«La conjoncture internationale actuelle est marquée par un retour de la croissance mondiale et l’évolution macroéconomique récente confirme les prévisions d’une reprise, qui reste modeste dans la plupart des pays avancés, mais vigoureuse dans les pays émergents», a relevé Salaheddine Mezouar, ministre de l’Economie et des Finances, dans une déclaration en sa qualité de président du Groupe Banque mondiale, composé de l’Afghanistan, de l’Algérie, du Ghana, de l’Iran, du Maroc, du Pakistan et de la Tunisie. à cette occasion, Salaheddine Mezouar a mis en avant, devant le Comité de développement de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), le rôle de premier plan joué par les pays en développement, notamment les pays émergents, en tant que moteurs de la croissance mondiale. M. Mezouar, qui a été représenté aux Assemblées annuelles de la BM et du FMI, tenues du 8 au 10 octobre à Washington par Faouzia Zaaboul, directrice du Trésor et des Finances extérieures, a salué dans ce sens la résilience des économies des pays en développement et émergents pendant la crise économique et leur capacité à faire face à la baisse de la demande globale via des politiques monétaires et budgétaires contra-cycliques. «Cette résilience résulte, principalement, de la réussite des politiques macroéconomiques adoptées avant l’avènement de la crise économique et qui ont permis une amélioration de la situation économique et financière se traduisant par des déficits budgétaires et des comptes courants soutenables, des réserves de change satisfaisantes, des taux d’endettement faibles et des taux d’inflation modérés», a-t-il noté.
Pour M. Mezouar, cette résilience résulte, également, des efforts consentis par l’ensemble des donateurs et créanciers notamment dans le cadre des initiatives d’allègement de la dette des pays à faible revenu. Le ministre a salué à cet égard l’engagement de la BM et du FMI en faveur des pays en développement, à travers l’augmentation de leurs engagements pour pouvoir mieux répondre aux besoins de plus en plus pressants de ces pays notamment pour faire face aux effets de la crise. Il a, par ailleurs, souligné que «l’évolution positive du contexte économique mondial ne devrait pas occulter le caractère fragile de la reprise, qui reste sujette à des risques majeurs notamment celui lié à la crise des finances publiques dans les pays développés, dont les déficits ont atteint des proportions importantes et ont accentué les préoccupations relatives aux risques souverains et leurs impacts sur la stabilité des systèmes financiers et sur la confiance des investisseurs». Face à ce contexte, les efforts des pays développés doivent porter sur le rééquilibrage de leurs finances publiques et sur le renforcement des systèmes financiers et du cadre réglementaire et de supervision, tout en signalant que le retrait des mesures de soutien et le lancement de programmes d’ajustement budgétaires devraient intervenir de manière progressive et coordonnée pour ne pas hypothéquer les acquis de la reprise. Dans ce cadre, M. Mezouar a appelé à accorder une attention particulière aux effets de la crise sur les pays en développement et les pays fragiles, qui risquent de compromettre les progrès réalisés en matière de développement humain. En outre, il a estimé nécessaire la poursuite des efforts afin d’aider les pays en développement à améliorer leurs indicateurs de développement humain sachant que du fait de la crise, des millions de personnes supplémentaires vivront dans le dénuement.
«Les pays en développement doivent continuer sur la voie des réformes pour l’amélioration du climat des affaires, la libéralisation du commerce et la mobilisation des ressources intérieures afin de promouvoir la croissance et l’emploi», a-t-il poursuivi, saluant l’engagement de l’Association internationale de développement (IDA) en faveur des pays les moins avancés, tout en se félicitant des réformes engagées par cette institution, qui conjuguent à la fois l’augmentation des ressources, la maîtrise des coûts et l’amélioration de l’efficacité et de l’efficience de ses activités.
Salaheddine Mezouar : Ministre des Finances de l’année de la Région Mena Le ministre de l’Economie et des Finances, Salaheddine Mezouar, a reçu le Prix 2010 du ministre des Finances de l’année de la Région du Moyen Orient et de l’Afrique du Nord (MENA), en marge des Assemblées annuelles du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale (BM). Ce prix est décerné chaque année par la Revue internationale des marchés émergents (Emerging Markets) aux ministres des Finances et gouverneurs des banques centrales des pays émergents. |