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«Nous sommes arrivés très rapidement à la fin du processus»

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Entretien avec Isidore Biyiha, président du comité exécutif de l’Alliance africaine pour le commerce électronique

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Une fois toutes les procédures du commerce transfrontalier dématérialisées, on ne s’interrogera même pas sur l’impact du coût car il sera intégré dans le mode opératoire.

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ALM : Nombreux sont les pays africains ayant opté pour la mise en place d’un guichet unique pour faciliter les échanges commerciaux transfrontaliers. Comment se vit cette expérience à l’échelle continentale ?

Isidore Biyiha : Nous n’avons pas la prétention de dire que tout a été fait. Au contraire, le chemin est encore très long. Nous sommes passés par une phase qui était celle de réunir tout le monde pour discuter et comprendre cet outil et s’engager ensemble dans le même sens. Certes, cela a pris un peu de temps, mais aujourd’hui je pense que toutes les parties sont conscientes de l’importance de coordonner ensemble.

En quoi ce travail de fond a-t-il été utile pour les opérateurs de la région ?

Je pense que cela a permis aux autres pays qui ont voulu mettre en place le guichet unique de se rendre compte du rôle prépondérant que joue l’aspect environnement. Je m’explique. Il ne s’agit pas seulement de mettre en place une solution technique mais de créer un écosystème réunissant différents acteurs qui peuvent donner l’impression d’avoir des intérêts divergents mais qui en réalité ont une ambition commune, à savoir la facilitation de leurs transactions commerciales. C’est un apport considérable.

Qu’est-ce qui reste à faire au niveau du continent pour capitaliser sur cette expérience acquise ?

Il y a un certain nombre de choses et de travaux qui ont été faits au niveau du Centre de facilitation de business électronique relevant des Nations Unies (UN-CEFACT) et qui doivent être intégrées dans la mise en place des guichets uniques en Afrique. Il s’agit en l’occurrence des points relatifs à la standardisation et aux recommandations émises par le Centre. Tout cela doit être pris en compte au préalable si l’on veut s’engager dans une telle démarche.

Au niveau continental, le Cameroun semble plus en avance que les autres pays de l’Afrique…

Le Cameroun aujourd’hui s’en inspire aussi et intègre tous ces aspects. Il existe un certain nombre de choses dont chaque pays doit profiter. Ce sont les bonnes pratiques et les expériences des uns et des autres qui font à un moment donné l’objet d’une synthèse. Et c’est cela qui permet aux pays qui décident de s’engager dans le process de facilitation des échanges commerciaux à avoir moins de chemin à parcourir que ceux qui ont commencé beaucoup plus tôt.

Comment mesurez-vous l’impact de la mise en place de ces guichets uniques ?

Nous avons parcouru, aujourd’hui, presque la moitié du chemin. L’impact est considérable. Et il le sera encore plus une fois les opérations dématérialisées et le processus achevé. Dans la mesure où cela se traduirait par un gain de temps. Si l’on prend le cas du Cameroun, les opérations prenaient 15 jours voire beaucoup plus. Les mêmes opérations se concluent, actuellement, en 2 -3 jours. Imaginez ce que cela représente non seulement en termes de délais mais également en termes de gain. Qui dit coût dit aussi les économies qui se font en termes de paperasse et de déplacement. Personnellement ce qui m’importe le plus est le fait que nous sommes arrivés très rapidement à la fin du processus. Une fois toutes les procédures du commerce transfrontalier dématérialisées, on ne s’interrogera même pas sur l’impact du coût car il sera intégré dans le mode opératoire. C’est la principale attente des opérateurs.

Comment fonctionne l’Alliance africaine pour le commerce électronique ?

Nous comptons aujourd’hui 19 pays membres. 5 autres pays ont récemment présenté leur demande d’adhésion. Nous œuvrons à ce que la sensibilisation soit plus importante pour engager davantage de pays dans ce process. Le guichet unique est aujourd’hui une recommandation universelle. De ce fait, tous les pays sont appelés aujourd’hui à le mettre en place selon évidemment leur contexte et environnement. La standardisation et l’harmonisation sont les enjeux partagés par l’ensemble des pays. C’est d’ailleurs cette convergence qui favorise la communication entre les uns et les autres.

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