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Nadia Fettah Alaoui milite pour les femmes dans les instances dirigeantes

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Elle a mis en lumière l’égalité homme-femme à l’Expo Dubaï 2020

Cette diversité contribue à améliorer l’intelligence collective des instances dirigeantes, et outre leurs compétences, les femmes apportent une contribution importante, une meilleure compréhension des attentes et des besoins, une meilleure écoute et une plus grande créativité.

La commissaire générale du pavillon Maroc à l’Expo Dubaï 2020, Nadia Fettah Alaoui, met en avant l’importance de l’égalité des genres. Dans son allocution lors d’une conférence organisée dimanche au pavillon des femmes dans le cadre de l’exposition mondiale, sous le thème «Les femmes dans les conseils d’administration : problématiques et défis dans la région MENA», Mme Fettah Alaoui a souligné que cette diversité contribue à améliorer l’intelligence collective des instances dirigeantes, et qu’outre leurs compétences, les femmes apportent une contribution importante, une meilleure compréhension des attentes et des besoins, une meilleure écoute et une plus grande créativité. L’égalité entre les hommes et les femmes dans les organes de gouvernance conforte le processus décisionnel, constitue une forte garantie et assure un garde-fou contre la pensée unique mono-genre, a affirmé la commissaire générale. Elle a noté que le nouveau gouvernement marocain, récemment constitué, comprend 6 femmes ayant en charge des départements ministériels parmi les plus stratégiques de l’économie nationale, tels que les Finances, l’Aménagement du Territoire national, la Transition énergétique ou encore le Tourisme, ajoutant que la proportion de femmes ministres a ainsi presque doublé en comparaison avec la formation précédente de l’Exécutif, renforçant ainsi l’orientation du Royaume visant à assurer l’équité et la parité dans les postes de décision.

Cependant, a dit Mme Fettah Alaoui, «cette avancée ne doit pas occulter le fait que, avant de prétendre à la parité en termes d’accès aux postes de gouvernance, la femme africaine et du Moyen-Orient a encore du chemin à parcourir en matière de parité en termes d’accès au travail et d’égalité de rémunération», estimant que «cela ne peut se réaliser sans, d’une part, la mise en place d’une législation volontariste et, d’autre part, un dépassement des barrières organisationnelles, culturelles et comportementales qui demeurent dans les entreprises, mais aussi dans les mentalités». Elle a insisté sur le rôle clé des institutions pour faire évoluer le cadre réglementaire. «Le Maroc peut en témoigner à travers l’amendement apporté à la loi sur les sociétés anonymes (SA) qui a réservé des quotas aux femmes au sein des organes de gouvernance», a-t-elle indiqué, mettant également en avant l’importance du rôle des associations, et de la société civile en général, pour accompagner l’évolution des mentalités, contribuer à faire évoluer les femmes dans la vie active et les soutenir pour faciliter leur accès à l’emploi.
Depuis sa création, «le Club des femmes administrateurs au Maroc (CFA) dont je suis moi-même cofondatrice, n’a cessé de défendre l’égalité des genres et la diversité dans les conseils d’administration des sociétés marocaines, étant donné que le CFA croit fermement en ces principes qui restent essentiels dans toute démocratie et qui ont des retombées économiques positives sur le pays», a-t-elle dit.
La diversité des genres dans les organes de gouvernance conforte le processus décisionnel, assure un garde-fou contre la pensée unique mono-genre et le conformisme et contribue à améliorer l’intelligence collective des instances dirigeantes, a-t-elle relevé ajoutant que le fait de ne pas associer les femmes à la gouvernance constitue une véritable erreur stratégique et un choix dénué de sens. Mme Fettah Alaoui a émis le souhait que les travaux de cette réunion aboutissent au «Women on Boards Pact» (Pacte pour les femmes dans les conseils d’administration), sur lequel tout le monde s’engage symboliquement.
Pour sa part, Abdellatif Jouahri, wali Bank Al-Maghrib, a déclaré en visioconférence depuis Rabat que le thème de la rencontre «nous renvoie inévitablement à la question de la contribution des femmes à l’activité économique et en général au problème des inégalités hommes-femmes», soulignant que la présence de ce problème dans les débats publics au sein des instances nationales et internationales, ainsi que les nombreux rapports réguliers ou périodiques qui lui sont consacrés, prouvent de plus en plus l’importance du pari qu’il représente et la prise de conscience croissante. Les données disponibles sur les différentes dimensions de cette problématique montrent malheureusement que le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord enregistrent des niveaux d’inégalités de genre parmi les plus élevés au niveau international, a-t-il dit, notant que ces dernières années, des politiques et initiatives ont été adoptées dans la région, afin d’autonomiser les femmes et de faire progresser leur statut social et politique.

Dans ce contexte, M. Jouahri a rappelé que le Maroc s’est engagé depuis plusieurs années dans un processus d’amélioration de la condition de la femme, en ratifiant de nombreuses conventions internationales, et en rejoignant plusieurs institutions onusiennes concernées par les droits humains et les droits des femmes en particulier, soulignant qu’il a été procédé à la modernisation du Code de la famille pour améliorer le statut de la femme, et que la Constitution de 2011 consacre les droits humains, y compris la parité hommes-femmes.
Il a ainsi souligné que plusieurs lois ont été adoptées afin d’assurer l’harmonie entre la législation nationale et les mécanismes internationaux ratifiés par le Maroc, notant qu’afin d’unifier les différentes initiatives visant à promouvoir l’égalité du genre et intégrer les droits des femmes dans les politiques publiques et les programmes de développement, un plan gouvernemental a été élaboré et baptisé «Ikram» pour la période 2012/2016.
Et de préciser que ce plan a été élargi et prolongé jusqu’en 2021, ajoutant que le Maroc a adopté, en parallèle, des stratégies particulières en 2016 pour institutionnaliser le principe d’égalité hommes-femmes dans la fonction publique, un défi qui nécessite des efforts.
Le Royaume du Maroc a accéléré ses efforts pour promouvoir le rôle économique des femmes et réduire les inégalités entre les femmes et les hommes, a encore affirmé M. Jouahri, mettant en évidence que ces efforts nécessitent la mobilisation de toutes les parties concernées, à savoir les autorités gouvernementales, la société civile, les institutions publiques et privées et les organisations nationales et internationales.
Ont pris part à cette rencontre, Shamsa Saleh, présidente de «Dubai Women Establishment», et Amina Figuigui, directrice générale de l’Office national des pêches (ONP).

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