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Nabil Benazzouz : «Nous demandons que notre implication soit globale et synchronisée»

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Entretien avec Nabil Benazzouz, président de la Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie (FMCI)

La Fédération marocaine du conseil et de l’ingénierie (FMCI) a partagé jeudi ses défis et actions décisives lors d’une assemblée extraordinaire. L’occasion d’actualiser sa feuille de route en apportant les ajustements nécessaires sur sa gouvernance. ALM a été au rendez-vous. Dans cet entretien, Nabil Benazzouz, président de la Fédération, revient sur les principaux enjeux du secteur du conseil et de l’ingénierie et les attentes des membres de la fédération pour davantage d’impaction dans les grands chantiers du pays.

ALM : La FMCI organise aujourd’hui une assemblée extraordinaire. Dans quel contexte s’inscrit cette rencontre ?

Nabil Benazzouz : L’assemblée d’aujourd’hui, qui se tient conformément aux statuts de la fédération, va traiter d’un certain nombre d’échéances importantes avec les pouvoirs publics et les forces vives du pays. La Fédération sera amenée dans l’avenir à prendre des décisions et à faire des choix et donc en toute démocratie nous avons souhaité à ce que ces choix soient exposés devant nos adhérents. L’idée étant de prendre leurs avis et s’enrichir de leurs suggestions et propositions pour que notre position vis-à-vis des pouvoirs publics et des forces vives du pays soit la plus représentative possible. D’autre part cette assemblée générale extraordinaire va aussi connaître une évolution du système de gouvernance de notre fédération. On ne peut pas faire face à ces échéances ainsi que d’adopter une position assez forte et une participation conséquente dans le tissu socio-économique sans que l’on ait une gouvernance qui évolue et qui soit au diapason de ce qui se fait actuellement.

Comment, selon vous, ces recommandations peuvent-elles être concrétisées ?

Il est utile de souligner que notre fédération est l’une des plus anciennes du Maroc. Elle existe depuis 1976. Depuis sa création, nous avons toujours été l’interlocuteur du secteur du conseil et de l’ingénierie qui regroupe les bureaux d’étude, les bureaux de conseil, les laboratoires, les bureaux d’audit et de médiation. Nous avons confirmé en septembre 2018 cette position à travers la conclusion d’un contrat programme avec le gouvernement. Juste après la signature du contrat-programme, nous avons créé des commissions mixtes avec les 11 départements ministériels signataires. Les réunions de ces commissions mixtes aboutissent à des plans d’actions qui font l’objet d’un suivi régulier. Pour l’implémentation de ce contrat programme, nous avons élaboré un plan de mise en œuvre. Il est suivi par un comité de pilotage présidé par le ministère de l’équipement. Il faut dire qu’avec l’arrivée de Nizar Baraka, il y a eu une relance très rapide et très énergique.

Quels sont les principaux défis à relever en matière de conseil et ingénierie ?

Pour nous le conseil et ingénierie n’est pas un exécutant d’ordre. Nous sommes loin d’être des corporatistes qui défendent leurs intérêts mais on voit notre intérêt dans l’intérêt général. Nos défis sont ceux du pays. Le Maroc, à l’instar des autres pays du monde, a besoin de résilience vis-à-vis des crises. Notre avenir sera ponctué de crises, il faut savoir comment y faire face. La bonne attitude est d’être proactif, essayer d’anticiper les problèmes et de désamorcer les crises ou bien atténuer leurs effets. On l’a vu d’ailleurs pendant cette crise. Le Maroc a eu besoin d’autonomie, de souveraineté. Et bien sûr le secteur du conseil et ingénierie peut y contribuer largement.

Quel rôle joue le secteur dans la mise en œuvre du nouveau modèle de développement ?

Pour ce qui est du modèle de développement, nous avons fait une contribution en 2019. Nous avons décortiqué le nouveau modèle avec différents leviers, notamment l’ouverture au monde extérieur, aux MRE et la formation des compétences. Nous avons essayé de faire une analyse croisée entre le nouveau modèle et notre plan d’action.

Vous avez récemment plaidé pour que la FMCI soit davantage impliquée en amont. Que recommandez-vous dans ce sens ?

Jusqu’à maintenant et même avant l’avènement du contrat programme nous avons été impliqués dans pas mal de départements ministériels. Toutefois nous demandons que cette implication soit globale et synchronisée. Globale veut dire avoir une vision transversale. Il ne suffit pas de traiter avec un seul département ministériel et d’oublier le reste. Secundo, lorsqu’on traite une problématique il faut la traiter en amont, notamment le texte réglementaire qui la régit car cela ne sert à rien de traiter juste les effets. Quant à la synchronisation, il ne suffit pas qu’on fasse des amendements et des révisions de textes réglementaires, il faut un agencement dans le temps. Et Dieu sait que parfois à cause de l’agencement et du timing on finit par rater pas mal de choses. C’est toute une harmonisation à opérer pour que cela fonctionne.

Quelles seront les questions prioritaires autour desquelles la fédération articulera sa feuille de route ?

Parmi les priorités, on cite en premier la valorisation de nos prestations. A cela s’ajoute l’accès à la commande. Il faut qu’il soit ordonné et équitable. Au-delà de la valorisation, nous priorisons la formation de nouvelles compétences, la promotion de l’innovation et le maintien d’un certain niveau de compétences de nos adhérents. C’est dans ce sens que nous avons créé un collège. Nous avons également mis en place depuis deux ans une académie pour assurer la formation continue aux membres de ce collège. Aucun membre ne peut continuer à y adhérer sans suivre les formations continues que cela soit au niveau de notre académie ou ailleurs.

L’actuel mandat de la FMCI prendra fin cette année. Quels sont les chantiers qui seront abordés pour le prochain cap ?

Depuis les statuts de 2016 nous avons tenu à ce que la continuité soit assurée par le système et non pas par les personnes. Notre feuille de route est glissante et elle évolue.

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