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Microfinancement: Un statut juridique étouffant

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La loi 18-97, relative au microfinancement, limite à un statut d’association à but non lucratif les établissements opérant dans ce secteur d’activité. «Ce statut est très limitatif en terme de financement», a déclaré Driss Bennani, directeur général délégué d’Al Baraka (ex-Fondep Microcrédit) lors d’une conférence de presse dédiée à la présentation du bilan 2014 de l’institution. «Actuellement, le développement de ce secteur dépend largement de l’évolution du cadre juridique», a-t-il ajouté, notant que si le statut venait à être modifié, Al Baraka ciblerait instantanément des objectifs les plus ambitieux.

En attendant une éventuelle modification de ce statut, le nombre de clients des établissements de microfinancement ne cesse d’augmenter. Entre 2013 et 2014, il a connu une hausse de 5,6%. Globalement, depuis 2010, le secteur du microcrédit connaît, au Maroc, une réelle montée en puissance sans toutefois atteindre ses pleines capacités. «Le potentiel du secteur est très important, notamment en ce qui concerne les TPE (Très petites entreprises, ndlr)», a noté Driss Bennani.

Le marché pourrait, selon certaines estimations, atteindre 5 millions de clients.
Le cas d’Al Baraka, qui détient actuellement 18,5% des parts de marché du secteur, est révélateur de l’engouement grandissant pour ce type d’activités. En 2014, l’encours d’Al Baraka a, pour la première fois en 18 années d’exercice, dépassé la barre d’un milliard de dirhams, avec 1,023 milliard, enregistrant une augmentation de 21% par rapport à l’année précédente. Le nombre de clients a, lui, atteint quelque 139.000, soit 10,3% de plus qu’en 2013.

Al Baraka a réalisé une production de 1,2 milliard de dirhams en 2014, marquée par une augmentation de 9% du montant moyen déboursé qui atteint 10.271 dirhams. Le taux de renouvellement semble pour le moins encourageant, puisque la part des clients renouvelants avoisine 70% de la production. En termes de gestion des risques et de recouvrement, le pourcentage du portefeuille à risque supérieur à 30 jours est resté au même niveau qu’en 2013, tandis que le taux de radiation a, lui, connu une baisse de 2%.

«Nous prévoyons de maintenir cette cadence de croissance à travers, notamment, un renforcement de notre réseau», a noté Driss Bennani. «Nous comptons créer au moins une vingtaine de nouvelles agences chaque année», a-t-il ajouté. La Fondation pour le développement local et le partenariat (Fondep Microcrédit), ancêtre d’Al Baraka, avait été créée en 1996 en tant qu’association à but non lucratif œuvrant dans le domaine du microcrédit. Le changement de sa dénomination et de son identité visuelle a été opéré en 2014 pour plus de cohérence avec les réalités socio-économiques du pays.

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