller vers des populations qui ne connaissent pas le monde arabo-musulman et qui s’en tiennent à des stéréotypes peu favorables dans l’ensemble.

Qu’attentez-vous de ce Forum des affaires et de la coopération?
Ce que nous en attendons, c’est tout d’abord qu’il offre un cadre de rencontre entre une centaine d’opérateurs économiques américains et leurs homologues marocains. Ce contact ne va pas se limiter à quelques heures. Une quinzaine de sessions sont prévues sur des questions sectorielles : le cadre institutionnel et réglementaire des relations commerciales, le statut de l’investissement, l’industrie, partenariat, opportunités et échanges… Autant de thème s’inscrivant dans l’esprit de l’accord de libre-échange entre le Maroc et les Etats-Unis et devant contribuer à promouvoir un «matelas d’intérêts croissants».

Quels sont les autres chantiers prévus ensuite ?
Le deuxième chantier intéresse la femme. Nous allons faire venir au mois de juin prochain des personnalités d’Hollywood désireuses de rencontrer des femmes marocaines. Elles veulent voir la condition de la femme marocaine, s’informer de la grande réforme du code de la famille. Parmi ces personnalités, il y a Jorja Fox, l’une des vedettes de la série télévisée «Les Experts» sous le nom de Sarah. Cette visite aura lieu du 1er au 14 juin. Et, vous le savez, les médias américains ne manqueront pas de couvrir son séjour et de le médiatiser. Le troisième chantier, lui, concerne la jeunesse. Il sera monté avec une association américaine qui compte près de trente millions de membres…

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