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Modéliser l’excellence «Made in Morocco»

© D.R

La relance du plan industriel du Maroc par la signature de 52 conventions d’investissement d’un montant global de 4,2 MMDH, générant plus de 12.500 emplois, est un exploit important qui s’inscrit dans le compte des réalisations marquantes du ministère de l’industrie, du commerce et de l’économie verte et numérique, piloté par Moulay Hafid Elalamy.

A travers cet article, nous allons nous inspirer de ce modèle de réussite pour servir d’exemplarité pour d’autres secteurs dans notre pays ; c’est une façon de créer un portrait de cette compétence pour essayer de transcrire les clés et les ressources qui la composent.
Certes, la modélisation des facteurs de succès est une méthodologie qui permet de comprendre les facteurs de succès déterminants qui pilotent et soutiennent la réussite des individus et des organisations ; en se reposant sur un ensemble de principes et de subtilités adaptés pour analyser et identifier les schémas fondamentaux des pratiques et compétences comportementales mises en œuvre par les personnes, équipes et entreprises qui réussissent. Nous pouvons comparer la modélisation des facteurs de succès à la recherche de la bonne clé pour ouvrir une porte donnée. Dans la vie, nous rencontrons des portes qui ouvrent sur différents domaines de réussite.

Les serrures de ces portes sont les questions critiques et les contraintes contextuelles sur lesquelles nous devons nous pencher pour atteindre notre objectif dans ces circonstances données. Dans notre modèle inspirant, M. Elalamy ne cesse de préciser au patronat marocain que l’Etat soutiendra les entreprises sur la base de critères concrets : la compétitivité, l’emploi et la création de valeur ajoutée. Il s’agit des actions «clé» nécessaires pour relever les défis stratégiques et atteindre les objectifs (les serrures) dans leur contexte et sur le marché. Pour ce faire, il est important de faire appel aux bonnes compétences dans le bon contexte ; Einstein disait : «Tout le monde est un génie,mais si vous jugez un poisson par sa capacité à grimper à un arbre, il passera sa vie à croire qu’il est stupide», d’où cet appel de M. Elalamy pour rester dans le contexte marocain, produire marocain et encourager le «made in Morocco» afin de limiter significativement les importations du pays tout en insistant fortement sur l’importance de la qualité et de la montée en gamme du produit marocain.

D’après un chercheur américain, Robert Dilts, qui a formalisé le modèle de la pyramide des 6 niveaux logiques : Environnement- comportement-capacité-croyance et valeur-identité–sens, l’alignement entre ces niveaux est un facteur clé de succès qui permet à l’individu aussi bien qu’aux organisations de réaliser leur objectif et débloquer tout les obstacles qui entravent leur chemin de réussite.
Ces niveaux fournissent un éclairage intéressant sur ce qu’on fait et sur ce que l’on veut faire ; donc, il est nécessaire dans un premier temps de détecter à quel niveau se situe le problème. Comme le disait si bien Albert Einstein, on ne peut pas résoudre un problème avec le niveau de conscience qui a créé ce problème. Il faut aller chercher l’origine dans les niveaux supérieurs.
Chaque niveau logique a un rôle clairement défini, de même qu’il organise et dirige les interactions qui se produisent au niveau immédiatement en dessous. Ainsi, en changeant nos croyances, nous changeons également nos capacités, nos comportements et finalement notre environnement (entourage).

Donc, lorsque l’on constate un dysfonctionnement, le but est de trouver à quel niveau se situe la cause du problème. Par exemple, si l’on constate un comportement inadéquat chez un collaborateur, il y a des chances que cette conduite excessive trouve sa source au niveau des valeurs, des croyances ou de l’identité. En sondant ces deux niveaux, un bon manager comprendra mieux les motivations de l’employé et pourra partir à la recherche de solutions adéquates et concertées. En offrant ces différentes perspectives, les niveaux logiques aident à débloquer bon nombre de situations. Cette grille d’analyse permet de toucher le niveau essentiel et donc, par la suite, de faire les bons choix. Reste la question de comment peut-on appliquer cette approche sur les niveaux adoptés par notre expert pour réussir la stratégie de l’accélération industrielle de notre pays. Autrement dit, comment la stratégie a été adoptée pour aligner ces niveaux logiques, qui sont des facteurs de réussite.

L’environnement : C’est l’entourage, le contexte et le lieu où l’on vit. Pour notre expert, c’est promouvoir l’écosystème de notre pays, le Maroc, dans le cadre du Plan d’accélération industrielle, pour mieux renforcer le positionnement du Maroc sur des spécialisations technologiques à forte valeur ajoutée.
Le comportement : Ce sont les comportements spécifiques et essentiels à mettre en place pour atteindre l’objectif. Pour notre modèle, c’est continuer à soutenir et accompagner tout projet permettant l’amélioration de la production locale.

Les capacités : Ce sont les actions menées dans son environnement, indépendamment de ses compétences. Le Maroc est doté de véritables compétences «d’ingénieurs et de techniciens», d’instituts de formation industrielle et technologique et d’universités à l’exemple de l’Université Mohammed VI Polytechnique, pour former et compléter cette vision en apportant un écosystème de recherche dans divers domaines : aéronautique ; technologie ; énergies renouvelables, etc.
Dans ce sens, nous conduisons l’un des témoignages de M. Elalamy, publié dans Maroc diplomatique : «Nous avons réalisé des masques, du gel hydro alcoolique, une usine éthanolate en sept jours. Il y a eu aussi la réalisation de respirateurs artificiels de très haut niveau. Nous avons, en toute transparence, découvert une jeunesse marocaine avec des capacités d’innovation et d’ingénierie très élevées, ce qui nous a fait pousser des ailes pour pouvoir les accompagner davantage».

Les croyances/valeurs : Nos croyances déterminent nos capacités et nos comportements. Si nous nous croyons incapables d’apprendre, de faire quelque chose, nous sabotons nos capacités d’apprendre ou de faire. Dans notre exemple, grâce à l’utilisation de la commande publique comme catalyseur de la fabrication locale et de la création d’un écosystème adéquat, Irizar Maroc, soutenue par le ministère de l’Intérieur et accompagnée par le ministère de l’industrie, a réussi à relever le défi de produire localement des bus aux standards internationaux.
L’identité : C’est le sentiment d’être un, d’être identique à soi-même tout le long de sa vie. La représentation que chacun a de lui-même influence tous les autres niveaux inférieurs. Pour notre expert, le Maroc est un véritable grenier de ressources et un réservoir de compétences et de techniciens supérieurs ; ainsi, pendant cette crise de la Covid, le Maroc qui produisait absolument aucun masque, s’est mis à la fabrication de 17 millions de masques par jour pour une population de 36 millions, de même que la découverte des ingénieurs dans le secteur aéronautique qui se sont regroupés et ont fait un des respirateurs les plus performants au monde avec une marge d’erreur de 3%.
Le sens : Ce niveau représente l’interaction d’une personne ou d’une organisation par rapport à un système plus vaste qu’elle. Il s’agit de l’appartenance. Tout changement à ce niveau aura des répercussions très importantes sur tous les autres niveaux. C’est un niveau spirituel où on s’interroge sur le sens, sur l’existence, sur quelque chose de plus vaste et de plus grand que soi. Aux 5ème et 6ème niveau, on est en contact avec sa mission dans la vie, ce qu’on veut y accomplir. Dans notre modèle présent, c’est faire rentrer le pays dans la cour des grands, tel que le prouve les constats suivants :

  • Chaque avion qui vole au monde a au moins une pièce fabriquée au Maroc.
  • Le Maroc, de par sa position géostratégique, peut jouer un rôle et générer une forte valeur ajoutée par l’opportunité de créer un hub logistique des pièces aéronautiques.
  • Le Maroc est en mesure de constituer «une pièce importante» du puzzle de la compétitivité et la production de l’Europe de demain.
  • L’industrie nationale et les compétences marocaines produisent 200 bus au profit du transport urbain à Casablanca.
  • L’industrie aéronautique marocaine, qui compte actuellement 140 entreprises, réalise un chiffre d’affaires de 17 milliards de dirhams, un taux d’intégration de 32% et une croissance de plus de 20% par an, soit 4 fois plus que la moyenne mondiale et 5 fois la croissance du PIB.
  • Le Royaume a pu, grâce à cette stratégie industrielle, intégrer en un temps record le cercle fermé des 31 pays producteurs et exportateurs de moteurs, ce qui a permis de doubler, à l’horizon 2020, les emplois pour les porter à plus de 160.000, ainsi que les exportations automobiles qui atteindront plus de 100 milliards de dirhams par an.
    Maintenant que l’objectif de la modélisation d’une compétence est d’être en mesure d’aller chercher le meilleur pour suivre l’exemple et s’inspirer des stratégies et exigences qui distinguent une compétence, je vais clôturer en félicitant notre modèle d’excellence d’aujourd’hui, pour son dévouement afin de faire figurer le Maroc parmi les pays qui ont le plus progressé dans le domaine de la fabrication industrielle. La qualité du produit «made in Morocco» est aujourd’hui reconnue mondialement.

Ainsi, les 52 projets d’investissement sont le fruit de la banque de projets qui s’inscrivent dans les priorités du Plan de relance industrielle mis en œuvre, conformément aux Hautes instructions de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour soutenir les secteurs productifs en renforçant leur capacité à investir et à créer de l’emploi. Et je termine avec cette belle citation d’Oscar Wilde : «Il faut toujours viser la lune car en cas d’échec, on atterrit dans les étoiles». A méditer…

Cadre chargé de communication,
Coach.

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