L’économie nationale bénéficie d’une orientation positive en 2014. C’est le principal message apporté par la note de conjoncture de mai 2014 publiée par le ministère de l’économie et des finances.
Et, comme à l’accoutumée, le ministère, via sa direction des études et des prévisions financières, voit l’économie marocaine très florissante et les perspectives au vert.
Il en ressort donc que l’activité économique, hors agriculture, tire profit du dynamisme continu des activités tertiaires, qui contribuent avec plus de la moitié à la valeur ajoutée totale dans un contexte de tertiarisation du tissu économique, et de la reprise confirmée des activités secondaires, particulièrement au niveau des secteurs énergétique et industriel qui commencent à bénéficier de l’amélioration progressive de la demande extérieure adressée au Maroc.
Aussi, selon le ministère, la production et la consommation de l’énergie électrique se sont favorablement orientées au terme du premier trimestre 2014, en confirmation de la reprise enregistrée un trimestre auparavant. À ce titre, la production d’électricité a progressé de 1,8%, en variation annuelle, après une baisse de 3,1% au premier trimestre 2013.
Sur un autre plan, la note de conjoncture relève que l’activité du raffinage poursuit sa reprise début 2014, affichant une évolution du volume des entrées à la raffinerie de 31,1% au premier trimestre 2014, tirée par la hausse du volume des entrées de pétrole brut de 47,5%.
Dans le même sillage, le ministère souligne que, pour sa part, le secteur touristique se comporte favorablement comme en témoigne la bonne tenue de ses indicateurs. Aussi, le nombre des arrivées touristiques aux postes frontières s’est renforcé de 8% au premier trimestre 2014, après une hausse de 3% un an auparavant. Au même titre, les activités du secteur des télécommunications continuent de se raffermir au premier trimestre 2014, favorisées, notamment, par la poursuite de la tendance baissière accrue des prix de la communication au cours des dernières années.
Au niveau de la demande intérieure, le ministère précise que la consommation des ménages devrait tirer profit de la faible évolution des prix à la consommation, conjuguée à une amélioration des revenus des ménages, en lien, notamment, avec le comportement toujours positif des crédits accordés à la consommation, les résultats relativement bons escomptés de la campagne agricole 2013-2014 et la création nette de 90.000 postes d’emploi rémunérés au premier trimestre.
Autant de données présentées par le ministère comme un indicateur de bonne tenue de l’économie nationale. Cependant, beaucoup d’autres secteurs tels que les ventes de ciment, les industries manufacturières, les échanges extérieurs, le marché interbancaire et la Bourse de Casablanca, semblent ne pas avoir été pris en compte dans cette lecture puisqu’ils restent tous orientés à la baisse. Une orientation négative qui risque bien d’avoir un fort impact sur les performances économiques du Royaume.
Le déficit commercial s’aggrave…
Au niveau des échanges extérieurs, le déficit commercial s’est creusé, en annuel, de 3,7%, à 68,9 milliards de dirhams à fin avril 2014, enregistrant, toutefois, une atténuation comparativement à fin mars 2014. Cette évolution s’explique par le raffermissement des exportations de 4,3%, à 64,6 milliards de dirhams, soit à un rythme dépassant légèrement celui des importations (+4% à 133,5 milliards de dirhams) qui a enregistré un ralentissement comparativement au mois de mars (+7,4%).
L’évolution des exportations a bénéficié de la bonne tenue des exportations des nouvelles industries, notamment l’automobile (+48,4%), l’électronique (+22,9%) et l’aéronautique (+11,8%), atténuées, toutefois, par le repli de celles des phosphates et dérivés de 13,7%.
Hors OCP, les exportations ont augmenté de 9,1%. Aussi, le ralentissement de la croissance des importations a résulté de la baisse enregistrée au cours du mois d’avril et qui a concerné surtout les produits alimentaires et les produits énergétiques, quoiqu’ils demeurent les premiers contributeurs à l’augmentation cumulée des importations, avec des hausses de 25,8 et de 7,6% respectivement. Hors ces deux postes de produits, les importations ont reculé de 1,1% à fin avril 2014.
Banque : Le besoin de liquidité se fait sentir S’agissant du marché interbancaire, le déficit de liquidité bancaire a persisté au cours du mois d’avril 2014, en raison de l’impact restrictif des facteurs autonomes de liquidité, atténué, toutefois, par la baisse du montant minimum de la réserve monétaire. Afin de combler l’insuffisance des trésoreries bancaires, Bank Al-Maghrib a maintenu ses interventions régulières pour l’injection de la liquidité, essentiellement à travers les avances à 7 jours sur appels d’offres et dont le volume moyen a atteint 43,3 milliards de dirhams après 50,8 milliards le mois précédent. La Banque centrale est intervenue, également, à travers les opérations de pensions livrées à 3 mois et par le biais des prêts garantis par des effets privés représentatifs des crédits destinés aux PME et TPE. Dans ce sillage, le taux interbancaire moyen pondéré a enregistré une légère hausse d’un point de base comparativement au mois précédent pour s’établir en moyenne mensuelle à 3,05%. |