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Mohammed Boubouh : «Cette pandémie a pris le monde entier de court»

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Entretien avec Mohammed Boubouh, président de l’Amith

Dans cette interview, le président de l’Association marocaine des industries du textile et de l’habillement répond aux contestations des professionnels du Nord à son encontre et parle de l’impact de la pandémie sur le secteur.

ALM : Comment expliquez-vous la réaction des professionnels du Nord vous accusant de l’absence de communication et de partage d’informations relatives au secteur en tant que président de l’Amith ?

Mohammed Boubouh : Effectivement, quelques membres de l’Amith-Zone Nord, que je pourrais compter sur le bout des doigts, m’ont accusé de plusieurs mensonges. C’est après avoir terminé ma période de quarantaine que je les ai appelés pour s’asseoir et discuter, mais ils ne sont pas venus. Puis je leur ai envoyé une invitation officielle par mail pour les mêmes raisons. Ils ont également refusé de venir. J’ai donc compris que ces membres voulaient seulement créer la zizanie. J’ai démenti toutes ces accusations devant mon conseil d’administration qui a bien compris la situation et m’a exprimé son soutien. Ensuite, j’ai invité la majorité des membres de l’Amith-Zone Nord par groupes pour discuter du même sujet. Ils ont de même montré leur compréhension de la situation et de leur défense des intérêts de la profession face à toutes les pratiques visant à semer la zizanie.

Que répondez-vous à la pétition émise à votre encontre concernant les commandes de masques de protection et les autorisations de leur exportation ?

Tout d’abord, l’Amith-Zone Nord compte à peine 224 adhérents. Alors que les initiateurs de la pétition disent avoir reçu 262 signatures. Nous n’avons pas ce nombre d’adhérents au sein de l’Amith-Zone Nord. C’est vraiment un complot et un coup monté de toutes pièces. Dans ce cens, les professionnels m’ont exprimé leur soutien, suite à des explications et des preuves que j’ai données par écrit et qu’ils ont signées et cachetées.
Concernant les exportations de masques, le ministre de l’industrie, du commerce, de l’économie verte et numérique, Moulay Hafid Elalamy, était clair sur ce point. Il avait dit qu’aucun masque ne serait exporté tant que notre pays n’aura pas assuré le nombre nécessaire pour les citoyens marocains. De ma part, j’ai suivi exactement les instructions du ministre, sachant que nous étions dans un état d’urgence. D’ailleurs il faut absolument qu’on fasse dans un tel état front commun pour le bien de notre pays.

Est-ce que cette vague de colère et de contestation à vote encontre vous empêche de poursuivre votre feuille de route en tant que nouveau président de l’Amith ?

Non, je n’ai absolument pas arrêté mon activité au sein de l’Amith. Ma stratégie est claire : je veux travailler et donner des résultats meilleurs pour mon secteur. C’est pour cela que je suis élu et je bénéficie de la confiance absolue de toutes les régions du Maroc et de la majorité écrasante de Tanger. Je ne vous cache pas que la réaction de ces gens- qui sont en train de semer la zizanie – me demande de ma part un peu d’énergie pour montrer point par point leurs mensonges. Mais cela ne m’empêche pas d’aller de l’avant.

Après l’arrêt presque total des activités, dû aux mesures de confinement, comment se passe la reprise pour le secteur du textile et de l’habillement au Maroc en général et la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima en particulier ?

Nous avons trouvé lors de notre démarrage beaucoup de commandes au Maroc, qui nous attendent. Nous en avons été même agréablement surpris. Mais nous ne pouvons pas, comme vous le savez, travailler à pleine capacité parce qu’il faut absolument suivre les mesures sanitaires pour le bien-être de nos employés et de nos ouvriers. Les perspectives sont plutôt très bonnes parce que l’Europe a compris qu’il fallait relocaliser et non pas délocaliser comme avant et travailler dans le bassin méditerranéen est aussi une assurance pour eux. Je suis confiant en l’avenir du secteur et je sais qu’il n’y a pas mal d’opportunités à saisir d’ici la fin d’année et beaucoup de marques qui vont changer de stratégies d’approvisionnement.

Est-ce que le secteur est bien préparé à cette reprise?

Cette pandémie a pris le monde entier de court. Donc nous sommes en train de nous adapter à cette situation et de mettre en place les mesures nécessaires pour travailler en bonne et due forme. Cela nous demande un effort supplémentaire, mais nous devons nous y mettre. Et comme j’ai dit avant, notre priorité c’est la santé de nos ouvriers, de nos employés et de tout le staff des entreprises en général.

Quelles sont les grandes difficultés rencontrées par les textiliens du Nord avant et pendant ce temps de crise sanitaire ?

Je dirais que la crise sanitaire affecte tout le Maroc et pas seulement les textiliens et les confectionneurs de l’Amith-zone Nord. Avant la Covid-19, il y avait le changement de saisons. Donc beaucoup d’opérateurs étaient à l’arrêt. A peine ont-ils redémarré qu’il y a eu la pandémie. Il en a résulté que tout le monde a basculé dans l’arrêt total. Après un bon moment, beaucoup d’entreprises ont commencé à travailler dans la production des masques. Le Maroc a su répondre à ce besoin en un temps record en faisant plus de 33 millions de masques. Et nous atteignons actuellement près de 26 millions de masques qui sont stockés.

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