L’article, intitulé "Médiamétrie, un choix très mesuré" que nous avons consacré à la polémique en France autour de Médiamétrie, système que le Maroc s’apprête également à adopter, nous a valu le droit de réponse ci-dessus signé par Henri False, co-gérant de marocMétrie. Une réaction où ce dernier fait notamment état du “Watermaking“ présenté par l’auteur comme "une nouvelle technologie". Nouvelle technologie, c’est beaucoup dire.
En vérité, le "Watermaking" n’est pas un procédé nouveau : conçu par d’autres, il est déjà utilisé depuis plus d’une dizaine d’années par nombre de sociétés d’études particulièrement pour la mesure d’audience de la Radio. Autre chose, le "Watermaking" est réputé pour être très limité. En effet, il suppose que les chaînes à mesurer sont d’accord pour incorporer des codes dans leur signal. Ce qui est loin d’être le cas de la grande majorité des chaînes satellitaires comme Al Jazeera et les chaînes arabophones- très regardées au Maroc- ainsi que les télévisions par ADSL. C’est que le “Watermaking“ a été élaboré à l’époque où les chaînes étaient toutes analogiques alors qu’aujourd’hui de plus en plus de télévisions basculent dans le numérique. En fonction de quoi, il est très compliqué d’introduire un marquage analogique dans un signal numérique. Par ailleurs, le dispositif adopté par marocMétrie ne pourra mesurer l’audience que d’un nombre très restreint de chaînes (7 dans le meilleur des cas) même si elles sont toutes “watermarquées“.
C’est dans ce contexte de vive controverse autour de l’outil Médiamétrie que le Comité de la Mesure d’audience au Maroc essaie de signer un accord avec Médiamétrie avant fin juin alors que les conditions juridiques et financières ne seront pas encore réunies. Hasard du calendrier ou pas, l’assemblée générale qui décidera du maintien ou non de Jacqueline Aglietta à son poste de patronne de Médiamétrie aura lieu à la même date.