Faible taux de bancarisation, difficulté d’accès à une banque pour les populations rurales, un grand nombre de magasins et de boutiques qui n’ont pas de ligne téléphonique fixe, condition nécessaire à l’installation d’un TPE. Telles sont les raisons qui participent à la faiblesse de l’activité monétique au Maroc. C’est ce qui ressort d’une étude élaborée par la Mission économique française. « Mais les cartes bancaires marocaines, auparavant réservées à une élite, tendent actuellement à se démocratiser », précise l’étude.
L’émission de cartes bancaires est ainsi en forte croissance (+31% de 2000 à 2001) sous l’impulsion de plusieurs facteurs. Il s’agit de la mise en place de systèmes monétiques sécurisés comme l’illustre la carte Visa Electron. Celle-ci consulte de manière automatique le compte bancaire du porteur avant toute transaction.
Le lancement de nouveaux produits, tels que la carte bancaire pour les 18-25 ans a également participé à ce développement. La multiplication d’hypermarchés et de supermarchés permettent le paiement par carte.
Quatorze banques commerciales sont présentes sur le marché des moyens de paiement. Elles sont généralement « duales » et émettent des cartes Visa et des cartes MasterCard. Pour des raisons de contrôle des changes, seuls les exportateurs et les Marocains résidant à l’étranger (MRE) peuvent utiliser leur carte à l’étranger.
Pour la clientèle marocaine, les banques ont choisi d’émettre des cartes Visa et MasterCard « bridées », utilisables uniquement au Maroc. Toutes les cartes bancaires marocaines sont à piste. Le nombre de cartes bancaires (Visa, MasterCard et cartes privatives) est évalué en 2002 à 1,5 million, dont 75% de cartes Visa. Il est en forte augmentation (+ 23% pour toutes les cartes de 2001 à 2002). Le nombre de GAB (Guichet automatique bancaire) est évalué à 1.175 (chiffres 2002, source : Centre Monétique Interbancaire).
Le nombre de terminaux de paiement électronique (TPE) est évalué à 7.500.
L’activité monétique marocaine actuelle est caractérisée par une interopérabilité incomplète, peut-on lire dans cette étude. Le traitement de l’activité monétique est en effet assuré par 4 centres acquéreurs, qui ne communiquent pas entre eux. Ces 4 centres acquéreurs sont la BCP, la BMCE, La société Wafa Monétique, filliale de la Wafa Bank, passée aux mains de la BCM et Interbank qui regroupe 11 banques. Le réseau Interbank assure l’interopérabilité entre ses membres au niveau des GABs et des TPE et constitue ainsi un mini réseau interbancaire local. Les trois premières banques ont le statut de membre principal Visa et MasterCard. Les banques d’Interbank en sont membres associés. En matière de retrait aux guichets automatiques bancaires (GAB), les retraits avec des cartes marocaines ne sont possibles que dans le réseau de la banque émettrice (BCP, BMCE, WAFA ou réseau Interbank), les banques membres d’Interbank disposant d’une interopérabilité entre elles.
Les retraits avec des cartes Visa et MasterCard étrangères sont possibles dans les 4 réseaux. En matière de paiement d’un commerçant via un terminal de paiement électronique (TPE), l’interopérabilité est assurée par l’interconnexion avec les réseaux Visa et Mastercard.
Le porteur d’une carte nationale, lors d’une transaction chez un commerçant affilié à une autre banque, passe par le réseau international VISA ou Mastercard pour valider son opération.