En matière de crédit à la consommation, les ménages marocains sont de plus en plus demandeurs. Le risque de surendettement est également en hausse. Criblés de dettes, nombre de foyers ont ainsi du mal à joindre les deux bouts en fin de mois. À la Chambre des représentants, le ministre des Finances et de la Privatisation, Fathallah Oualalou, a annoncé que «son département a pris plusieurs mesures juridiques et organisationnelles pour faire face au phénomène du surendettement dont souffrent des fonctionnaires et des employés». Une situation qui conduit souvet à des contentieux judiciaires. Et c’est dans cette optique que l’argentier du Royaume précise que désormais, la valeur intangible du salaire, sans compter les allocations familiales, a été relevée de 500 Dh à 1000 Dh. Mais même avec une telle somme, peut-on subvenir à ses besoins essentiels ? Comment arrive-t-on ainsi à honorer ses engagements ? Est-ce qu’on peut vivre avec 1000 Dh par mois sans tenter de contracter un nouveau crédit et tomber ainsi dans un cercle vicieux ? Ce sont-là des questions qui taraudent l’esprit des ménages, notamment ceux qui croulent sous le poids des dettes. À cet égard, le modèle européen est présenté comme la solution idoine pour réduire le nombre de salariés surendettés. Entre la France qui a mis en place un « fichier négatif » et les autres pays européens qui ont opté pour un « fichier positif », le Maroc devrait choisir. Et c’est dans ce sens que le ministère veut «exiger aux sociétés de financement de fournir à la Direction des assurances et de la prévoyance sociale toutes les informations relatives au crédit et au taux d’intérêt». Pour leurs parts, les 36 sociétés de financement que compte le pays prônent toutes un « crédit raisonnable ». Le bilan de l’année 2005 de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) est révélateur puisque l’encours des sociétés de financement a totalisé près de 47 milliards de dirhams. Et c’est bel et bien le crédit à la consommation qui arrive en tête avec 23,8 milliards de dirhams, soit une progression de 9% par rapport à l’année d’avant. Pour gérer donc ce flux, de plus en plus important, la mise en place d’un fichier négatif est plus que nécessaire, selon des observateurs économiques de la place.
Entre fichier positif et négatif
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