«Une reprise accélérée et résiliente», telle est la thématique choisie pour les travaux de l’assemblée générale des actionnaires de Africa50.
Ce conclave qui s’est déroulé mardi à Marrakech a été une occasion pour souligner le rôle de cette plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures. «Avec l’appui de ses actionnaires et des institutions internationales œuvrant dans ce sens, l’Africa50 est appelée à jouer pleinement son rôle d’éclaireur, de catalyseur des investissements et de force motrice pour le développement de l’Afrique», relève-t-on de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’économie et des finances et co-présidente du conseil d’administration d’Africa50. Et de préciser que «le défi demeure immense, mais l’espoir est permis car il est évident que l’on ne parviendra jamais à construire le monde prospère et juste que nous appelons tous de nos vœux, sans l’Afrique», relève-t-on de Nadia Fettah Alaoui, ministre de l’économie et des finances, lors de l’ouverture des travaux de cette assemblée générale des actionnaires d’Africa50.
Compte tenu du contexte de relance post-Covid, la ministre a souligné que la concrétisation des chantiers prioritaires pour l’Afrique requiert la mobilisation de ressources importantes qui ne peuvent être assurées uniquement par les États. La ministre a appelé, dans ce sens, à renforcer l’agilité des économies africaines pour répondre aux enjeux d’un développement durable et inclusif à travers un soutien fort et soutenu des secteurs prioritaires particulièrement dans le domaine des infrastructures. Pour sa part, Alain Ebobissé, directeur général d’Africa50, a souligné que «le recours à l’investissement privé ou au partenariat public-privé est plus que jamais nécessaire, afin de permettre que les fonds publics soient alloués en priorité, aux investissements qui ne suscitent pas beaucoup d’intérêt du secteur privé».
Et de poursuivre que «le rôle d’Africa50 est donc plus que jamais d’actualité, en tant que catalyseur de l’investissement privé et en PPP dans les infrastructures africaines». Le responsable a, par ailleurs, souligné que cette plateforme panafricaine d’investissement dans les infrastructures a contribué dans plus de 16 projets de grande envergure et à fort impact en Afrique, et dont la valeur totale s’élève à plus de 5 milliards de dollars. «Notre objectif est de contribuer à doter les pays africains d’infrastructures modernes, compétitives et durables, pour leur permettre de concrétiser les opportunités de croissance dans divers secteurs clés, tels que l’énergie, les transports et les TIC, mais aussi les secteurs à vocation sociale comme la santé et l’éducation», relève-t-on de M. Ebobissé.
Et de conclure : «En cette période de reprise économique dans un contexte marqué par de nombreux chocs externes et des répercussions néfastes liées aux changements climatiques, les infrastructures constituent un socle solide pour bâtir une Afrique forte et résiliente». Notons qu’un protocole d’accord pour le développement de projets d’infrastructures vertes et résilientes au changement climatique en Afrique a été signé, en marge de cette assemblée entre Africa50, la Banque africaine de développement (BAD) et le Forum africain des investisseurs souverains (ASIF). Il fait suite à une lettre d’intention qui a été signée en juin dernier à Rabat lors de la Conférence de lancement du Forum africain des investisseurs souverains. En vertu de cet accord, les parties signataires s’engagent à collaborer en vue de dynamiser le financement et renforcer l’acquisition de compétences et de l’expertise dans le secteur des infrastructures. La collaboration portera également sur la recherche et la préparation de projets, des éléments essentiels pour attirer les financements.
[box type= »custom » bg= »#fddeef » radius= »5″]Akinwumi Adesina, président de la BAD, le confirme
Le Maroc, un modèle en Afrique
La cohérence du plan de développement du Maroc et la résilience de l’économie nationale ont été saluées lors de l’ouverture des travaux de l’assemblée générale des actionnaires d’Africa50. Intervenant à ce propos, Akinwumi Adesina, président de la Banque africaine de développement (BAD), a indiqué que «le Maroc a démontré sa capacité à réussir la sortie de crise Covid-19, grâce au dynamisme de son gouvernement, le courage de sa population et à la force de son secteur privé, sous le leadership éclairé de Sa Majesté le Roi Mohammed VI».
M. Adesina, également président du conseil d’administration d’Africa50, a, dans ce sens, estimé que le Maroc est «un modèle en Afrique» sur de nombreuses questions importantes, telles que la généralisation de la protection sociale, l’intégration régionale, les innovations agricoles, la transformation digitale et aussi sur la question cruciale de la transition climatique. Dans ce sens, il a rappelé que le Royaume abrite notamment le complexe solaire auquel appartient la Centrale «Noor Ouarzazate», la plus grande centrale d’énergie solaire concentrée au monde, qui a été financée par la Banque africaine de développement.
Le Maroc est aussi un important hub financier, avec «Casablanca Finance City», qui a facilité l’installation d’Africa50, ainsi qu’avec les grands groupes bancaires du Royaume qui investissent dans plusieurs pays d’Afrique, a-t-il ajouté. Rappelons que Africa50 est une plateforme d’investissement créée par les chefs d’État africains et la BAD, dont le mandat est de développer et d’investir dans des projets d’infrastructures à fort impact en termes de développement, à travers la mobilisation de fonds publics et privés, tout en proposant un rendement attractif aux investisseurs.
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