Objectif annoncé, la croissance externe

L’onde de choc initiée par le nouvel ensemble BCM-Wafabank n’a pas impacté que le secteur bancaire. Au contraire, plusieurs sphères ont en été chamboulées. Du crédit à la consommation au leasing, passant par la monétique, tous les champs d’activité sont en phase de restructuration. L’un des secteurs les plus directement touchés par cet ensemble est celui des assurances. L’ONA, actionnaire de référence de l’ensemble, se trouve désormais avec deux acteurs majeurs de l’assurance au Maroc. D’un côté, le partenaire classique Axa Assurances, de l’autre, le nouveau fusil, Wafa Assurance. Il est désormais acquis que l’ONA a des visées annoncées sur ce secteur porteur. Les analystes y voient une nouvelle opportunité pour le premier holding du pays de revoir son partenariat actuel avec Axa, dans lequel il ne contrôle que 49 % de l’entité commune. Un renforcement dans Wafa Assurances est le scénario le plus probable. Une nouvelle donne reste prévisible. Toutefois, si les regards sont tous rivés sur cet ensemble, les autres opérateurs ne sont pas en reste. La course au positionnement, à l’image du schéma vécu lors de la vente d’Al Wataniya et Sanad, est ainsi ouverte. L’autre banque de la place avec des visées certaines sur l’assurance n’est autre que la SGMB. Son acquisition, avec le concours de son actionnaire de référence français, du spécialiste maison en matière d’assurance vie, La Marocaine-Vie, lui a ouvert ce champ d’activité porteur. Par contre, le cloisonnement doit être surmonté. L’activité doit s’étendre à la non-vie. Certes, la compagnie, aux dires des spécialistes, a l’agrément nécessaire pour mener à bien ce chantier. Mais il est désormais acquis que la croissance externe reste plus porteuse. C’est pourquoi, la quête d’un opérateur de la place, aussi petit soit-il est en chantier. Des sources concordantes laissent entendre que les tractations sont en cours pour l’acquisition d’un opérateur de la place. Si le voile sur l’identité du futur lauréat pourrait bientôt tomber, les enseignements tirés par la Société Générale France ne peuvent qu’être nombreux (…). La transaction de la Marocaine-Vie lui a réservé un nombre conséquent de mauvaises surprises. En tête, les techniques de provisionnement héritées ont dû être revues et corrigées. En attendant la concrétisation, La Marocaine Vie poursuit son travail de restructuration. Ainsi, «les primes émises nettes connaissent un sensible recul (-18,23%) au terme du 1er semestre 2003, passant de 209,6 MDH à 171,4 MDH, ceci malgré la restructuration de la compagnie et la réorientation stratégique de la production vers les produits de bancassurance distribués au travers des guichets de la SGMB », relèvent les analystes de la Wafa Bourse. La sinistralité a par ailleurs accusé une recrudescence, puisque le ratio prestations et frais payés / primes nettes est passé de 17,48% à 23,91%. Les charges techniques d’exploitation Vie ont connu une hausse de 9,5 % à 59,2 MDH suite essentiellement à l’augmentation de trois postes. Les charges d’acquisition sont en hausse de 5 % à 17,3 MDH suite aux commissions occasionnées par la commercialisation des produits de la Marocaine-Vie à travers le réseau de la SGMB; les autres charges externes présentent une croissance de 26,7 % à 8,8 MDH; et enfin les frais de personnel connaissent une importante augmentation de 19,2 % à 19,7 MDH (une nouvelle politique de ressources humaines mise en place par le nouveau management de la société).