Messagerie express : Marché à fort potentiel

DHL, UPS, FedEx, TNT et Chronopost…, autant d’enseignes internationales qui se positionnent sur le marché lucratif de la messagerie express et du courrier international. Actuellement, ce segment d’activité est évalué à 200 millions de DH avec un envoi annuel de départs et arrivées du Maroc de plus de 400 mille colis. DHL, à elle seule, accapare environ 50% de part de marché. Le reste de ce pugilat commercial est partagé, presque à part égal, entre les autres intervenants du secteur.
L’intérêt des multinationales pour le marché local s’explique par la croissance à deux chiffres enregistré par le secteur (environ 15%) surtout après la libéralisation de la messagerie express conformément aux dispositions de la loi 24-96. Auparavant, l’activité du courrier international était monopolisée par Barid Al Maghrib depuis le Dahir historique de 1924. La libéralisation a été concrétisée par l’adoption d’un décret d’application de la loi 24-96 le 2 mars1998.
S’agissant de la configuration de la demande sur les services de ces multinationales, elle se caractérise par la prédominance de quatre secteurs : le textile, les établissements bancaires, les entreprises pharmaceutiques et celles opérant dans le secteur des technologies de l’information. L’Europe reste la première destination des départs et des arrivées des colis surtout de l’Hexagone et de l’Espagne.
Compte tenu des enjeux de la réforme de l’opérateur historique, Barid Al Maghrib, planifiée par le gouvernement (Société anonyme et libéralisation de l’activité postale), les professionnels s’apprêtent à créer une association pour bien mener les négociations avec les pouvoirs publics.
La pierre d’achoppement entre l’autorité de tutelle de cette activité et les opérateurs du courrier international se situe sur deux volets : la redevance postale et la délimitation des contours de la notion du service postal universel.
Le prélèvement prévu par la loi sur l’activité de messagerie express est considéré pénalisant. Pour le cas de DHL, il représente 15% de son chiffre d’affaires.
En attendant les dénouements du processus de la réforme, les mutations qui affectent actuellement le marché international de l’activité postale ne manquera pas d’infléchir sur le cours de développement de cette activité au Maroc.