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Nouveau modèle de développement : La recette d’Al Mountada pour un redécollage industriel

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Tassement des investissements directs étrangers, des accords de libre-échange à la défaveur de l’économie marocaine, de la concurrence déloyale importée, un manque de compétitivité du secteur industriel, des champions nationaux affaiblis et une insuffisance de la politique des métiers mondiaux…

Ce sont en gros les principales failles dont souffre l’industrie marocaine et qu’Al Mountada propose de pallier à l’avenir. Le think tank indépendant vient de livrer sa contribution à la réflexion au nouveau modèle de développement.
Une analyse qui porte sur cinq axes stratégiques dont le volet industriel. Sur les 100 recommandations émises, 19 concernent le développement du secteur industriel. L’idée étant de tracer une nouvelle vision de la politique industrielle pour une ouverture raisonnée et souveraine. Il est à noter que le document d’Al Mountada a été réalisé selon une approche territoriale et participative.
Les conclusions tirées sont le fruit des cercles de réflexion organisés dans les douze régions du Maroc auxquels ont pris part plus de 300 cadres, dirigeants chercheurs, acteurs associatifs, étudiants, etc. Tour d’horizon des suggestions relatives à l’effervescence du tissu industriel pour le prochain cap.

Vers une compétitivité améliorée du secteur industriel
Al Mountada indique que pour une bonne compétitivité du secteur industriel il faut miser en premier sur la formation professionnelle initiale ou continue en nouant des partenariats avec le secteur privé tout en s’inspirant des modèles mis en place dans les métiers de l’automobile et de l’aéronautique. Le rehaussement de la compétitivité du tissu industriel passe également par l’amélioration de l’accès des entreprises à un foncier qui correspond à leurs besoins. Ce foncier doit en effet être intégré aux zones d’activités économiques à des prix et formules à la fois adaptés et transparents. A cela s’ajoute également le développement d’une offre logistique diversifiée et compétitive pour le marché intérieur. Le think tank appelle également dans ce sens à la réduction de la contrebande et à la lutte contre les importations déloyales qui portent préjudice à la production nationale. Il est également recommandé de multiplier les programmes d’accompagnement et de financement des start-ups innovantes, sur la base de leurs dépenses en recherches et développement et de leur capacité d’innovation ainsi que de mettre en place des centres de recherches dédiés à l’écosystème industriel 4.0 favorisant ainsi l’intelligence artificielle, la fintech, l’agritech et la big data. L’exploitation des fréquences basses pour le développement des technologies autour des objets connectés est également de mise et ce au même titre que l’autorisation des drones et leur application dans les différents secteurs.

Vers le développement du tissu productif national
Le think tank appelle à ériger au rang de priorité le développement de joint-ventures. Ceci permettrait l’accélération de l’association des sociétés nationales et étrangères et favoriserait le transfert du savoir-faire, de la technologie ainsi que les bonnes pratiques opérationnelles et managériales. Le Maroc devrait, par ailleurs, opter pour une politique d’industrialisation par substitution aux importations sur les secteurs et branches pour lesquels existe un potentiel de développement d’un tissu industriel national orienté vers le marché local. Citons dans ce sens le textile, l’agroalimentaire, l’industrie sanitaire, l’industrie électro-ménagère et le petit équipement. Il est en outre préconisé de mettre en place un cadre juridique permettant à l’investissement public d’encourager les start-up et PME marocaines. Parmi les propositions figurent également la mise en place d’une stratégie de suivi des importations axée sur la normalisation et le contrôle, l’instauration des droits de douane de sorte à diminuer les importations non productives et réduire la dépendance économique vis-à-vis de l’extérieur ainsi que l’établissement d’une veille sur les importations et une maîtrise des barrières non tarifaires.

Vers une maîtrise des outils du commerce international
Le repli économique international pourrait être une aubaine pour le Maroc en vue de développer ses relations commerciales à l’international. A cet effet, Al Mountada recommande de profiter de la conjoncture actuelle pour se préparer à une nouvelle génération d’accords de libre-échange. Il est également temps de réévaluer l’ensemble des partenariats existants en particulier celui conclu avec la Turquie. Al Mountada propose dans ce sens de diversifier les partenariats commerciaux avec les pays en développement, à niveau comparable de compétitivité, en l’occurrence les États d’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, le Maroc devrait disposer d’un ambassadeur permanent à l’Organisation mondiale du commerce à l’instar de la Turquie, l’Arabie Saoudite ou de nombreux pays d’Amérique latine. Il est également suggéré d’appuyer les entreprises dans l’ouverture de marchés à l’international (notamment face aux obstacles non tarifaires), de développer les compétences juridiques (pour appréhender la complexité des pratiques protectionnistes et savoir y répondre) ainsi que de renforcer l’arsenal juridique dans le contexte d’une économie mondiale à la fois libérale et protectionniste et apprendre à protéger le marché national contres les pratiques déloyales.

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