D’importants investissements sont en cours visant le renforcement du réseau routier et autoroutier, la durabilité du transport ferroviaire, l’augmentation de la capacité d’accueil des infrastructures aériennes ainsi que la consolidation de la performance du transport maritime à l’horizon 2030.
Un grand chantier de modernisation des transports est désormais ouvert au Maroc. L’engagement étant d’accélérer les travaux de développement des infrastructures du secteur en vue des échéances 2030. L’organisation du Maroc de la Coupe du monde aux côtés de l’Espagne et du Portugal insuffle un nouvel élan à la dynamique économique et au développement du Royaume. Des programmes structurants sont désormais mis en place pour accompagner les villes hôtes et renforcer l’attractivité territoriale du Maroc. Le développement des infrastructures est l’un des jalons sur lesquels repose cette ambition. Une dynamique qui soutiendrait également l’amélioration de la compétitivité économique et le processus de la transformation industrielle. D’importants investissements sont en cours visant ainsi le renforcement du réseau routier et autoroutier, la durabilité du transport ferroviaire, l’augmentation de la capacité d’accueil des infrastructures aériennes ainsi que la consolidation de la performance du transport maritime.
Les grands projets routiers s’accélèrent
S’agissant du réseau routier, une accélération des travaux dans les grands chantiers routiers a été engagée, portant, notamment, sur des projets structurants. Citons dans ce sens la voie Express Tiznit– Dakhla (1.055 km) pour un coût global de 8,81 milliards de dirhams et dont les travaux ont atteint un taux d’avancement de 95 %. A cela s’ajoute le deuxième Programme national des routes rurales (15.562 km) pour un montant global de 16,4 milliards de dirhams et dont le taux d’avancement avoisine les 98 %. Du côté des autoroutes, le Royaume s’est fixé d’atteindre un objectif de 3.000 km à l’horizon 2030. Dans ce sens, l’année 2024 a été marquée par une accélération des travaux relatifs à la construction de l’axe Berrechid-Tit Mellil (30 km) pour 2,5 milliards de dirhams, et au triplement de l’axe Casablanca-Berrechid. Une programmation à moyen terme a concerné l’autoroute continentale entre Rabat et Casablanca et la réalisation du projet autoroutier Guercif- Nador (104 km) qui s’inscrit dans l’objectif de renforcer la connectivité de la région de l’Oriental et d’assurer la connexion du nouveau port de Nador West Med au réseau autoroutier national. Il est à rappeler que l’étude relative à l’autoroute Fès-Marrakech via Béni Mellal et Khénifra est quasi terminée. Cette liaison constitue un maillon essentiel du grand axe structurant central Safi-Marrakech-Béni Mellal-Fès/Meknès-Tanger/Tétouan.
Le ferroviaire fait sa mue vers la durabilité
Pour ce qui est du transport ferroviaire, la durabilité se veut la priorité de la prochaine étape. L’ONCF aspire en effet à se positionner comme étant un leader national de la mobilité durable et ce conformément aux engagements pris dans le cadre de sa vision stratégique. Le réseau actuel est d’une longueur de 2309 km, dont 200 km de ligne à grande vitesse (LGV). 64 % de lignes sont électrifiées. Dans cette dynamique, il est envisagé d’améliorer la qualité des services ferroviaires. Une orientation qui tend à accompagner la croissance du trafic des passagers et d’appuyer les nouveaux projets de développement. Ceci se matérialise par la mise en place d’un programme d’acquisition de 168 nouveaux trains, destinés à remplacer le parc existant. En parallèle à cela, les travaux de l’extension de la LGV Kénitra-Marrakech sur une longueur de 430 km se poursuivent. Ce chantier porte sur un coût estimé à 53 milliards de dirhams et prévoit une connexion des aéroports de Rabat et de Casablanca. De même, une extension est prévue depuis Marrakech vers Agadir sur une longueur d’environ 240 km, dans la perspective de poursuivre le développement ferroviaire vers le sud du Royaume, notamment les villes de Laâyoune et Dakhla.
Vers l’augmentation de la capacité aéroportuaire
Du côté de l’aérien, des travaux d’extension des infrastructures aéroportuaires sont dans le pipe. La finalité étant d’augmenter la capacité aéroportuaire à 80 millions de passagers à l’horizon 2035 contre 40 millions de passagers actuellement. En effet, une grande partie des aéroports du Royaume a atteint ses capacités maximales. Il est à rappeler que le réseau aéroportuaire marocain compte 25 aéroports, dont 19 sont internationaux. Ces infrastructures ont enregistré au titre de l’année 2023 un trafic record de plus de 27,1 millions de passagers contre 25,1 millions réalisé avant la pandémie (année 2019). Cette évolution est appelée à se poursuivre en 2024, où le trafic aérien a atteint 18,1 millions de passagers sur la période à fin juillet 2024, soit une progression de 19 % par rapport à la même période de l’année précédente.
De nouvelles infrastructures portuaires opérationnelles à partir de 2025
Vecteur essentiel de l’intégration économique, les infrastructures portuaires jouent un rôle prépondérant dans la dynamisation des échanges extérieurs et l’intégration économique du Maroc. Les investissements injectés dans ce sens tendent à conserver les acquis du Maroc et maintenir son positionnement en tant que hub portuaire et logistique régional. Plusieurs chantiers ont été lancés dont notamment le projet du Nador West Med qui sera opérationnel à partir de l’année 2025 et le port de Dakhla Atlantique dont les travaux ont été lancés pour une mise en service en 2028. Il s’agit également du port Atlantique de Kénitra, dont les études techniques ont été achevées, du nouveau port à Tan-Tan en phase d’étude ainsi que les nouveaux ports de phosphate à Lâayoune et à Safi en cours de construction. Il est à noter que les efforts d’investissement dans le domaine du transport maritime durant les vingt dernières années, manifestés essentiellement par la construction du complexe portuaire Tanger Med d’une capacité de 9 millions de conteneurs équivalent vingt pieds (EVP)33, ont été traduits par de véritables progrès. En effet, les ports marocains ont atteint un nouveau record de 200 millions de tonnes en 2023 grâce, notamment, à l’activité de transbordement (46 % du trafic maritime en 2023).