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OCP policy center : Les grands enjeux de l’Afrique passés au crible

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Terrorisme, migration, quête d’intégration…

Favoriser une nouvelle construction géopolitique, c’est en substance ce qui ressort de la 4ème édition du rapport annuel «Atlantic Currents» qui a été présenté hier, mercredi 13 décembre, à Marrakech en prélude de l’ouverture de la 6ème édition de la conférence de haut niveau Atlantic Dialogues. En 176 pages, ce document analyse les grandes préoccupations de l’Afrique. En plus précis, le think tank marocain traite dans son rapport les questions cruciales pour le continent tels que le partenariat entre l’Afrique et l’Amérique latine, la migration africaine ou encore le terrorisme. Il s’interroge  tout au long de ses chapitres sur les bases d’un vrai partenariat stratégique afin de contribuer à la mise en place d’un nouvel ordre mondial plus représentatif et équitable. Entre sentimentalisme et réalisme, l’Afrique doit trouver ses propres solutions pour assurer son développement, selon les auteurs du rapport.

La migration constitue un des thèmes majeurs dudit document. Pour les auteurs du rapport annuel «Atlantic Currents», les causes et les conséquences des flux migratoires se jouent à 80% à l’intérieur du continent. Il s’avère ainsi que cinq grands pays d’accueil en drainent une bonne partie. Il s’agit notamment de l’Afrique du Sud, la Côte d’Ivoire, le Nigeria, le Kenya et l’Ethiopie, qui sont également des locomotives économiques pour l’Afrique. Selon le livre, la migration africaine se présente aussi comme une opportunité dans la mesure où les besoins de main-d’œuvre dans les pays européens se font de plus en plus sentir.

Face à ces multiples défis, l’Afrique compte également le terrorisme parmi les questions importantes auxquelles il est nécessaire d’apporter une réponse commune. Plus concrètement, près de 20.000 personnes en Afrique ont été tuées à cause d’attaques terroristes depuis 2012.

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L’Afrique ne représente que 2% du PIB global de la région Atlantique

D’après les experts d’OCP policy center, l’Afrique ne représente que 2% du PIB global de la région Atlantique, contre 10% pour l’Amérique latine, 44% pour l’Europe et 44% pour les Etats-Unis. Plus en détails, OCP policy center présente dans son document une série d’indicateurs d’intégration comparés pour les différentes régions de l’espace Atlantique, en partant de groupes sous-régionaux: 23 pays sur les 54 que compte l’Afrique, 30 pays d’Amérique latine et des Caraïbes, le bloc Amérique du Nord et 32 pays d’Europe – Suisse, Islande, Norvège et Grande-Bretagne incluses.

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Un constat flagrant qui est d’autant plus illustré par le nombre des groupes terroristes en multiplication sur le continent, tels que Al-Shabab en Somalie, Boko Haram au Nigeria, Daech en Libye et Aqmi au Mali. Pour appuyer leurs propos, les experts se réfèrent au Global Terrorism Index. Celui-ci dévoile en effet que huit groupes armés forts de plus de 52.400 combattants et liés à l’Etat islamique (EI) ou Al Qaeda sévissent en Afrique. Sur cette question, le document fait le point sur les blocages à une réaction plus efficace contre ce fléau sur le continent africain, notamment au niveau du SADC, CEDEAO, ou encore le G5 Sahel.

Pour une convergence des économies africaines

En termes de chiffres, les 23 pays de la façade Atlantique représentent 46% de la population du continent africain, 55% de son PIB et 57% des échanges économiques. Pour les experts d’OCP policy center, les océans restent donc des territoires africains sous-estimés dans les stratégies de développement. Ils proposent, par conséquent, des pistes en vue de mettre en place une gouvernance maritime africaine plus efficace.

Sur le plan économique, il est également essentiel d’apporter des réponses à la réalité de la convergence entre les pays du continent à travers ses régions et sur les raisons de son absence. Les analystes du document s’interrogent, à cet égard, sur les raisons qui font que la Communauté de développement des Etats d’Afrique australe (SADC) voit son commerce intra-régional s’élever à 20% du total de ses échanges extérieurs entre 2014 et 2016, un niveau proche de celui de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN), contre à peine 5% dans les pays de la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC).

Ils apportent à travers ces questionnements des réponses sur la définition des critères de convergence et leur évolution dans les différentes régions africaines et donnent un aperçu sur le chemin qui reste à parcourir. 

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Afrique : Le temps de l’action !

Se saisir du discours sur l’Afrique, converser sur un pied d’égalité, et aborder les vraies questions. Telles sont les principales finalités de la 6ème édition de la conférence internationale Atlantic Dialogues. A l’ouverture de cette édition, il était essentiel de mettre l’accent sur une «Afrique qui détient son propre récit». Ainsi est intitulée la première séance dans la mesure où le continent doit mettre en valeur sa longue histoire d’échanges avec l’Europe et les Amériques. Pour y parvenir, une conversation entre le Nord et le Sud s’impose plus que jamais selon les organisateurs de cet événement. Lors de cette séance, des exemples concrets ont été mis en avant comme celui du Rwanda, du Bénin, de la Côte d’Ivoire et leur taux de croissance variable sur le continent. Lors de cette séance, les panélistes ont souligné que l’Afrique a connu beaucoup d’erreurs et la politique africaine est à un stade embryonnaire. Dans ce sens, il faut laisser les citoyens déterminer leur destin. Notons que cette année 340 participants sont présents à cette rencontre internationale, 30% arrivent d’Afrique subsaharienne, 21% d’Europe, 19% du Maroc, 18% d’Amérique du Nord et 9% d’Amérique latine. Outre la présence remarquée des institutionnels, cette édition comptera trois anciens présidents latino-américains parmi ses invités de marque. Il s’agit d’Eduardo Duhade (Argentine), Jorge Quiroga (Bolivie) et Michel Rodriguez (Costa Rica).

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