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Méditel, Orange, VoIP, investissements, résultats financiers: Michel Paulin dit tout

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Lancer la 4G, l’ADSL, finaliser la modernisation de son réseau et bien d’autres chantiers ont marqué Méditel durant l’année 2015.

Lors d’une conférence de presse tenue hier 28 mars à Casablanca, il a été question d’échanger autour des investissements et des décisions prises ainsi que de leurs retombées sur les résultats financiers du deuxième opérateur marocain. D’autres thématiques, tels le changement de marque de Méditel et la VoIP se sont également invitées au débat… Détails.

Considéré parmi les vieux routiers des télécoms, le DG de Méditel, Michel Paulin, a indiqué lors de la présentation des chiffres relatifs à l’exercice 2015 de Méditel que l’un des secrets derrière l’amélioration significative des performances de l’opérateur n’est autre qu’un investissement, courageux, de près de 2 milliards de dirhams sur l’année.  L’une des niches sur lesquelles Méditel a misé est celle du lancement de la 4G. Etre les premiers à procéder à l’acquisition de la licence 4G sans surcoût pour le client aurait, selon lui, «fait pâlir les opérateurs de la place».

Pendant l’année écoulée, Méditel a également procédé à la modernisation et l’extension de son réseau couvrant ainsi plus de 3.800 sites, 100% 3G. A noter également que 37% des sites sont en 4G, soit pas moins de 30 villes totalement couvertes en 4G.  A l’heure actuelle cet opérateur, qui nous a confirmé un prochain changement de sa marque  «Méditel» en  «Orange» sans pour autant préciser la date, a installé 4500 km de fibre optique. «Cette dynamique d’investissement a été accompagnée par un développement commercial soutenu, qui a permis à Méditel de lancer de nombreuses offres innovantes et adaptées aux attentes du marché tout au long de l’année», ajoute Michel Paulin qui pilote Méditel depuis 2013 et dont le départ est prévu pour mai après sa nomination pour prendre les rênes de SFR.

Les chiffres sont là pour appuyer la dynamique vantée par l’opérateur. En 2015, la maîtrise des coûts et l’amélioration des marges commerciales ont permis à l’opérateur d’atteindre un résultat d’exploitation de 1.038 millions de dirhams, progressant ainsi de 8,1%. La dette a également considérablement chuté, passant de 4,9 milliards de dirhams à 4,7 milliards de dirhams (5%). Il est à souligner aussi que Méditel a réalisé durant l’exercice 2015 un chiffre d’affaires de 5.317 milliards de dirhams, enregistrant une légère baisse de 1,7%. Ceci au moment où le résultat net de l’opérateur a enregistré une croissance de 309% en s’établissant à 335 millions de dirhams.

Le fixe : Un petit marché à fort potentiel

Au Maroc, le fixe reste un très petit marché et ne dépasse pas les deux millions de lignes. «C’est là un faible taux de pénétration qui peut, malheureusement, freiner le développement économique du Maroc», a fait savoir Michel Paulin tout en précisant que dans cette équation, Méditel n’atteint pas les 0,01% de part de marché.

«Maroc Telecom détient 99,99% du parc. Il est important de procéder à un dégroupage», insiste-t-il. Par ailleurs, paradoxalement au taux de pénétration qui est insignifiant, le fixe est d’un potentiel saisissant. Grâce à la forte dynamique de ce marché, Maroc Telecom a pu enregistrer plus de 9% d’évolution sur l’ADSL et le fixe. Michel Paulin a également saisi l’occasion pour revendiquer la place de Méditel sur cette niche. «Il faut que nous puissions investir et dynamiser ce marché. A l’heure actuelle, Maroc Telecom n’est pas favorable au partage de son infrastructure mais il faut savoir que ce monopole est mauvais pour l’écosystème», a-t-il déploré.
Quant à la très sensible question du blocage de la VoIP au Maroc, Méditel a encore une fois assuré  que l’opérateur n’a fait que se plier aux réglementations établies par le régulateur. «Nous pensons que ce blocage est une mauvaise décision. Méditel n’a jamais demandé de suspendre des services fournis par des applications comme Facebook ou encore WhatsApp. Ceci dit, il y a lieu d’ouvrir un vrai débat sur la question», ajoute la même source.

Par vrai débat, on entend l’ensemble des investissements et revenus de ces plates-formes. «C’est d’une double responsabilité qu’il s’agit. Les opérateurs télécoms, il faut le dire, ont loupé un virage technologique important. Maintenant, à ma connaissance, Whatsapp qui est géré par 300 personnes n’a investi aucun sou et n’a créé aucun emploi au Maroc» conclut-il, en laissant entendre que derrière cette question se cache un enjeu économique important.

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