Economie

Mohamed Marouan : «La Sonaba revient de loin !»

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ALM : Vous dites que la décision de quitter la Sonaba émane de vous.  Pourquoi quitter le secteur public ?
Mohamed Marouan : Je ne quitte pas le secteur public. Ce sont des raisons purement familiales qui m’ont incité à demander à mon dernier conseil d’administration de me libérer de mes fonctions au sein de la Sonaba, ayant l’intention de me redéployer sur Casablanca. De toutes les façons ce n’est pas pour tout de suite, la date de mon départ n’étant pas encore arrêtée.

Nous savons qu’à votre arrivée, la Sonaba n’était pas dans un état brillant, notamment sur le plan de son endettement qui la mettait dans une situation critique. Qu’en est-il maintenant ?
Effectivement, le problème de l’endettement, dû aux événements ayant jalonné son activité dans les années quatre vingt, plombait sérieusement la gestion normale de la société. C’est un problème définitivement réglé depuis 2004. La société est aujourd’hui dans une situation financière saine, et juridiquement normalisée. Toutes les dettes sont maintenant honorées et le bilan 2005 dégagera un résultat largement positif. Les perspectives sont également des plus prometteuses, puisqu’à partir de décembre 2006, la Sonaba sera définitivement désendettée vis-à-vis du Trésor, et tous les indicateurs permettent de prétendre légitimement à des résultats encore plus agréables pour les actionnaires.

Quel est le chemin parcouru pendant ces trois dernières années sur les autres plans ?
Pour résumer, il fallait batailler sur plusieurs fronts à la fois. Tout d’abord normaliser la situation financière et juridique. Je viens d’en parler. C’est fait. Parallèlement, il fallait régler les litiges fonciers et commerciaux de Founty, assainir au maximum les cas conflictuels, pour relancer la valorisation et achever le développement du site. Vaste chantier, pas réellement facile, étant donné l’héritage du passé, souvent lointain. Mais des résultants significatifs ont été enregistrés, avec l’aide de notre avocat conseil. En témoigne la réalité sur le terrain aujourd’hui. Autre front, l’embellissement de l’environnement, l’amélioration du cadre urbanistique et l’achèvement de l’équipement de Founty en infrastructures. Sur ce plan, des réalisations intéressantes ont été enregistrées, d’autres sont en cours. Taghazout a aussi pris une grande part dans mon agenda, puisqu’il fallait gérer la convention de partenariat avec PRI, c’est à dire suivre la réalisation des engagements contractuels du partenaire privé, tout en veillant à honorer ceux du Gouvernement en terme d’exécution des travaux hors site. Et quand les circonstances l’ont exigé, il fallait sécuriser la phase résiliation du contrat. Après quoi, nous avons eu à relever le défi de la relance du projet, en étroite liaison avec la Direction des Aménagements et des Investissements du Département du Tourisme. Défi relevé aujourd’hui, puisque le processus de désignation du nouvel aménageur développeur touche à sa fin. Début 2006, ce dernier sera sélectionné parmi les cinq groupements restés en lice. Je signale que Taghazout est un projet qui rentre dans le programme national du plan azur, et à ce titre, sa gestion relève désormais directement du Département du Tourisme. Je terminerai par le volet social, pour souligner que le personnel de la Sonaba, qui a longtemps souffert du passé, n’a pas été oublié. Une fois la situation générale améliorée, notamment quand le problème de l’endettement a été réglé, et les prémices de bons résultats clairement apparues, des actions ont été alors prises en sa faveur, sur le plan de l’amélioration de ses conditions.

Puisque vous avez évoqué le personnel, que devient le projet de restructuration de la Sonaba Snabt ?
Les structures organisationnelles ne sont pas figées dans le temps. Elles sont amenées fatalement à s’adapter à l’évolution de leurs environnements professionnel et institutionnel. Cette adaptation peut être du ressort des prérogatives du management, quand elle a un caractère de gestion courante, ou dépendre des décisions des organes supérieurs, quand elle a un cachet stratégique. Dans le cas de la Sonaba, entité publique, son activité s’inscrit dans le cadre des orientations des pouvoirs publics, représentés en l’occurrence par le Ministère de tutelle, celui du Tourisme. Outils d’aménagement, la Sonaba et la Snabt ont pour mission, aujourd’hui,d’être les bras armés pour la réalisation des objectifs de la stratégie nationale, formalisée dans la vision 2010, notamment dans ses volets investissement et produit, tels qu’ils sont déclinés dans le plan azur.

Comment évaluez globalement vous votre bilan ? Et comment voyez-vous l’avenir de la Sonaba ?
 Il appartient à mon conseil d’administration de juger. Globalement, je pense avoir accompli honnêtement mon devoir. En tous les cas j’ai fait de mon mieux. Je n’ai pas résolu tous les problèmes, mais je suis confiant pour l’avenir, car la continuité est assurée, sans aucune rupture. Avec l’arrivée de mon successeur, Driss Essaouabi, la société est assurée d’être entre de bonnes mains.

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